lundi 13 mai 2013

La dernière heure avant la vassalisation sans retour

L’UE montre chaque joue un visage de plus en plus biface. D’un côté une Allemagne, deuxième exportateur mondial, à quasi-égalité avec la Chine, et des pays très liés avec elle comme l’Autriche et la Finlande, et de l’autre une Europe du sud plus l’Irlande dont la balance commerciale se détériore et est soumise à des plans drastiques d’austérité qui les tuent économiquement.
 
L’UE perpétue donc un crime, la mort économique et politique par asphyxie de peuples européens en difficulté. Leur survie est conditionnée à l’obéissance à la troïka UE-BCE-FMI. C’est tout simplement une mise sous tutelle. Ceci est tellement évident que la Slovénie, pourtant en difficulté, fait tout pour échapper à une aide européenne. La prise de conscience de l’engrenage, dans lequel tout pays qui demande une aide se trouve englué, se fait lentement, mais peut-être trop tard, le piège s’est refermé.


Alors si crime il y a, à qui profite-t-il ? Au monde des grandes puissances financières bien sûr qui veulent une Europe de grand marché ouvert, sans volonté politique, mais aussi à une géostratégie américaine à laquelle seul De Gaulle s’est opposé, il y a désormais un demi-siècle. Grandes puissances économiques et financières et géostratégie américaine ne font d’ailleurs qu’un, sous l’influence du Nouvel Ordre Mondial.


La France qui était, sous De Gaulle, entrée à reculons dans la construction de l’Europe, avait compris que le piège était tendu pour faire de l’Europe un grand marché ouvert à l’économie américaine et à une couverture militaire de l’OTAN qui impliquait que la France perde son indépendance dans ce domaine. En signant le traité avec l’Allemagne de Conrad Adenauer, la France pensait être au centre de l’Europe des six de l’époque et y avoir une influence prépondérante échappant ainsi au plan américain.


Malheureusement dans le préambule au traité voté par le Bundestag, le lien de l’Allemagne avec les Etats-Unis et la nécessaire présence de l’Angleterre dans la construction de l’Union Européenne sont réaffirmés. L’influence américaine trouve son meilleur allié dans ce pays, voisin et fort, qui, désormais au centre géographique de l’UE à 27 actuel, est devenu la première puissance économique européenne. A cela s’ajoute son allié traditionnel, l’Angleterre qui a toujours considéré le continent européen comme une zone de libre-échange ne devant jamais interférer sur la politique  britannique basée sur la finance et l’atlantisme.


C’est désormais clair, l’Allemagne jette un regard condescendant sur la France, laquelle pense que d’être le principal client de l’Allemagne suffit pour lui garantir l’aide amicale de ce pays et que seul le couple franco-allemand garantit la solidité de l’UE. La France n’a plus d’influence politique forte sur le devenir de l’UE et le couple franco-allemand n’est désormais qu’une attitude politique de façade. L’essentiel de l’évolution européenne se construit dans le trio Etats-Unis, Royaume-Uni et Allemagne.


La grande étape qui est en cours de mise en place c’est la constitution d’une grande zone de libre-échange entre les deux côtés de l’Atlantique et une mainmise américaine sur les politiques économiques et budgétaires nationales européennes. L’incitation à l’endettement public, au déversement d’argent sur les banques pour le crédit à la consommation et sur les consommateurs eux-mêmes n’est que l’illustration de la volonté de disposer d’un marché de consommateurs de plus en plus demandeurs.


La mendicité à laquelle sont conduits tous les pays en difficulté les rend dépendants de la volonté d’une UE dominée par l’Allemagne, d’une BCE influencée par la banque centrale allemande et d’un FMI noyauté par les Etats-Unis. La France perd chaque jour de sa substance souveraine, demande des délais pour remplir ses promesses de rigueur budgétaire, est projetée sur des théâtres d’opérations militaires qui intéressent l’OTAN, se désindustrialise, s’endette et devient de plus en plus vulnérable à une montée des taux d’intérêt de ses emprunts.


Notre avenir échappe à notre contrôle et passe dans des mains étrangères sans que, sous l’influence de médias eux-mêmes noyautés ou subjugués, notre peuple en prenne conscience. Il est aveuglé par le leurre d’un couple franco-allemand présidant aux destinées d’un nouvel eldorado protecteur. Il va pourtant aller de désenchantement en désenchantement mais le temps qui lui est laissé pour réagir est compté !


Que l’on ait aimé ou non De Gaulle, on ne peut lui enlever une faculté d’analyse géostratégique et une vision de grandeur pour son pays. Il est temps de réécouter ses prédictions sur l’Europe et sur la stratégie américaine qu’il avait déchiffrée. Notre perte de souveraineté ne garantit que des temps de vassalité dans une Europe germanique sous parapluie économique et militaire américain. Nous arrivons à la dernière heure pour repenser l’Europe, pour une Europe réunissant les intérêts communs de nations indépendantes, prenant en charge sa propre défense dans une alliance militaire librement consentie et imposant ses vues aux blocs qui veulent l’asservir ou la réduire à un marché servile.


L’Europe est l’avenir des peuples qui la constituent mais…


Confier son avenir à une puissance étrangère


Ou la soumettre à des pays alliés de celle-ci


C’est mettre la France en servitude.


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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