mardi 19 juin 2012

L’interventionnisme d’Etat, fil directeur du socialisme

François Hollande a les rênes du pouvoir. Ses propositions de candidat et les premières actions du gouvernement permettent de dégager ce que va être la politique suivie. L’Etat s’avère être celui qui a la solution à tous les problèmes et tous les citoyens doivent s’en remettre à lui, qu’ils soient dans le domaine productif privé ou dans le domaine public.

Reprenons donc les intentions et les actions en cours.

Les loyers sont trop élevés, c’est simple il suffit de les encadrer. Ce faisant le rendement locatif, avec tous les risques de non paiement et de non possibilité d’expulsion qu’il comporte, sera encore à plus faible rendement. Si les propriétaires préfèrent ne plus louer, c’est simple… on réquisitionne leurs logements. Voyez-vous, l'État a toujours une solution.

Les logements sociaux sont en nombre insuffisant, on va obliger les communes à en construire davantage. Ce sera donc une loi générale, qui ne tiendra pas compte de la demande et des déplacements nécessaires de population pour les remplir, mais le compte sera bon. Si les terrains à bâtir sont insuffisants, l’Etat cèdera les siens aux collectivités locales.

La France est très loin d’être la première de la classe dans le classement PISA mondial sur le niveau scolaire des jeunes de quinze ans et perd des places chaque année. Qu’à cela ne tienne on va recruter 60.000 personnes dans l’enseignement. C’est d’ailleurs ainsi que les entreprises augmentent leur compétitivité en embauchant plus de personnel avant de se poser toute autre question sur l’efficacité de leur organisation. Honte aux détracteurs, l’urgence a été mise sur la nécessité première de rallonger les vacances de novembre, même si on va retarder un peu ce grand pas dans l’excellence.

Les industries se délocalisent en masse et bien on va tout simplement lourdement pénaliser ceux qui délocalisent et moins ceux qui restent. David Cameron a aujourd’hui montré qu’il attendait avec sollicitude les entreprises françaises… pan sur le bec !

Le budget est en déficit parce que les prédécesseurs n’ont pas fait rentrer suffisamment d’impôts. Avec 29 milliards d’impôts supplémentaires, l’État tiendra ses engagements. Il suffisait d’y penser. Ne demandez pas où les impôts vont tomber, c’est l’affaire de l’État.

Notre croissance est en berne, l’Etat décide de la croissance. Les entreprises n’ont plus qu’à obtempérer avec un SMIC en hausse, histoire de les aider un peu. Certains trichent avec la défiscalisation des heures supplémentaires, l’Etat la supprime.

Certains disent qu’avec la hausse des impôts la classe moyenne va être lourdement imposée, c’est faux puisqu’on va faire payer les riches, qui ne vont pas fuir à l’étranger par esprit national, comme chacun sait. C’est au moins 1 milliard et demi que l’on compte récolter. Il n’y a donc aucun souci à se faire, l'Etat a tout prévu.

Il devient difficile de payer les retraites. Que l’on en vienne pas nous dire que c’est parce qu’on remet un peu de retraite à 60 ans, alors que les autres Etats rallongent l'âge. Ce n’est qu’une mesure de justice dont l'Etat est fier. Le problème du déficit des retraites se compense tout simplement en augmentant les cotisations sur les salaires de 0,2% par an. Là on a le choix de faire payer les entreprises ou les salariés, c’est ce qui est le plus difficile à décider. L’Etat est là pour ça.

Les banques font des profits scandaleux, l’État leur colle une super-taxe. Si elles sont en difficulté on se retourne vers la BCE, le FESF ou le MES. L'État a toujours la solution puisqu’on le fait pour les banques espagnoles.

Vous avez des problèmes dans votre vie quotidienne, ne paniquez pas. Ils relèvent d’une « gestion globale » que l’Etat va régler comme les autres.

Il y a un problème d’immigration. L'État va le régler et lutter contre « le délit de faciès ». Les problèmes de sécurité n’ont aucun rapport avec le précédent, il suffit de rajouter des policiers. L’État sera présent dans tous les ghettos. « On va les nettoyer au car de flics de proximité ».
Certains parlent encore de politique monétaire. L’État garde l’euro et paiera ce qu’il faut. La recette est simple la BCE imprime la quantité de billets qu’il faut pour sauver les Etats, les banques et booster la croissance. CQFD !

Et vous, vous n’avez pas peur

Que bientôt l’État soit dans tous ses états ?

Non, répond Hollande, « L’État c’est moi » !

Cela ne vous rappelle rien ?

Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon