samedi 28 mai 2016

Washington en guerre contre les BRICS

L'actualité française,  riche en évènements touchant à notre vie quotidienne, nous fait oublier ce qui se passe dans le monde. Les médias ne nous livrent que les commentaires acerbes sur l’arrivée de Donald Trump à l’élection présidentielle comme représentant des républicains. Ils s’ingénient depuis le début à le diaboliser comme ils le font pour le FN. Évidemment il y a deux points communs entre les deux, c’est le refus de l’alignement sur le grand capital financier. Hillary Clinton, amie des Rothschild, est préférée à Donald Trump, et Bruxelles et la BCE sont préférées aux mouvements populistes, qui ont le grand défaut de  défendre le peuple. Le « populisme » est un mot vulgaire que « l’élite » ne prononce que du bout des lèvres.

Pourtant il se passe ou se prépare des choses importantes en dehors de la guerre en Irak et en Syrie où les USA s’ingénient à jeter de l’huile sur le feu pour embourber l’ennemi russe en continuant à aider les rebelles « modérés ». On sait que ceux-ci ne sont désormais que des combattants d’Al-Qaïda et les Turcs offrent toujours leur aide à Daech en rejetant les migrants les plus malades vers la Grèce moyennant des milliards de l’UE. Par ailleurs le cessez-le-feu est de moins en moins respecté en Syrie et en Ukraine. La présence de l’OTAN s’intensifie tout le long de la frontière occidentale russe, Pays Baltes, Pologne, mais aussi sur la mer Noire Roumanie et Bulgarie. Les bases italiennes, allemandes, norvégiennes, anglaises et espagnoles sont suréquipées en hommes et en matériel récent. Des bombes nucléaires sont envoyées en Italie à l’encontre de toutes les conventions internationales. Tout est fait pour lancer une offensive ou le faire croire contre la Russie.

Cela crée une situation internationale de tension dont il est difficile de découvrir les véritables buts mais ce qui est sûr, c’est de réduire la Russie à l’état de puissance dépendante ne menaçant plus l’hégémonie américaine. En fait le jeu pratiqué par les USA est complexe et laisse volontairement planer le doute d’une guerre ou d’une simple semonce. Les jeux de guerre de l’OTAN en Roumanie inquiètent Poutine et lui fait dire hier 27 mai en présence d’Alexis Tsipras, ce qui n’est pas anodin : « Si hier les gens ne savaient simplement pas ce que veut dire se trouver en ligne de mire dans ces régions de Roumanie, aujourd’hui nous serons obligés de prendre certaines mesures pour assurer notre sécurité. Et il en ira de même pour la Pologne ». Le but est de titiller Poutine, de le menacer militairement et économiquement, d’où la poursuite des sanctions, pour le pousser à la faute. Le déclenchement éventuel d’un conflit y trouverait une raison pour le mettre en défaut devant la communauté internationale. Il devrait alors se soumettre à des sanctions destructrices de l’économie et de l’unité nationale ou se résoudre à l’affrontement militaire ce qu’il essaye d’éviter préférant tourner autour des pièges sans y tomber. Or les pièges sont posés en Syrie, en Ukraine, en Crimée devant laquelle la marine américaine fait face en Mer Noire et où la Turquie est prête à verrouiller le détroit du Bosphore.

Le NOM, qui est derrière Obama et son successeur souhaité, Hillary Clinton, sait une chose c’est que la supériorité américaine militaire est en passe d’être perdue dès 2020. A cette date le niveau de puissance militaire atteint par le couple russo-chinois, auquel peut se joindre l’Inde et surtout l’Iran, voire la Corée du Nord, fera plus que tenir tête à une armée américaine qui ne s’est pas suffisamment modernisée. C’est ce que disent les généraux américains. Le temps presse d’autant plus pour le NOM que la succession à Obama peut présenter une nouvelle difficulté avec Trump. Le plan est clair il faut attaquer l’ennemi russe, chinois et iranien en les pressurant de l’extérieur et en le pourrissant de l’intérieur avec la méthode des « printemps » qui a réussi partout, sauf partiellement en Syrie et en Ukraine. On assiste donc à l’arrivée de l’OTAN dans les pays limitrophes de la Russie, de navires américains en Mer de Chine, à un resserrement des liens avec le Japon (visite d’Obama à Hiroshima), à une présence renforcée près du détroit d’Ormuz pour bloquer la vie économique et le pétrole iraniens, et être au plus près militairement. 

