lundi 23 juillet 2018

Du Schtroumpf dans le Royaume !


Vous pensez sans doute que je vais vous parler du Royaume d’Angleterre où trône une reine aux pouvoirs constitutionnels très limités mais ayant une grande influence sur le peuple britannique et un rôle caché mais prépondérant dans les milieux financiers dont la City est le lieu de convergence. Cette reine est un pilier du Nouvel Ordre Mondial… dans la discrétion de sa retraite à Buckingham Palace. La démission des deux principaux Ministres, chauds partisans du Brexit,  de Theresa May a fait l’effet d’une bombe dans l’UE. On y a débouché le champagne avec Michel Barnier, drapé dans des exigences dures selon le souhait de Juncker sur les conditions de retrait du Royaume-Uni.  Ce n’est pas à moins de 44 milliards qu’est chiffrée la sortie de l’UE accompagnée d’une menace à peine voilée de porter la somme à 60 milliards. En effet le Royaume est accusé de faire traîner les négociations en longueur avec des exigences inacceptables sur des accords de libre-échange. Tout était pour le mieux pour faire plier la Blanche Albion qui avait osé défier l’UE en demandant la sortie. L’espoir même de la voir revenir comme les bourgeois de Calais dans le sein de l’UE n’était peut-être pas perdu. Paris et Berlin se frottaient les mains.
 
Il semble que tout ce beau monde ait oublié que le peuple avait voté la sortie de l’UE, que le Parlement et la Chambre des Lords avaient légiféré dans ce sens et, acte définitif, que la reine avait ensuite ratifié la sortie. Le Brexit ne peut plus être remis en cause quelles que soient les tergiversations jusqu’à la date du 29 mars 2019 où la sortie sera actée. Patatras les nouveaux négociateurs britanniques viennent de faire un revirement à 180° et cette fois c’est eux, qui, en termes voilés, brandissent l’arme fatale que Theresa May avait caché derrière sa jupe. Le Royaume refusera de payer les sommes prévues si un accord de libre-échange, n’engageant pas le Royaume sous la tutelle de la Justice Européenne et des règles européennes n’est pas trouvé. Le Royaume est un contributeur net au budget de l’UE et doit chaque année de l’ordre de 10 à 12 milliards, comme le veut le plan budgétaire 2014-2020 qu’il a signé. Autrement dit s’il restait finalement dans l’UE, il paierait cette somme de 44 milliards d’ici 2020. Par contre le paiement au-delà du 29 mars 2019 pose un problème ouvrant la porte à des contestations britanniques.

Mais laissons là le Royaume d’Outre-Manche, car en fait c’est du royaume de France dont je veux vous parler, enfin de la « Monarchie Républicaine » à laquelle banquiers et médias nous ont méticuleusement préparés en nous faisant voter à notre insu de notre plein gré. Une odeur fâcheuse de pourrissement se répand à l’Elysée avec une affaire de faux policier tortionnaire dont les pouvoirs sont aussi opaques que son identité véritable et il ne semble pas être le seul dans l’entourage du maître des lieux puisque Makao, le grand noir qui protégeait Macron et jouait avec le logeur des terroristes du Bataclan, semble avoir disparu. Je sais que les polices de Louis XIV et de Richelieu ont enchanté nos lectures de jeunesse avec les Quatre Mousquetaires, mais cette fois l’histoire prendrait plutôt un goût maffieux. Il est fortement probable, si l’on donne corps aux révélations de milieux journalistiques,  et si la Justice peut jouer son rôle sans entrave, que nous ne soyons qu’au début d’une affaire d’Etat dont les conséquences peuvent aller loin. Je crains seulement que les « si » empêchent la vérité d’éclater car sinon c’est le chant du cygne de la démocratie en France, démocratie que Macron s’ingénie d’ailleurs à démolir pierre après pierre.

