jeudi 14 juillet 2011

14 juillet : nos soldats défilent... et meurent

Le même jour en 1789 plus d’une centaine d’émeutiers meurent pour prendre la Bastille défendue par quarante invalides et contenant sept prisonniers, dont quatre faussaires, deux fous et un noble meurtrier. La foule, qui s’étaient insurgée contre le prix exorbitant des grains et du pain, promenait la tête du gouverneur et du prévôt des marchands dans les rues de Paris au bout de piques.


Hier nos représentants du peuple votaient la guerre en Libye qui va continuer à tuer des militaires et des civils et se levaient pour saluer le sacrifice de nos soldats en Afghanistan


On constate que l’horreur de la guerre civile ou militaire existe toujours et que les bonnes raisons avancées de la liberté des peuples ne sont pas forcément celles qui les font d'abord bouger. Par contre elles justifient facilement l’usage des armes.


Curieux pays de la liberté où on invite Khadafi à planter sa tente à Paris et Bachar El Assad au défilé pour ensuite déclarer la guerre à l’un et demander au monde de condamner l’autre au nom soi-disant de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes.


Curieuse France qui a donné le pouvoir au peuple et où le président de la République, Nicolas Sarkozy, annonce à l'étranger en mars 2008 qu'il va envoyer des troupes faire la guerre à l'autre bout du monde, avant même d'en informer son propre pays ou au moins ses élus. Nicolas Sarkozy avait ainsi donné au Parlement britannique la primeur de l'annonce, qui sera officialisée une semaine après au sommet de l'Otan en Roumanie : la France allait envoyer un millier de soldats français supplémentaires en Afghanistan, où se trouvaient déjà quelque 2000 militaires français.


La gauche, qui avait envoyé le premier contingent de soldats en Afghanistan avec Lionel Jospin, et la droite, qui a continué de plus belle ensuite, demandent aujourd’hui le retrait de nos troupes. Le pays est en voie de pacification disent-ils.



En effet trois soldats français sont morts en 2004, deux en 2005… et déjà 18 en 2011. La réponse au voyage éclair de Sarkozy le 12 juillet a été cinglante hier. Pour trois heures de sa présence nous avons eu cinq soldats tués. Près de 2600 soldats des forces  alliées d’intervention ont déjà perdus la vie et c’est de l’ordre de 15.000 soldats qui y ont été blessés sans compter les civils qui y travaillent et les suicides.


Souvenez-vous des paroles d’Hervé Morin disant il y a peu : « Nos militaires peuvent se promener sans arme ni gilet pare-balles dans certains villages tenus par les talibans il y a deux ans ». Il ajoutait même que le général Desportes serait sanctionné pour ses propos alarmistes sur la situation militaire dans ce pays.


Aujourd’hui la pacification serait en si bonne voie que nous pouvons commencer à partir. Qui peut encore le croire ? Ce n’est pas la mort d’Oussama Ben Laden, ni le contrôle de Kaboul, ni la tenue de certaines zones du pays dont la vallée de la Kapisa, où meurent nos soldats, ni le pouvoir donné à un dirigeant corrompu qui vont y faire régner la paix.

C’est bien mal connaître ce pays de guerriers où les plateaux culminent à 4000 mètres,  qui a infligé, avec l’aide des Etats-Unis, plus de 14.000 morts en dix ans (1979-1989) à l’URSS et où la culture du pavot sert à l’achat d’armes et corrompt tout. Entre 1989 et 2001 la guerre civile n'a jamais cessé. Elle recommencera de plus belle après le départ des forces de... pacification.


La deuxième guerre qui dure déjà autant que la première a été déclenchée par les américains à la suite de l’attentat du 11 septembre 2001. L’occasion était trop belle de prendre le contrôle d’un pays entre un Pakistan, doté de l’arme nucléaire mais encore peu sûr, et les frontières de l’URSS et de l’Inde. La France fut plus ou moins sommée de se joindre aux États-Unis, elle le fit en train les pieds dans un premier temps. La politique atlantiste de Sarkozy et notre entrée dans l’OTAN nous ont entraînés dans une aggravation de notre participation.


C’est cela la vraie raison de notre présence dans ce pays lointain où le sang de nos jeunes français coule. C’est notre perte d’indépendance qui nous fait suivre la politique américaine. D’ailleurs quand les américains parlent d’un retrait en 2014, nous disons de même... juste  après. Ceci permet à François Hollande de faire un peu de surenchère politique en parlant de 2013 mais gauche et droite sont responsables de la mort de 70 jeunes et de 162 blessés français.


Les États-Unis vont partir, le temps de pouvoir mettre la main sur les énormes richesses minières découvertes dans ce pays et en particulier le lithium si nécessaire pour les nouvelles technologies. Et nous nous récupèrerons une haine décuplée des combattants d’Allah pendant que des familles françaises seront encore en deuil ou dans l’angoisse comme aujourd’hui…

ALORS PARTONS AVANT QUE D’AUTRES FAMILLES SOIENT EN DEUIL !!!

QUITTONS AUSSI L’OTAN !!!

NE SOYONS PAS LES DINDONS DE LA FARCE !!!


Ne nous réjouissons pas d’avoir fait 50.000 morts chez les talibans, fait fuir des milliers d’afghans de leur pays et d’avoir par notre action fait massacrer de nombreux civils. Près de 2600 soldats sont morts la-bas dont 70 français. Osons dire aux tenants de l’antiracisme que combattre les soldats d’Allah, c’est du racisme ! Osons dire aux États-Unis que cette guerre n’est pas la nôtre !


VIVE LA FRANCE SOUVERAINE,
MAITRE DE SON DESTIN,

ET HONNEUR A NOS SOLDATS… morts pour rien !


(Photo publiée par Riposte Laïque)
Claude Trouvé