samedi 4 mai 2013

Une victoire à la Pyrrhus



C’est dans l’allégresse d’une fin maussade de première année du quinquennat que les jeunes socialistes fêtent cet anniversaire ! Les gouvernants se cachent, tellement le bilan est lourd. Ayrault ne viendra pas à la fête ni le Président bien sûr. Il n’est pas jusqu’à ce pauvre Moscovici qui annonce comme une victoire le fait de se voit donner deux ans de plus par Bruxelles pour réaliser la promesse du déficit de 3% fin 2013.


La Grèce étant un pays qui se saigne pour sortir de la faillite annoncée, il n’est pas inutile de se souvenir que , dans l’antiquité, son dernier grand général fut Pyrrhus. « Il fut aussi la dernière chance de la Grèce de dominer Rome. Ce brillant général eut une triste fin. Dans un conflit interne à Argos. Il pénétra dans la cité avec ses troupes mais se trouva alors pris au milieu d'une bataille confuse dans les rues étroites de la cité. Une vieille argienne lui lança alors une tuile depuis le haut d'un toit et l'assomma en le touchant à la tête, ce qui permit à un soldat argien de le tuer. » (Wikipédia)


En tant que général, sa plus grande faiblesse était qu'il dispersait bien trop souvent ses efforts et ne savait pas ménager sa trésorerie, employant sans compter des mercenaires coûteux. L’histoire ne se répète jamais mais des causes semblables produisent des effets comparables. La Grèce et Rome se disputaient la prédominance du monde européen. Dans la guerre économique franco-allemande (à fleurets mouchetés), notre Président se voit tancé et sommé de respecter ce dernier délai en pratiquant des réformes structurelles beaucoup plus importantes que prévues. 


En somme la France n’a pas ménagé sa trésorerie, comme Pyrrhus, et dépensé sans compter comme au Mali. Elle est sommée de revoir sa copie aussi bien pour 2013 que surtout pour 2014 si elle veut réaliser le déficit de 3% du PIB en 2015. La tâche s’avère particulièrement ardue. Selon Bruxelles l’année 2013 sera une année de récession, avec -0,1% au lieu de +0,1%. On voit mal comment le chômage pourra diminuer sans croissance, sauf à augmenter des dépenses sociales pour l’emploi, ce qui revient à creuser le déficit.


 L’année 2013 se terminera plus mal que prévu mais celle de 2014 beaucoup plus mal. Selon Bruxelles ce sera l’année d’un déficit public de 4,2% au lieu des 3,9% prévus soit 6 milliards à trouver ! Avec une croissance de +1,1% selon Bruxelles le chômage ne diminuera donc pas. Par ailleurs l’écart de 0,2%  sur les prévisions de PIB veut bien dire des recettes fiscales en moins. 


C’est bien une victoire à la Pyrrhus que fête aujourd’hui le Président qui vient d’être renvoyé au piquet par Bruxelles. Ce délai accordé, avec l’accord d’Angela Merkel pour laquelle nous restons son principal client, déclenche d’ailleurs l’ire des conservateurs allemands qui voient là une dérive inacceptable de la France vers une augmentation de sa dette sans retrouver une croissance suffisante.


L’augmentation du déficit budgétaire sans retour de la croissance en 2013 est la pire des situations. Les prévisions faites au-delà d’une année en cours se sont toujours révélées trop optimistes et corrigées à la baisse régulièrement. On peut donc penser que celles de 2014 suivront la règle générale. Le moteur des Etats-Unis et celui en baisse de la Chine ne semblent pas pouvoir soutenir l’économie mondiale avant plusieurs années.


C’est donc une nouvelle politique économique qu’il faut définir axée plus sur la réduction des dépenses de fonctionnement, sociales, territoriales et de l’Etat, que sur les augmentations d’impôts en particulier sur les sociétés petites et moyennes. Mais on ne peut que constater l’échec de cette première année du quinquennat Hollande et si victoire il y a, elle est à la Pyrrhus.


Impôts et chômage en hausse, croissance en baisse


Dette et déficit en hausse, fermetures d’usines,


Les perspectives sont celles d’un pays


Qui devient un grand malade de l’UE.


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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