jeudi 5 avril 2018

Les chiffres qui font sombrer le mythe de l’euro : Le chômage


Dans le précédent article il a été question d’un des meilleurs indicateurs de prospérité, le PIB/habitant PPA constants. La conclusion de cette petite étude a été de constater l’influence inopérante de l’UE et de la zone euro dans la montée globale de la prospérité de l’ensemble des pays de l’UE par rapport au reste du monde. Dans cet article il sera question du chômage, deuxième indicateur très sensible au bien-être des populations. Le taux de chômage selon l’Organisation Internationale du Travail sera utilisé. Le graphique ci-contre permet plusieurs constats. Le premier est que l’ensemble de tous les pays membres de l’OCDE se comporte globalement comme l’ensemble du monde, mais il est vrai que leur poids est considérable dans la statistique mondiale. Le second est que leur niveau de chômage évolue peu dans le temps et tourne autour de 6%. Le troisième est que les taux de chômage de l’UE et de la zone euro sont très différents de ceux du Monde et de l’OCDE avec un surplus de près de 3%. Le quatrième est que les taux ont baissé de 1991 à 2017 dans le Monde, l’OCDE, et l’UE mais ont augmenté dans la Zone euro. Le cinquième est que c’est dans la Zone euro que le taux de chômage a le moins baissé depuis l’introduction de l’euro en 2000.

Les statistiques de l’UE ne présentent jamais les chiffres distinguant les pays de la zone euro de ceux de l’UE hors zone euro. Ceci permet d’occulter toute comparaison qui est souvent peu à l‘avantage de l’euro. En reprenant les chiffres des populations respectives et des taux d’emploi de l’UE et de la zone euro, on peut construire le graphique ci-contre. On visualise ainsi de façon claire que la zone euro n’amène aucune diminution du chômage. Mais on constate également que l’UE n’amène rien par rapport au taux de chômage de l’ensemble des pays de l’OCDE. Le même manque d’informations de comparaison existe pour les pays de l’OCDE hors UE. En recherchant bien dans les publications de l’OCDE on peut montrer que l’UE a un taux de chômage plus de deux fois plus élevé que celui des pays de l’OCDE hors UE. La conclusion qui s’impose est que l’UE ne protège en rien le continent européen sur le chômage et que la zone euro s’avère comme un handicap supplémentaire avec un taux près de trois fois supérieur. L’UE est bien un mythe et l’euro une monnaie qui ne permet pas de lutter contre le dollar en ramenant une croissance suffisante.
 
Il nous reste à voir une comparaison entre les principaux pays du monde pour voir la place de notre pays. En dehors du constat des mauvaises performances de l’UE et de la zone euro, on peut constater que tous les pays du sud sont ceux où le taux de chômage est le plus élevé. La France se tient tout juste dans la moyenne des pays de la zone euro. On peut constater la dégradation de ce taux en Espagne, au Portugal et surtout en Grèce depuis l’arrivée de l’euro. A l’autre bout du graphique l’Islande affiche une santé de l’emploi qui semble se moquer de l’évolution mondiale de l’économie. Le grand gagnant de l’UE est encore une fois l’Allemagne qui affiche le taux de chômage correspondant au plein emploi, ce qui explique son appel à de la main-d’œuvre étrangère, ce qui n’est absolument pas notre cas. C’est pourquoi la méthode des quotas migratoires devrait être basée sur le taux de chômage et non la population. Seuls les pays ayant le plein emploi devraient être sollicités et ils sont très peu nombreux en dehors de l’Allemagne en Europe.

Si l’on compare les taux de l’UE et de la Zone euro, on constate de nouveau que l’on est loin du résultat des États-Unis, ce qui est en phase avec les taux de croissance de ces entités. Le Royaume-Uni montre qu’il a lui aussi réussi le plein emploi et que son refus de l’euro est justifié. La montée des contraintes de l’UE sur les pays l’a fait fuir désormais dans le Brexit dont on voit nettement qu’il se comprend. Il faut aussi noter que les pays les plus performants dans l’emploi sont des pays limitrophes de l’Allemagne : Danemark, Autriche, Pologne, Pays-Bas sans compter la Suisse. Cela montre qu’il existe bien un pôle performant autour de l’Allemagne qui importe main-d’œuvre bon marché et sous-ensembles, et exporte les produits finis. A contrario, la France est isolée et subit la concurrence de l’Italie et de l’Espagne, qui bradent leurs prix à l’export, sans pouvoir exporter suffisamment vers l’Allemagne pour équilibrer sa balance commerciale. Elle n’a pas le glacis autour d’elle qui lui permettrait de combler son handicap de compétitivité dû à l’euro trop cher. La baisse du dollar et la volonté de Trump de mener une guerre commerciale sur l’Europe ne peut que toucher la France beaucoup plus que sa voisine. 

Par le taux de chômage on voit la figure économique de l’UE et de la Zone euro. Le couple franco-allemand est de plus en plus contre nature, car ces deux pays ne sont complémentaires que dans leur engagement derrière les Etats-Unis, lesquels sont prêts à tailler une Europe aux dimensions allemandes dans un partenariat de prédation économique. Même si la France résiste mieux que les autres pays du sud, elle s’use progressivement et recule sans cesse par rapport aux autres pays, de la sphère allemande et les pays aidés financièrement. La France, deuxième donateur des participations au budget européen, est loin de pouvoir récupérer son argent par une réussite économique supérieure à la moyenne. En se payant au passage l’UE redistribue notre argent vers les pays de l’Est dans un transfert global nord-sud mais elle échoue dans la réussite économique relative par rapport aux autres continents. Après le PIB/habitant, le taux de chômage aboutit aux mêmes conclusions, la France ne peut que mieux se porter en dehors de l’UE et de l’euro.
 
Il ne peut y avoir de jeu favorable quand on a les mauvaises cartes. 

L’UE piétine devant les autres continents et l’euro fait reculer

Pendant que nous entrons dans une pauvreté relative 

Et un chômage qui reste endémique et sans espoir.

Débarrassons-nous des mauvaises cartes 

Et repartons avec un beau jeu.
 
Claude Trouvé 
05/04/18