dimanche 8 avril 2018

Les chiffres qui font sombrer le mythe de l’euro : La francophonie


L’espéranto vous connaissez ? C’est une langue internationale utilisée comme langue véhiculaire par des personnes provenant d'au moins 120 pays à travers le monde, y compris comme langue maternelle. C’est en fait une tentative, sous l’aile de la Colombe de la Paix, de rapprocher les peuples par un langage commun. Cela fait plus d’un demi-siècle que les tentatives d’implantation réelle de cette langue ont échoué. Elle a pourtant une énorme qualité, celle d’être bâtie sur seulement 16 règles de grammaire, mais reste pourtant confidentielle et sévit principalement dans les milieux universitaires. S’il en est ainsi, c’est que l’anglais s’est imposé dans le domaine de l’économie, des sciences, de la technique, voire de la culture. Un chercheur qui ne publie pas en anglais a peu de chances d’être lu. Cette langue inonde le monde et s’impose comme langue internationale même au sein de l’UE ou le nombre de publications en français ne cesse de reculer alors qu’il était à parité égale avec l’anglais à la création de l’UE.

Néanmoins l’apprentissage de l’anglais n’est pas facile dans de nombreux pays et la France ne brille d’ailleurs pas dans ce domaine où excellent les belges et les néerlandais. Nous assistons donc à une introduction massive de mots anglais ou y ressemblant dans les langues nationales et en particulier dans la nôtre. C’est ainsi que se répand une nouvelle langue, le globish. Plutôt que baragouiner de l’anglais, il est devenu préférable de se contenter d'un ustensile simple et d'autant plus efficace, le globish qui est une version simplifiée de l'anglais n'utilisant que les mots et les expressions les plus communs de cette langue allégée d'anglo-américain, limitée à 1500 mots souvent déjà connus, avec une syntaxe élémentaire. Cette « langue » permet désormais de briller dans les salons mais se propage comme la nouvelle langue véhiculaire à vocation universelle. Les français qui en font la promotion la présentent comme la dernière chance de sauver la langue française. C’est une hypocrisie d’un Système qui veut gommer les différences linguistiques et en particulier le français, car c’est donner une nouvelle carte à l’envahissement de la culture anglosaxonne. La carte ci-dessous montre pourtant l’importance du français sur la plupart des continents dans l’Organisation Internationale de la Francophonie. 

Le pire est que Macron lui-même emboîte le pas de la destruction de la langue française, il est vrai qu’il cherche toujours ce qui caractérise la culture française. Pourtant c’est à Paris, le 6 avril 2018, que s’est déroulée la 103ème session du Conseil permanent de la Francophonie, instance qui rassemble les représentants  personnels des chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie. Classée actuellement cinquième langue du monde, le français est en passe de devenir la troisième langue en 2050 grâce à l’Afrique. C’est un atout considérable pour notre pays et les locuteurs de globish, qui s’y adonnent avec délectation, feraient bien de penser qu’ils participent à la disparition de notre nation dont on veut gommer l’identité dans un magma linguistique.

Brader notre atout d’une langue qui s’est répandue largement sur plusieurs continents, en particulier l’Afrique qui va la hisser à la troisième place des langues parlées dans le monde, est un crime contre notre histoire. Selon les derniers chiffres publiés, ce n’est pas moins de 284 millions d’humains qui pratiquaient notre langue en 2014. L’utilisation abusive de mots anglais dans les discours de Macron donne un très mauvais exemple aux jeunes générations qui ne font pas la part de l’utilisation de termes techniques nouveaux d’origine anglophone avec celle du remplacement de mots français la plupart du temps aussi précis sinon plus. Le souci de préservation de notre langue disparaît alors dans le comportement des jeunes générations pour une joie factice de faire briller sa connaissance et son appartenance à la modernité. L’UE et son noyau dur, la zone euro, contribuent à cela en s’ingéniant à faire disparaître les nations et en particulier, après le Brexit, la plus grande par son emprise culturelle et linguistique sur le monde. L’encouragement par ailleurs des langues régionales et le lien direct de plus en plus évident entre UE et régions va dans le sens d’affaiblissement de la langue française.

Si notre langue et notre histoire nous permettent des liens particuliers avec l’Afrique dans de très nombreux pays, cette même histoire nous a doté du deuxième domaine maritime du monde avec des superficies importantes aux Antilles, à Mayotte, à la Réunion, en Nouvelle-Calédonie, et en Polynésie. Macron se détourne de plus en plus de cette richesse humaine et économique. Ses passages à Mayotte et en Guyane ne laissent que le souvenir d’un profond mépris pour ces territoires auxquels on mégote l’argent nécessaire à l’enseignement, à la santé et aux infrastructures en particulier en développant ainsi un sentiment local d’exploitation qui aboutit à celui d’indépendance dans ces populations. L’exemple actuel de la Polynésie Française est particulièrement révélateur. Cette partie du monde est très attractive pour le tourisme et des noms comme Tahiti, Bora-Bora, sont dans la tête d’une grande partie de nos concitoyens, mais en réalité ces territoires aux antipodes sont peu connus de la majorité d’entre nous par suite de leur éloignement de la métropole. Ils ont de ce fait une large autonomie et font partie d’une Zone Economique Exclusive qui n’est pas entrée dans l’UE. Ceci n’est d’ailleurs pas étranger au désintéressement des gouvernements français dont ces territoires dépendent néanmoins économiquement. 

