mercredi 11 juillet 2018

La France bientôt en queue du peloton mondial ? (Fin)


Nous avons vu que notre pays ne brille pas par sa croissance, l’une des plus faibles de l’Europe, et que notre PIB/habitant est en décroissance relative par rapport à l’UE et à la zone euro. De plus notre déficit de la balance commerciale ne cesse de croître et devient abyssal par rapport à l’Allemagne. Son importance par rapport au PIB nous place en queue du peloton européen. Les valeurs de ces critères de santé économique montrent que la France est en recul grave par rapport aux autres pays européens et nous place sur une trajectoire à la grecque. Cette décroissance relative n’est pas encore vraiment sentie dans le peuple lequel voit pour l’instant augmenter les impôts et taxes, diminuer les retraites et les prestations sociales, mais pas encore à un niveau qui soit insupportable sauf chez les plus démunis. En réalité tout indique que cette décroissance relative de la richesse française va s’accélérer. C’est bien ce que voit venir le gouvernement dont la politique se dirige vers l’augmentation de l’austérité à appliquer sur 95% du peuple selon les directives économiques de Bruxelles.

Si notre économie est en difficulté relative, on doit en retrouver l’impact sur le taux de chômage. Les deux graphiques ci-dessous imagent la position de la France par rapport aux autres pays européens, à la Turquie, au Japon et aux Etats-Unis. La Turquie est intéressante parce qu’elle est plus peuplée que la France, est candidate à l’UE qui lui verse des milliards pour la préparer à l’entrée, a un fort taux de croissance, et est un pays que nous stigmatisons pour son régime dictatorial et islamiste. Les Etats-Unis sont deux moteurs de l’économie mondiale dont les dettes publiques sont énormes par suite de la facilité de création de monnaie ad libitum par leurs banques centrales.

Le constat sur le taux de chômage est assez proche des constats sur la croissance et la balance commerciale. Nous sommes parmi les pays au plus fort taux de chômage, devancés seulement par les pays du « Club Med », mis à part Malte et son paradis fiscal, et la Croatie, pays entré récemment dans l’UE. Pour la Turquie, on voit que la croissance n’a pas encore fait descendre le taux de chômage au-dessous des 10%. Notre taux de chômage est supérieur à l’ensemble de la zone euro et très supérieur à l’ensemble de l’UE. On voit que la politique d’austérité appliquée sur les pays du sud de l’Europe place toujours ces pays dans un taux de chômage plus important que pour le reste de l’UE. La monnaie unique n’y apporte que du chômage en bridant leur compétitivité. Dans les pays à faible taux de chômage le Japon illustre le plein emploi. On peut s’étonner de trouver les Etats-Unis dans cette zone alors que le nombre de pauvres ne cesse d’augmenter, et une étude particulière est nécessaire. Dans les faibles taux de chômage on trouve les pays du Nord comme l’Islande et la Norvège qui n’appartiennent pas à l’UE, ce qui nous signifie que l’on peut réussir en dehors de l’UE, mais aussi l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Danemark, mais aussi les pays de l’Est avec la Tchéquie, la Pologne, la Hongrie, l’Autriche. 

Devant ce mauvais résultat français il convient de regarder si nous nommes ou non en période de rattrapage sur le taux de l’emploi en analysant le deuxième graphique ci-dessus sur la variation de 2016 à 2017. Malheureusement si la France a l’un des taux de chômage les plus élevés, elle a aussi l’un des taux de baisse du chômage les plus faibles ! Autrement dit, la baisse générale du taux de chômage due à une légère reprise de l’économie européenne ne profite que peu à la France qui a accentué son décalage par rapport aux autres pays. Seules l’Italie et la Turquie sont plus mauvaises que nous, car la Suède, l’Islande, la Finlande sont des pays à faible taux de chômage rendant plus difficile sa baisse. Alors que l’Italie s’enfonce avec nous et plus que nous, loin des performances de l’UE et de la zone euro, l’Espagne, Chypre et surtout le Portugal, ont saisi l’opportunité de la reprise économique. Ceci ne fait que condamner la politique économique française. Grâce au tourisme et au report de sa dette la Grèce fait mieux que nous, même si son retour dans les prêts du marché bancaire présente un grand risque pour ce pays. Pour le reste on retrouve la dynamique des pays du Nord et de l’Est. Pourtant si les Etats-Unis et le Japon ne cessent de faire baisser le taux de chômage, il faut noter que l’Allemagne n’a guère profité plus que nous de la reprise. Il faut peut-être y voir l’impact de l’immigration et du faible taux de chômage.

