lundi 20 mai 2013

Mondialisation et inégalité

La France se paupérise alors que la Bourse des actions et les salaires des PDG et cadres supérieurs des grandes entreprises sont dans une évolution largement positive. Ce qui veut dire que le monde des affaires dans le secteur des grandes entreprises et dans le secteur bancaire enrichit de plus en plus le 1% des revenus les plus élevés.

Pendant ce temps le pouvoir d’achat diminue de 1,5% en 2012, les retraites ne suivent pas le chiffre officiel de l’inflation, chiffre déjà contestable alors que se profile une augmentation de la TVA qui va handicaper un peu plus les revenus les plus faibles en particulier ceux qui devront rogner dans les dépenses vitales. Les différents organismes de secours populaires affichent des augmentations notables des demandes d’aides.

Il s’établit une situation de creusement de l’inégalité dans les pouvoirs d’achat qui vont dans le même sens que celui qui se crée économiquement entre les pays germaniques et ceux que je qualifierai d’Empire romain. On peut y voir là un lien avec la mondialisation qui donne aux plus résistants de nouveaux moyens de faire croître leur puissance financière. La libre-circulation des capitaux permet à des pays comme le Japon et les Etats-Unis d’inonder le monde de liquidités, donc d’argent virtuel, dont les trois-quarts nourrissent la spéculation.

C’est ainsi que l’on constate que la Bourse suit une courbe ascendante alors que la croissance diminue en Europe et qu’elle est sous perfusion monétaire aux Etats-Unis et au Japon. L’argent en circulation, qui profite aux acteurs du monde économique et financier, n’a pas de voie de redistribution aux plus démunis quand le chômage augmente et que le pouvoir d’achat diminue.

La désindustrialisation de la France diminue le nombre de salariés de base les mieux payés pour les rejeter dans le chômage ou le secteur tertiaire. Dans ce dernier secteur la main-d’œuvre non qualifiée est abondante et les salaires ne peuvent qu’être tirés vers le bas. Il faut ajouter à cela la libre-circulation des hommes qui permet l’arrivée de travailleurs de pays à faible niveau de vie en particulier de l’Europe de l’Est, en plus de ceux du Maghreb et de l’Afrique sub-saharienne attirés de plus par les avantages sociaux qu’offre notre pays.

La mondialisation, partenaire assumé de la construction européenne, pousse à une double inégalité, celle entre pays et celle à l’intérieur même de ceux-ci, si l’engagement politique de leurs dirigeants ne créée pas un mouvement de l’argent en sens inverse. Dans le secteur du tertiaire le reflux d’une main-d’œuvre peu ou pas qualifiée tire les salaires vers le bas par une offre très supérieure à la demande.

L’inégalité croissante crée un climat de défiance et génère une lutte des classes favorisant la montée des extrêmes ainsi qu’à la progression de positions individualistes ou corporatives. L’éloignement de plus en plus grande de la masse pauvre des 1% des citoyens se trouvant au somment de la pyramide des revenus favorise une perte de solidarité par difficulté à supporter l’inégalité surtout quand elle ne vient pas du monde du travail mais de celui de la spéculation.

Cette évolution joue sur l’appétence au travail mais porte atteinte au sentiment de démocratie où la volonté constatée du monde politique de ne pas agir pour porter remède à cette situation crée un sentiment de lassitude, de rejet du politique et finalement de la démocratie. Celle-ci n’est plus synonyme de recherche du bien commun en donnant une juste rémunération des efforts consentis par chacun.

C’est pourquoi le fonctionnement démocratique par voie parlementaire se déprécie de plus en plus dans l’appréciation du peuple français et que la voie de la rue se fera de plus en plus entendre pour une démocratie participative pour laquelle nos institutions sont volontairement inadaptées. Le danger que la direction du pays échappe aux élus, que l’Europe a largement dépouillé de leurs pouvoirs, est déjà perceptible. Le phénomène est le même au niveau européen et va mener à l’explosion de l’Europe avant l’explosion programmée des nations qui peut engendrer des situations gravissimes surtout pour les citoyens les plus démunis. 

Promue par les plus forts, subie par les plus faibles

L’inégalité, n’étant pas mère de justice,

Doit rester dans le cadre du mérite. 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon      

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