vendredi 20 juillet 2018

Trump : ennemi numéro 1 ou notre sauveur ?


Au moment où la production industrielle recule de 0,5%, où on annonce encore des suppressions d’emploi dont 460 chez Happychic, où les bavures présidentielles se font policières, la victoire des Bleus va perdre rapidement de son impact politique dans la joie des vacances et les dures réalités de la rentrée. Les annonces ou les bruits de couloir n’annoncent rien de bon pour 2019. Un vent de diminution du nombre de fonctionnaires, de réforme des APL évidemment pour les rendre plus justes ou plutôt en réalité pour y faire des économies, de remise en cause du régime de retraites dont on ne peut rien attendre de bon, va  montrer à tous qu’il y a loin entre les promesses et la réalité. La victoire des Bleus n’est pas la victoire de Macron, le jeune banquier continue le dépouillement de la France pour les « très riches . C’est ce qu’on lui a appris, c’est ce pourquoi on l’a amené à la Présidence. Le taux de chômage en Juin 2018 est à 9% quand celui de la zone euro est à 8,3%, celui du Royaume-Uni à 4% et l’Allemagne à 3,4%. Mais si le taux de chômage est un critère de jugement de la réussite des gouvernements vis-à-vis de leur peuple, le PIB/habitant est l’autre critère qui nous concerne directement, car il aura rapidement un impact sur notre pouvoir d’achat. Le graphique ci-dessous vous renseigne sur la place de la France dans l’évolution de ce critère en 4 ans dans l’Europe.



Partie avec un PIB/habitant supérieur de 8 points d’indice par rapport à l’UE, et de 1 point par rapport à la zone euro, la France ne se retrouve plus qu’à 4 points d’indice au-dessus de l’UE, et passe à 2 points d’indice au-dessous de la zone euro selon les données d’Eurostat. La France voit donc en 2017 son dynamisme économique régresser par rapport à tous les grands pays européens et par rapport à la zone euro. Elle se fait damer le pion par le Portugal, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie et même la Belgique. Elle continue sa décroissance relative durant le premier trimestre 2018, soit 0,2% de croissance pour 0,4% en Allemagne et 0,5% dans la zone euro. Alors qu’elle a été la cinquième puissance économique du monde, elle vient d’être reléguée à la septième place derrière l’Inde.

Pour terminer ce rapide tour d’horizon de la France dans l’UE et dans le monde, la balance du commerce extérieur est un indicateur révélateur même s’il est assez loin des préoccupations de 95% de la population. Le tableau ci-dessous montre les résultats comparatifs des principaux pays de l’UE.La France accentue de 15,5 milliards son déficit commercial en un an pour atteindre 79,2 Mds€ soit une augmentation du déficit de 24% ! Mais en 2017 l’Allemagne a un excédent de 248,8 milliards soit une différence en sa faveur de 328 milliards ! De plus la France a un écart en sa défaveur de 126,6 milliards avec l’Italie, ce qui est très inquiétant car l’Italie est aussi dans la zone euro laquelle a globalement un excédent de 88,9 milliards. Le Royaume-Uni a toujours eu un déficit de sa balance commerciale mais depuis son annonce de Brexit ce déficit s’est réduit.  Notons au passage que sans l’Allemagne, l’UE serait déficitaire, car l’Allemagne est le 1er pays du monde devant la Chine pour son excédent commercial. De toute évidence l’aide aux entreprises captée surtout par les plus grandes, va dans le mauvais sens par rapport à l’Italie où ce sont les PMI, PME, TPE et l’artisanat qui structurent son économie.

Afin de bien situer la France dans son appartenance à l’UE et à la zone euro, le graphique ci-dessous en donne une image mondiale des balances commerciales/PIB. La première remarque est que les excédents sont beaucoup plus nombreux et importants que les déficits, ce qui signifie que d’importantes liquidités sont créées ex-nihilo dans le monde monétaire. La seconde est que la France figure dans les dernières places de la dynamique économique mondiale avec un déficit de -1,1% du PIB qui se détériore de -0,53% par rapport à 2015. Si le Royaume-Uni est derrière nous avec -1,40%, il fait le meilleur score depuis 1998 ! On ne peut pas parler de catastrophe après la dévaluation de sa monnaie suite au vote du Brexit. Nous ne faisons même pas jeu égal avec la Grèce, mais avec la Lettonie ces quatre pays sont les seuls à avoir une balance économique déficitaire. En dehors du Luxembourg et de l’Irlande qui sont des cas spéciaux, c’est le quatuor Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Slovénie qui tire la dynamique européenne. La performance de la Suisse avec +11% d’excédent devrait faire réfléchir ceux qui pensent que la France est trop petite pour tirer son épingle du jeu face aux grandes puissances économiques. Mais ils pourraient aussi voir que la dévaluation du Franc Suisse n’a en aucun cas fait couler la balance commerciale, bien au contraire puisqu’en 2016 elle ne représentait que 5,2 % du PIB.