La Polynésie Française est dotée d’une Assemblée dont les membres élisent leur Président, pour une durée de cinq ans renouvelables, dans les 15 jours qui suivent leur élection. Les élections territoriales polynésiennes de 2018 se dérouleront les 22 avril et 6 mai 2018 en Polynésie française afin d'élire les 57 représentants à l'Assemblée de la Polynésie française.

Ces élections territoriales sont très importantes pour les Polynésiens car elles concernent les problèmes locaux spécifiques de cette région du monde. Leur intérêt local est à la hauteur du désintéressement du gouvernement français et des partis nationaux. Du coup on assiste à un silence des médias et peu de citoyens sont conscients de l’enjeu. Il faut savoir qu’il y a là-bas un parti indépendantiste qui a réuni près du tiers des votants aux législatives. Plus la France se détourne de ces territoires, plus la velléité d’indépendance prend corps. Le danger existe d’autant plus que leur économie est en phase montante avec entre autres une montée constante du tourisme et que les inégalités s’accroissent. Aux îles du Vent, qui représentent les trois-quarts de la population polynésienne, 55% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté selon les critères retenus en France métropolitaine. Ce territoire polynésien qui comprend environ la moitié des eaux marines françaises (5 millions de km2) avec plusieurs groupes d’îles et d’atolls dont la plus importante et la plus peuplée est Tahiti, fait bien partie intégrante de la puissance française. Sa situation géographique lui ouvre une porte entre les États-Unis et l’Asie du Sud-Est en passe de s’affirmer comme le centre du développement économique et démographique du monde.

Ces élections territoriales vont faire s’affronter six listes électorales de 57 candidats chacune pour un scrutin proportionnel plurinominal de liste à deux tours, avec prime majoritaire, dans un découpage électoral en six sections. Le désintérêt pour ces élections est marqué par le silence gouvernemental et par l’absence de listes des partis nationaux. Pas de LREM, de LR, de France Insoumise, de FN, etc. Seul un petit parti, comme l’UPR, fait le tour de force de présenter une liste sous l’appellation Union Polynésienne Républicaine. Ceci met un éclairage révélateur sur la politique française actuelle. Pourtant une zone économique exclusive (ZEE) est, d'après le droit de la mer, un espace maritime sur lequel un État côtier exerce des droits souverains en matière d'exploration et d'usage des ressources. Elle s'étend à partir de la ligne de base de l'État jusqu'à 200 milles marins (environ 370 km) de ses côtes au maximum, au-delà il s'agit des eaux internationales. Elle revêt une importance économique et stratégique considérable, et nourrit des conflits historiques dont celui en mer de Chine est très actuel. 

En ce qui concerne la France, il faut distinguer les ZEE des départements d’Outre-Mer, qui tombent dans l’escarcelle de l’UE (Guyane, Guadeloupe, Martinique, Réunion, Mayotte) exclusivement, et les autres ZEE (Polynésie Française, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Nouvelle-Calédonie, etc.) qui ne font pas partie de l’UE. En fait tout se passe comme si les Etats, dont particulièrement la France, devaient se débarrasser de ces territoires pour n’en faire que des territoires aux liens économiques étroits avec leurs anciens « tuteurs ». Subrepticement la France pousse les ZEE hors UE vers l’indépendance. Cette stratégie machiavélique fait partie d’un recentrage sur l’Allemagne et les États-Unis et leur jouet l’UE. On voit vite l’intérêt de ces deux pays. La mainmise de la France sur une grande partie du domaine maritime en particulier dans le Pacifique ou le Golfe du Mexique déplaît aux États-Unis car elle peut contester la mainmise anglosaxonne sur ces parties stratégiques du monde. En ce qui concerne l’Allemagne, elle doit asseoir sa prééminence sur les autres pays de l’UE, parmi lesquels la France reste, sur ce point, son adversaire historique quoiqu’on en dise.  La France dispose de deux atouts majeurs spécifiques, son siège permanent au Conseil de l’ONU incluant un droit de véto, et son domaine maritime. Lui enlever ces deux éléments de puissance reste un objectif évident de l’Allemagne. Le premier disparaîtrait avec l’attribution du siège à l’UE, dont la politique étrangère deviendrait essentiellement allemande sous couvert des États-Unis. Le deuxième atout du domaine maritime serait restreint d’une part et mis sous dépendance de l’UE germano-américaine.
 
On doit donc comprendre que le domaine de la Francophonie 

N’échappe en rien aux fourches caudines d’une hégémonie

Qui exerce sa puissance économique et militaire 

Grâce aux carcans de l’UE et de la zone euro

Aux mains des USA et de l’Allemagne !

Claude Trouvé 
08/04/17

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