L’Europe est le glacis américain, terre de guerre possible et vache à lait de l’économie américaine que l’on va lier avec le TIPP emballé dans le TAfFeTAts de l’UE. Le mur de Berlin est placé aux frontières occidentales de la Russie, jusqu’à la Géorgie que les USA veulent accoler à l’OTAN. Sur l’Europe il faut ajouter une action psychologique de menace russe imminente, un climat de peur permettant aux dirigeants européens de faire tout accepter au nom de la sécurité. Il faut créer en plus une désorganisation par l’immigration où la parole est retirée au peuple souverain et remise dans les mains de Bruxelles aux ordres. L’OTAN peut alors s’y installer confortablement, l’UE pourvoir à l’économie américaine et le dollar imposer sa loi sur le pétrole. Du côté de la Syrie, il faut continuer à faire bonne figure en prétendant lutter contre Daech et continuer à le soutenir en sous-main avec la Turquie et Israël de façon à éterniser la guerre contre Bachar et surtout piéger les russes pour longtemps en soutenant militairement les rebelles « modérés » qui ne sont plus que des suppôt d’Al-Qaïda. Ce dernier a toujours été lié aux USA même s’il a fallu faire semblant de tuer Ben Laden pour redorer le blason américain empêtré en Afghanistan.

Pour l’Iran il s’agit de tenir économiquement ce pays et de l’empêcher de se doter d’un arsenal nucléaire. Le pétrole est le fond de l’histoire de la guerre en Syrie et en Irak, elle peut se résumer entre le pipeline qui reliera l’Europe soit aux États du Golfe, soit au pétrole iranien, les deux options qui opposent respectivement les USA et leurs partenaires au couple russo-iranien. La Syrie en est l’enjeu comme point de passage obligé. Le maintien d’un conflit irako-syrien empêche ce découché du pétrole iranien de se réaliser. Par ailleurs la révélation de Wikileaks sur un email envoyé par Hillary Clinton, alors Secrétaire d’Etat, est explicite sur un autre intérêt de la guerre en Syrie :  « La meilleure manière d’aider Israël à gérer la capacité nucléaire grandissante de l’Iran est d’aider le peuple syrien à renverser le régime de Bachar el-Assad ». Cet email date vraisemblablement du 31 décembre 2012, elle y ajoute : « Le programme nucléaire iranien et la guerre civile syrienne peuvent sembler déconnectés, mais ils ne le sont pas. Ce dont les chefs militaires israéliens s’inquiètent – mais dont ils ne peuvent pas parler – est de perdre leur monopole nucléaire ». La collusion israélo-américaine est une constante et trouve son creuset dans la puissance bancaire juive aux USA.

On voit que nous sommes dans une période d’affrontement qui atteint des niveaux extrêmement dangereux entre les BRICS, et la puissance américaine. Nous reparlerons de ce qui se passe au Brésil, en Argentine, au Venezuela et en Colombie, mais aussi de l’intervention en Libye et sur toute l’Afrique par France interposée souvent dont l’Algérie et le Maroc. Cette période est très dangereuse car la Russie est acculée à prendre des décisions lourdes de conséquences. Poutine ménage visiblement l’Occident et Medvedev est pro-occidental mais la présence de l’OTAN au plus proche des frontières russes inquiète les militaires et le clan plus nationaliste. Ceux-ci pointent de plus en plus la menace de guerre et Poutine, sans être attaqué directement, reçoit des pressions pour se montrer plus ferme. Jusqu’à quand Poutine pourra-t-il y résister ? Des attentats djihadistes sont déjoués en Russie même, et tout sera fait pour y semer le désordre et le chaos. Cette tactique peut s’avérer payante pour les USA mais nous mener dans un conflit local à tendance globale. 

La France est dans la rue contre le gouvernement 

Mais notre pays est le jeu d’une géopolitique

Qui peut le broyer aussi d’un jour à l’autre 

Plus encore que toutes les crises

Intérieures ou financières ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon 

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