Ceci nous amène à la réflexion suivante sur la politique à base essentiellement économique menée par Donald Trump et sur notre attitude de larbin de la politique hégémonique américaine dont l’impact direct sur notre pays date de la deuxième guerre mondiale. La parenthèse de De Gaulle ancrée sur le maintien de la souveraineté nationale a vite été violée dès l’arrivée du banquier Pompidou. Giscard a profité de la période faste de redressement de notre pays et Mitterrand s’est laissé aller à un défaitisme, sans doute issu de sa période pétainiste, qui l’a propulsé vers le traité de Maastricht selon le vieux proverbe « L’union fait la force ». Il n’a pas vu le piège tendu par l’Allemagne qui s’est servie de la France pour conduire à bien la réunification des deux Allemagne. En réalité, comme son épouse l’a rapporté, il était déjà pris dans les filins des grands banquiers dont la construction d’une Europe vassale reste le crédo. Si Chirac a maintenu un statu quo en refusant la guerre en Irak, Sarkozy nous a replongé dans le carcan de l’OTAN, qui n’a en réalité plus lieu d’être après la dissolution de l’URSS et du Pacte de Varsovie. Hollande a joué un rôle de carpette en acceptant tout sous la pression conjointe des Etats-Unis et de l’Allemagne.

La France se fait dévorer par une Allemagne maniant un euromark à la mesure de son économie, profitant d’une glasnost autour d’elle, et pillant les pays du sud dont la Grèce est le symbole. Le message de la faiblesse de la France sur le plan militaire et économique dans un monde de puissants, et celui d’une paix maintenue grâce à l’UE, continuent de marteler des contre-vérités. La Suisse nous montre que la petitesse et la démocratie permettent non seulement d’exister mais même de réussir. La Paix a été assurée par l’équilibre de la terreur des armes nucléaires, mais nous sommes dans une autre époque, celle de la guerre économique. C’est ce que Trump nous assène avec « America first » signant un changement complet de paradigme. Pour lui les guerres coûtent cher et il ne veut pas céder à toutes les sollicitations de l’Etat profond et de son égérie Hilary Clinton. Pour lui l’Europe est un ventre mou paralysé par la technocratie et les milieux bancaires, les mêmes  qui lui mettaient des bâtons dans les roues bien avant son arrivée au pouvoir. Il est impitoyable avec l’UE car elle ne sait pas se dresser contre lui, mais il n’a aucun scrupule à discuter avec Poutine quoiqu’en pense l’Etat profond et l’élite américaine. Trump rogne partout les dépenses inutiles. Cela va de son retrait de la COP21 aux efforts demandés pour l’OTAN à l’UE pour envisager même le retrait de troupes américaines en Europe. Il ne lâche pas pour autant son croustillant marché des armes militaires et soutient l’idée d’une Défense Européenne… sous le contrôle de l’OTAN et qu’il faudra armer.

La France a oublié la pensée gaullienne, Trump est notre ami « ennemi numéro1 ». Il sera économiquement sans pitié et ce d’autant plus que nous serons affaiblis par la cacophonie de nos intérêts divergents. Mais Trump nous montre que, quels que soient les obstacles des partisans d’un Nouvel Ordre Mondial, le chef d’un pays doit d’abord se renforcer par lui-même et conforter ses propres forces en leur donnant une protection aux frontières douanière, humaine et capitalistique. C’est peut-être ainsi que Trump peut nous faire comprendre l’erreur fondamentale dans laquelle les supplétifs, mis au pouvoir par les banquiers,  nous conduisent par intérêt personnel. Il peut devenir notre sauveur en nous ouvrant les yeux. L’ennemi numéro 1 ce n’est pas Poutine, c’est Trump, et nous devons le combattre comme un chef de l’entreprise américaine, pied à pied, les yeux dans les yeux, en ne visant que nos intérêts nationaux d’une façon claire et compréhensible par un adversaire qui montre ses muscles mais se fait fort d’arriver à des compromis comme en Corée du Nord.

La France meurt lentement mais sûrement dans l’UE.

Un autre monde est en train de se construire,

 Trump, Poutine, et Xi Jinping l’ont compris,

 Pas la technocratie lobbyiste de l’UE.

Quittons très vite l’UE, et l’OTAN,

 Car en croyant en nos atouts

Notre jeunesse saura

Sauver la France !

Claude Trouvé 
20/07/18

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