samedi 9 juillet 2011

France sais-tu que l'heure est grave ?

Partout le ciel s’obscurcit.

·         Le chômage à 9,2% au premier trimestre 2011 ne diminue pas chez nous. Il s’aggrave aux Etats-Unis et l’embauche est en panne malgré deux énormes plans de relance. La reprise n’est pas là et sera contagieuse.

·         Nous nous enlisons dans les conflits afghan et libyen.

·         L’insécurité grandit avec une expansion trop rapide d’une autre culture, un déni d’intégration et un chômage insupportable pour la jeunesse. La récession sociale est en marche.

·         Nous nous endettons chaque jour un peu plus. En 2010 le service de la dette (remboursement des seuls intérêts) a dépassé 50 Mds€ en 2010, soit près de 20% des recettes fiscales de l’Etat cette année. La dette publique a atteint 1591,2 Mds$ à fin 2010 et le déficit budgétaire s’élève à 61,4 Mds€ à fin avril 2011, en hausse de 9,2% en un an.

·         L’endettement public de 82% en 2010 devrait atteindre 85,6% en 2011 et 86,9% en 2012. La réduction du déficit public devrait passer de 7,1% en 2010 à 5,7% en 2011. Il restera supérieur au taux moyen de la zone euro à 3,9%. On voit bien que cela ne permet pas de résorber la dette.

·         Deux agences de notation viennent de mettre sous surveillance négative notre note maximum AAA. Ce qui augmente le risque de voir s'augmenter le taux de nos emprunts. Il faut savoir que l’augmentation de 1 point de ce taux entraîne un coût de 14Mds€ au bout de dix ans selon la Cour des Comptes. Selon elle « le risque d’emballement est un risque majeur ».

·         La BCE vient de porter le taux d’échange entre les banques de 1,25 à 1,5%. Ceci veut dire que finalement cela rendra le crédit plus cher, raréfiera un peu plus les offres de crédit et agira sur la consommation intérieure, moteur principal de notre croissance. Tout cela pour lutter contre l’inflation que craint seulement l’Allemagne.

·         Le déficit de notre balance des paiements s’aggrave. Nous achetons toujours plus que ce que nous vendons au contraire de l’Allemagne.

·         Le système économique mondial est au bord de l’implosion :
     J – 24 avant que les États-Unis n’entrent en défaut de paiement. Pour éviter ce nouveau séisme financier, les démocrates et républicains doivent parvenir, avant le 2 août, à un accord qui vise à relever le plafond de la dette. Problème : les négociations sont dans l’impasse, alors que la Fed a terminé son deuxième programme de rachat d’obligations souveraines. En 2010, le remboursement des seuls intérêts liés à la dette publique s’était élevé à 414 Mds$. Entre janvier et mai de cette année, l’addition s’est déjà portée à 127 Mds$, soit près de 10 % du déficit public attendu en 2011 (1 400 Mds$, selon le Bureau du budget du Congrès). Autrement dit la situation s’aggrave rapidement.
     Le taux à 10 ans de la dette portugaise et irlandaise vient d’augmenter d’environ 3% en seulement trois mois.
     Le prêt à la Grèce de mai 2010 est réaménagé de plus en plus rapidement et on envisage sérieusement une « restructuration », en clair un défaut de paiement :
§  mai 2010 : prêt de 110 Mds€ au taux d’environ 5 %, remboursable sur 3 ans ;
§  mars 2011 : prêt de 110 Mds€ au taux d’environ 4 %, remboursable sur 7,5 ans ;
§  mai 2011 : prêt de 110 Mds€, avec 101 Mds€ d’intérêts payables sur 30 ans, si la croissance est supérieure à 2,5 % par an.
     Le déblocage hier de 3,3Mds$ du FMI par Christine Lagarde s’accompagne d’une pression supplémentaire sur l’imposition des sociétés. La Grèce est au bord de l’implosion sociale, elle vend son patrimoine à vil prix aux chinois entre autres et ses pouvoirs régaliens sont en train de disparaître. L’influence allemande sur la BCE pour le relèvement du taux directeur signe l’arrêt de mort de la Grèce dans l’esprit de la chancelière.

·         L’Italie devient depuis quelques mois une cible des marchés. Avec un endettement supérieur à son PIB, elle rentre dans les PIIGS et va appeler à l’aide. Le fonds de solidarité européen ne pourra plus suffire d’autant plus que l’Espagne est loin d’être sortie d’affaire.

·         Ces aides aux pays en difficulté sont essentiellement basées sur les pays considérés comme sûrs, l’Allemagne et la France. A force de tirer sur leur participation au renflouement des plus faibles, la confiance des agences de notation va s’effilocher et leur note AAA pourrait en souffrir rapidement.

·         L’Irlande est maintenue en survie par ses exportations et sa décision unilatérale des taux faibles d’imposition des sociétés en rupture par rapport aux directives européennes.

L’Europe et les Etats-Unis filent du mauvais coton et le mondialisme montre ses limites. La globalisation marchande et financière, le libre-échange, la libre circulation des capitaux et la dérégulation monétaire sont en train de nous conduire vers un enchainement suicidaire. L’euro va plomber l’Europe et notre soumission aux pressions des Etats-Unis et de l’Allemagne sur la mondialisation nous empêche de prendre des mesures de sauvetage national.

Le PS et l’UMP qui sont les artisans de cette politique d’ouverture au libre-échange et à la dérégulation de la circulation des capitaux n’envisagent rien d’autre que de continuer pour ne pas avouer leurs erreurs.

Quelques voix politiques, dont celle de Philippe De Villiers et de notre secrétaire général Patrick Louis, ont pourtant depuis quinze ans martelé les mises en garde. Marine Le Pen, Dupont-Aignan et d’autres s’en font maintenant l’écho. Mais on trouve aussi des hommes de la gauche comme Chevènement, Arnaud Montebourg et dans une certaine mesure Mélenchon.

Les médias, dans leur ensemble, continuent de nous seriner le langage de la mondialisation heureuse et de l’euro qui protège en chantres qu’ils sont des politiciens sans courage. Malheureusement la relative proximité de l’élection présidentielle risque de ne pas avoir suffisamment mis en lumière l’impact sur notre pouvoir d’achat, notre épargne, nos salaires, notre retraite et notre protection sociale.

C’est pourquoi il faut crier haut et fort pour que la peur d’une non-réélection fasse bouger le politiquement correct. Unissons-nous derrière ceux qui crient pour que le pays prenne son courage à deux mains avant que la chute soit devenue insupportable pour les plus faibles et les plus démunis. La mondialisation a ouvert la porte à une grave pandémie, l’heure d’un certain protectionnisme, d’une régulation mondiale des monnaies et des mouvements de capitaux a sonné.

Claude Trouvé