L’audition du Ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, par la Commission Parlementaire d’enquête a révélé plusieurs choses importantes dans sa défense basée essentiellement sur le fait qu’il n’était pas concerné par cette affaire ne relevant pas de son autorité. Malgré sa déposition sous serment cela ne l’empêche pas de déclarer qu’il ne connaissait pas Benalla, alors que plusieurs images circulent où il est tout près de lui. Ayant vu la vidéo de l’intervention musclée de cet homme dès début mai, il est peu crédible que le Ministre n’ait pas fait le rapprochement avec la proximité qu’il a eu avec lui en présence de Macron. Comment peut-on imaginer qu’un homme échappant à son autorité n’ait pas fait réagir ce Ministre doublé dans sa responsabilité de maîtrise des forces de l’Ordre ? La seule réponse possible est qu’il acceptait de se faire doubler… parce que c’était le Chef de l’Etat le manipulateur et qu’il s’est bien gardé d’exiger qu’une telle situation cesse, quitte à mettre son poste en balance.

C’est un signe de pourrissement du fonctionnement de l’Etat. Cette introduction de personnages, chargés de missions, mal définies et plus ou moins occultes, dans l’entourage du premier cercle du Président pose des questions qui vont bien au-delà de l’usurpation de la fonction de policier par Benalla, dont on dit d’ailleurs que ce n’est pas son vrai nom. A ce moment est-on sûr que ces hommes de l’ombre travaillent seulement pour l’Etat français ? Tout devient possible, car ils échappent à tout contrôle avec un blanc-seing leur servant  de passe-partout et d’invisibilité. On dit que le poisson pourrit par la tête, nous y sommes. Le Président a changé son rôle en l’étendant à celui de Monarque, personnage qui a une idée de la démocratie comme d’un gadget utile pour la façade mais dont les avis des parlementaires et les soubresauts du peuple ne doivent avoir aucun effet sur les décisions de celui-ci. Devenant le faiseur de lois, et non l’exécutant du pouvoir législatif, ils les créent à la mesure d’une prise de pouvoir monarchique. De toute évidence, affranchi de tout contrôle et exerçant une emprise totale sur le gouvernement et tous les postes à l’Elysée, Macron peut se permettre de décider seul de l’avenir de la France et l’idée d’un référendum lui devient un recul inacceptable comme il l’a avoué à la BBC sur le choix d’un Frexit.

Cette affaire Benalla met en cause tout le fonctionnement de l’Etat, où règne une omerta laissant le champ libre à toutes les dérives, et à un abus de pouvoir du Président. C’est par ce genre de dérive que se construisent les régimes autoritaires dont le fascisme n’est qu’une étape. Cette affaire vient à point nommé pour ouvrir les yeux d’un peuple ébloui qui a crû à un monde nouveau en mettant un jeune banquier à la tête de l’Etat. L’homme apparaît désormais comme un faible demandant de disposer autour de lui de suppôts à son service, et affublé d’une autorité bâtie sur l’effacement de la contestation à défaut de carrure suffisante. Il cherche des appuis, comme auprès de Trump, d’Angela Merkel, de son épouse et d’hommes de main. Son crédit s’est considérablement affaibli auprès des chefs des Etats européens, en particulier auprès des pays de l’Est, et de l’Italie qui ne se prive pas de se gausser de l’affaire qui touche ce beau parleur donneur de leçons.

Devant la pyramide du Louvre, c’était Austerlitz. Devant l’affaire Belalla, il se peut que Grouchy arrive trop tard ; ce sera Waterloo, et l’exil du pouvoir dans une tour d’ivoire assiégée. L’heure des comptes va bientôt sonner. L’UE va être le prochain sujet aux élections européennes, et sa défense de l’institution par Macron devra s’appuyer sur des résultats probants dont j’ai montré qu’ils étaient loin d’être là à la fin du premier trimestre 2018. Il lui reste peu de temps avant cette échéance pour redresser la barre, car dès aujourd’hui la confiance du peuple est à reconquérir.

Didier Deschamps a crié vive la République 

Parce que c’est elle qui est en danger.

Quand on fait gagner la France 

Et chanter la Marseillaise

On sait voir la menace !

Claude Trouvé 
23/07/18

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