mardi 28 mai 2013

L’Empire romain sombre dans la pauvreté (4ème partie)


Nous avons pu constater l’état de pauvreté dans trois pays de l’Europe du sud, Grèce, Portugal, Espagne. Ces trois pays avaient néanmoins tiré parti de l’Union Européenne jusqu’en 2007. Ils recevaient plus de l’Union qu’ils n’y participaient financièrement. A tire d’exemple le Portugal a désormais 200km de tunnels routiers sur l’île de Madère dont la plus grande partie a été financée à 70% par l’UE. Mais depuis la situation s’est détériorée d’une façon extrêmement rapide. Nous reviendrons sur ce point capital pour en comprendre les raisons.
 
Mais il faut maintenant regarder le cas de l’Italie qui était un pays, certes endetté, mais dont l’activité économique florissait dans un pays industriel avec un fort tissu de PME et PMI et une forte activité touristique. L’Italie de 2013 ne ressemble plus malheureusement à celle d’avant 2000. Le chômage et son corolaire la pauvreté, accompagnent l’austérité, l’instabilité politique et la désindustrialisation.


Le nombre d'Italiens dont les foyers vivent dans une situation de pauvreté grave, définie comme au moins quatre critères sur les neuf, a doublé entre 2010 et 2012 à 8,6 millions, soit 14% de la population, selon un rapport de l'institut national des statistiques (Istat). Le rapport s'intéresse à neuf indicateurs de pauvreté et souligne leur aggravation générale depuis le début de la récession il y a deux ans. Des millions d'Italiens ne peuvent plus se permettre de se chauffer correctement ou de manger de la viande. De plus, une personne interrogée sur cinq n'a pas été en mesure de chauffer suffisamment son domicile l'an dernier, soit deux fois plus qu'en 2010. En 2012, 16,6 % des Italiens n'ont pas pu manger un repas riche en protéines, comme de la viande, tous les deux jours, soit une proportion plus grande qu'en 2011, 12,4 %, et 2010, 6,7 %.


Le document, publié mercredi, constate une aggravation générale des conditions de vie en Italie depuis le début de la récession, il y a deux ans, pendant que le chômage continue à être élevé, à près de 40 % chez les 29 ans et moins. D'après l'Istat, les hausses d'impôts marquées destinées à rétablir les finances publiques ont pesé sur le pouvoir d'achat des Italiens, qui a enregistré un recul « exceptionnellement abrupt », à 4,8 % en 2012. L'Istat s'attend à ce que le produit intérieur brut du pays se contracte de 1,4 % cette année.


Les dernières élections ont laissé l’Italie dans une impasse politique avec une majorité de gauche à la Chambre des députés, mais un Sénat incontrôlable. Un gouvernement de coalition était nécessaire. Le numéro deux du Parti démocrate italien, Enrico Letta, a été désigné le 18 avril par le président Giorgio Napolitano comme nouveau chef du futur gouvernement italien. Le gouvernement de coalition d'Enrico Letta, en poste depuis la fin du mois dernier, s'est d'ailleurs engagé à relancer la croissance économique en Italie et à contrer la progression du chômage.


« Il est clair que si nous n'agissons pas maintenant pour créer des emplois pour la jeunesse, il n'y aura pas assez de travailleurs dans 10 ans pour financer les retraites de leurs propres parents », souligne l'élue Anne Ascani, 25 ans, du Parti démocrate, membre de la coalition au pouvoir. L'Italie compte la troisième population la plus âgée de la planète, derrière le Japon et l'Allemagne. Quant à Enrico Letta, il a déclaré mercredi que les priorités de son gouvernement seraient l'emploi, le soutien aux petites entreprises et une réforme en profondeur des institutions.


Selon un rapport de la confédération italienne des chambres de commerce (Confcommercio) publié fin mars, le nombre des Italiens vivant dans la pauvreté absolue devrait dépasser les quatre millions d'ici à fin 2013, soit environ 6% de la population totale estimée à près de 60 millions. Ce rapport s'appuie sur un nouvel indicateur macro-économique mensuel prenant en considération plusieurs facteurs dont le taux de chômage, le marché du travail, les variations des prix des biens et services. Cet indicateur est en hausse par rapport aux prévisions de l'Istat qui parle, lui, de 3,5 millions.


L’Italie est loin d’être tirée d’affaire et c’est le pays qui inquiète le plus l’UE actuellement. La pauvreté s’étend avec la récession dans un pays où la dette est de l’ordre de 120% du PIB (91,4% en France). Ce pays, fondateur de l’UE, nous intéresse particulièrement car il a beaucoup de similitudes avec la France et nos destins ont été souvent liés. Son poids économique est tel dans l’UE et encore plus dans la zone euro que celles-ci ne peuvent survivre à un appel d’aide massif de ce pays. Sa faillite serait une catastrophe économique pour toute l’Europe.


Après ces quatre pays de l’Empire romain il nous faut nous tourner vers le dernier grand pays de l’Europe du Sud, lui aussi en difficulté… la France. Ce sera l’objet de la prochaine chronique, car la pauvreté s’aggrave aussi chez nous.


Doit-on considérer que la France s’en tire mieux que d’autres


Ou que nous aurions dû mieux gérer la crise ?


L’Empire germanique a la réponse,


Il gère mieux la pauvreté !


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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