vendredi 24 mai 2013

L’Empire romain sombre dans la pauvreté (2ème partie)

La Grèce est le premier pays qui a été réellement menacé de faillite mais il n’est que le premier d’une suite dont on ne connait pas la fin. Parmi les pays menacés on a vu passer l’Irlande dont on dit que l’économie repart. Signalons tout-de-même que ce pays propose une taxation très avantageuse des entreprises et a donc, elle aussi, pratiqué une dévaluation interne. Elle est un lieu de passage de l’évasion fiscale des grandes sociétés dont le géant américain Apple qui s’est arrangé pour ne payer que 2% d’impôts sur un chiffre d’affaires de 74 milliards de dollars.


Mais le Portugal ne voit pas non plus le bout du tunnel malgré les efforts d‘austérité prodigués par son gouvernement. Un quart de la population européenne est menacé de pauvreté, selon la Croix-Rouge internationale. Comme dans les années 80, des Portugais prennent le chemin de l'exil dans l'espoir de trouver du travail en Suisse. Plusieurs milliers de Portugais sont sortis dans la rue le samedi 13 avril à l´appel du syndicat CGTP pour manifester contre la pauvreté qui s´aggrave dans le pays. Les manifestants ont protesté contre les mesures d´austérité qui s´intensifient. En pleine négociation du plan d'aide financière demandé par le Portugal à l'UE et au FMI, les traditionnelles manifestations du 1er mai ont permis dimanche aux syndicats de sonner la mobilisation, avant l'annonce imminente de nouvelles mesures d'austérité.


Selon Henrique Pinto, directeur de l´association Cais qui s´occupe de l´insertion de chômeurs il est fort possible que le taux de pauvreté atteigne prochainement les 35% à 40% ; l´austérité s´aggrave  alors que «l´Etat social perd du terrain». La chanson symbolique de la révolution démocratique au Portugal a résonné à nouveau à Lisbonne, après deux années d’austérité, imposée par le plan de sauvetage international.

En contrepartie d’un plan d’aide de 78 milliards d’euros, le gouvernement portugais a augmenté les impôts, et coupé dans les dépenses publiques. Mais depuis 2011, la situation du pays ne s’est guère améliorée. Le chômage dépasse aujourd’hui les 18%, le déficit public et la dette ont progressé, et la récession s’est aggravée. Conséquence, en deux ans, plus de 240 000 Portugais ont quitté leur pays.


Sara Poeta, une jeune radiothérapeute qui vit aujourd’hui à Bruxelles, se demande si le Portugal doit rester dans l’Union européenne : ‘‘Je suis consciente des avantages dont j’ai pu bénéficier en étant dans l’Union européenne, comme par exemple le fait de pouvoir travailler ici en Belgique sans avoir de difficultés pour faire reconnaitre mon diplôme. Mais, aujourd’hui, je ne pense pas que la meilleure solution soit de rester dans la zone euro. Nous devons penser au peuple portugais qui souffre, qui meurt de faim, qui n’a pas accès aux soins de santé’‘, dit-elle.


Pourtant c’est un nouveau plan d’austérité de 4,8 milliards qu’a annoncé le Premier ministre, dont l’une des mesures est le report de l’âge de la retraite à 66 ans, à une population désabusée qui ne croit même plus que les retraites pourront être payées. Ce dernier vise à réduire de 30.000 le nombre de fonctionnaires, d’allonger le temps de travail de 35 à 40 heures et d’augmenter l‘âge de cotisation à la retraite passant de 60 à 66 ans. Pour une aide de 78 Mds€ depuis mai 2011, les portugais n’ont pas fini de se serrer la ceinture.


La cantine scolaire est devenue un recours contre la faim pour des enfants portugais. Même pendant les vacances de Noël, certaines écoles ont décidé d’offrir tous les jours un repas gratuit aux enfants de familles démunies. L’initiative s’est répandue dans 70 municipalités. Au Portugal, 13 000 enfants ne mangeraient pas à leur faim.


“L’année dernière nous avions presque 3000 étudiants inscrits et cette année on en a presque 4000 à cause de la situation au Portugal.” affirme Firmino Pereira, conseiller municipal de la ville de Gaia. “Pour beaucoup d’enfants, le seul repas, c’est celui qu’ils ont à l‘école.” ajoute-t-il. Ces repas hors période scolaire sont financés notamment grâce aux profits de la cafétéria. Mais malgré la faim, reste la honte. Certains enfants restent chez eux par peur d’assumer la pauvreté de leurs parents…


« Soupes populaires omniprésentes, mendicité en hausse, banque alimentaire débordée… Autant de symptômes indiquant une inquiétante aggravation sociale. A Lisbonne, la pauvreté affecterait jusqu’à 40% des enfants, selon l’Institut supérieur d’économie et de gestion. La principale raison tient à la dégradation rapide du marché du travail. Le chômage, qui n’a jamais été très élevé dans le pays, a atteint 12,6%. De source officielle, près de la moitié des 541 000 demandeurs d’emploi ne touchent pas d’indemnités. » (Libération)


Au Portugal, la fonction publique est fuie par les travailleurs. Alors qu'un nouveau plan d'austérité est annoncé, les jeunes portugais ne veulent plus travailler pour l'Etat.


L’Europe s’enfonce dans la récession et les promesses non tenues.


Quand la désespérance progresse avec la pauvreté,


La désobéissance civique couve !


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


1 commentaire:

  1. Il y eu la chute de l empire romain
    Maintenant , c est la chute de la France et de sa culture
    C est pas la faute du pauvre paysan ou du pauvre ouvrier!.........
    Thizy gilbert

    RépondreSupprimer