vendredi 15 juillet 2011

Immigration : trois états - assimilation, intégration ou seulement insertion.

Parler de l’immigration en évitant de parler de racisme est une gageure. Tout irait bien si l’on s’était contenté de considérer une « race » comme un ensemble d’individus ayant des critères identitaires semblables et considérés comme spécifiques. Le malheur veut que l’on y ait associé un jugement de valeur qui aboutit à une hiérarchie entre elles. Tout se gâte car une « race » ne veut pas être inférieure à aucune autre et le revendique haut et fort.  Du coup dès que l’on parle d’un ensemble d’individus qui présente les caractéristiques d’une race on se doit d’accepter sans murmure toutes les manifestations de son identité. La pensée unique a tôt fait de dire que tout acte contraire est obligatoirement « raciste » avec la connotation négative de valeur qu'on veut lui associer.

Il en résulte donc que deux « races » ne peuvent que se juxtaposer si elles ne veulent pas perdre ce qui constitue ses critères identitaires spécifiques. Par ailleurs le niveau de spécificité qui permet de parler de race n’est ni quantifiable ni une appréciation objective. La vie de plusieurs races sur un seul territoire induit alors soit des disparitions partielles ou totales au profit d’une seule, soit le maintien d’un équilibre particulièrement difficile à conserver dans le temps. Dans ce deuxième cas l’équilibre est en permanence menacé par le nombre fluctuant d’individus constituant chacune des races car le nombre des représentants d’une race évolue dans le temps. Les ensembles d'individus dont le nombre devient significativement important peuvent se considérer rapidement comme en mesure d’imposer leurs propres critères aux autres races. On revient ainsi au premier cas des phagocytassions des races concurrentes.
 
C’est tout le problème posé par l’immigration car nous accueillons justement des races différentes.

Il parait évident que « le vivre ensemble » devrait être d’autant plus facile que les spécificités des immigrés sont proches des nôtres. Si l’on prend le cas de l’immigration italienne entre 1870 et 1940, on constate que ceux, parmi les 3.500.000 entrants, qui sont restés en France se sont parfaitement assimilés ainsi que leur descendance. Pourtant seulement environ un sur trois n’est pas retourné en Italie. Le processus d’assimilation n’est donc pas si facile à réussir et demande un effort certain. Mais les descendants de ceux qui sont restés ne se différencient pas de la population autochtone. Nous ne voyons plus aucune différence et ils ont pris toutes nos valeurs, toute notre histoire et bien sûr notre langue. Ils ont adopté le steak-frites, l’andouille, la baguette de pain et notre drapeau. La France étant la fille aînée de l’église, ils n’ont pas eu de difficultés à pratiquer leur culte dans nos églises. Ils sont non seulement intégrés mais assimilés comme des français dont les spécificités sont les mêmes que les nôtres. Ils se sont fondus courageusement dans la population d’accueil alors que les aides à l'intégration de l'époque n'avaient rien à voir avec celles que nous proposons aujourd'hui.

On peut parler de la même façon de l’immigration des polonais et des espagnols.

Si l’on regarde l’immigration venant d’Extrême-Orient, on note que les chinois se rassemblent entre eux au contraire de ceux qui proviennent des autres pays en particulier ceux venant de l’ancienne Indochine. Ces derniers ont immédiatement cherché à parler notre langue, cherché et trouvé rapidement du travail. La plupart d’entre eux se sont ainsi facilement assimilés grâce à une grande faculté d’adaptation et de sérieux avec pour certains l'aide de la connaissance préalable de notre langue. Ils n’ont pas posé de revendication pour pratiquer une religion.

Les chinois, qui investissent totalement certains quartiers des grandes villes, ont adopté non seulement toutes nos lois sans aucune revendication spéciale mais se considèrent comme intégrés français. Ils ne sifflent pas notre hymne national et participent activement à la croissance de leur pays d’accueil. Ils ne considèrent plus la Chine comme leur vrai pays. Ils veulent que leurs enfants apprennent notre langue et s’habillent comme nous et ne posent pas de problèmes particuliers. Leur taux de réussite à l’école est normal et la délinquance est faible. Toutefois ils ne dispersent pas facilement leur habitat et gardent une vie communautaire forte. On peut alors parler plutôt d'intégration que d'assimilation pour nombre d'entre eux.

Le cas de l’immigration du sud est totalement différent. Cette immigration est tout d’abord massive et la plus importante relativement chaque année. Or chaque pays a un pouvoir d’intégration qui lui est propre et ce pouvoir n'est respecté que lorsque le taux d’emploi s'en révèle inchangé ou amélioré. De plus c'est cette immigration qui explique l'augmentation de la population française car celle des français autochtones ou assimilés diminue alors que celle des immigrés du sud croît.
 
Par la politique du regroupement familial, les mariages mixtes, les facilités d’entrée dans des listes de métiers données à certains états africains et surtout la natalité supérieure, la proportion d’immigrés du sud va croître rapidement. Elle le fera même si nous stoppons l'immigration clandestine et diminuons les quotas de l'immigration légale dès aujourd'hui. Or le taux de chômage chez les jeunes s’aggrave, ce qui implique que notre capacité d’accueil est prise en défaut. Il faut donc faire des projections sur l’avenir. Malheureusement elles s'avèrent particulièrement délicates car les données statistiques sur les religions ou cultures représentées ne sont pas licites en France au contraire de la plupart des autres pays..

Nous verrons, dans le prochain article à paraître, ce que l’on peut tirer des quelques chiffres officiels et en quoi cette immigration du sud se différencie des autres flux migratoires. Nous verrons ainsi que les chiffres et les constats faits sur le terrain incitent à penser que, pour la majeure partie d’entre elle, on ne tend plus vers l’assimilation mais vers une autre forme d'intégration.

Claude Trouvé