Si le constat est là encore sans appel et condamne la politique économique française, celle-ci pousse à l’utilisation de contrats de travail en CDD et à la précarité de l’emploi par les facilités données au licenciement. Ceci devrait se traduire par un taux d’emploi, incluant le travail à temps plein et partiel  en forte hausse. 

Le constat est le même que pour le taux de chômage, notre taux d’emploi est l’un des plus faibles de l’UE et nous ne devançons que l’Espagne, l’Italie et la Grèce dans les pays du Sud. La France placée derrière l’ensemble de l’UE et de la zone euro voit l’Allemagne cumuler un taux de chômage faible et un taux d’emploi élevé comme la Suède, qui n’est pas dans la zone euro, et l’Islande qui n’est pas dans l’UE. Cette mauvaise situation issue de toutes les politiques antérieures est-elle en train de s’améliorer ? L’évolution du taux d’emploi de 2016 à 2017 nous fournit un élément de réponse dans le graphique ci-dessous.

Malheureusement le fiasco de notre politique économique se confirme puisque, dans une amélioration quasi générale au sein de l’UE, nous faisons figure de retardataire. Les pays, qui évoluent moins bien que nous, sont tous à fort taux d’emploi rendant les progrès plus difficiles. Notre écart avec la zone euro et l’UE est conséquent, ce qui traduit bien une perte relative importante. C’est surtout le signe que la France n’est pas de retour comme le claironne Macron. Nous profitons moins que les autres de l’embellie actuelle de la croissance, or les perspectives pour 2019 ne sont pas aussi bonnes pour l’UE. L’exemple du redressement est donné par le Portugal avec une croissance annuelle moyenne du PIB/habitant de +2,2% sur 2016-2017, de la baisse de -20% du taux de chômage, et de la hausse de +4% du taux d’emploi, malgré une hausse du déficit de sa balance commerciale de +15%, à comparer à la France avec une hausse moyenne annuelle sur deux ans du PIB/habitant de +1,1 %, une baisse du taux de chômage de -6%, et une hausse de +0,9% du taux d’emploi, mais surtout une hausse du déficit de la balance commerciale de +22% en 2017. On peut noter aussi qu’elle est l’un derniers pays à rentrer sous le critère des 3% de déficit budgétaire/PIB. 

En deçà partout de l’ensemble de la zone euro et de l’UE sur les indicateurs de valeur et d’amélioration, du PIB/habitant, de la balance commerciale, des taux de chômage et d’emploi, la France prend le chemin de l’Italie et de la Grèce. L’inadaptation de son économie à la monnaie unique, sa politique d’austérité sur 95% de la population au profit d’une politique de ruissellement menant l’argent du peuple vers les entreprises sans un retour sur celui-ci au moins équivalent, sa non-maîtrise du déficit public en augmentation constante, sont autant de facteurs qui détruisent la richesse de ce pays au profit de capitaux dont une partie ne ruisselle pas mais part à l’étranger ou ne génère que pas ou peu d’impôts. Quand l’UE ne va pas bien, on clame qu’il faut plus d’UE. En France on clame que si les résultats ne sont pas là, c’est qu’il faut plus d’austérité ! On sait où cela mène !

Dans le couple franco-allemand, il y a le cocher et le baudet. L’un tire les rênes de la prospérité, l’autre porte la charge de l’argent gagné par l’autre. Le cocher fustige le baudet pour sa lenteur à porter l’argent à la Bundesbank. A singer une politique allemande comme une potion magique, la France a oublié que son économie et son histoire sociale sont aussi différentes que le temps de cuisson des pommes de terre et des carottes. Or l’UE c’est l’Allemagne, sans elle l’UE disparaît.

Certains croient encore que c’est la faute à Macron. 

C’est le pire aveuglement qui menace la France.

Macron n’est qu’un supplétif de deux pays 

Les Etats-Unis avec l’OTAN, l’Allemagne

Avec la politique d’austérité de l’UE ! 

L’UE a plein de Macron en réserve

Voulez-vous un autre sosie ? 

Sinon votez pour la sortie

Du carcan de l’UE !

Claude Trouvé 
11/07/18

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