dimanche 3 décembre 2017

La réalité énergétique qui attend Hulot



La pratique idéologique de l’écologie va finir par jouer contre l’écologie dans ce qu’elle a de plus noble, la survie et la santé de l’humanité. Elle doit éviter de rentrer dans l’écologisme, dictature de la pensée qui n’admet aucune contestation et est prête à tout imposer en faisant fi des études scientifiques contradictoires et même d’une réalité incontournable. L’écologisme n’admet pas le doute, il professe des certitudes. C’est ainsi que les climatologues réalistes ou sceptiques n’ont plus le droit au relais médiatique des grands médias et leurs nombreuses parutions scientifiques n’ont même pas droit aux grandes parutions scientifiques de vulgarisation. Le 7 décembre à Paris va se dérouler un cycle de conférences avec des scientifiques sceptiques de haut niveau mais il y a fort à parier qu’ils n’auront droit à aucun relais des médias.

L’apport anthropique de CO2 est ainsi acté une fois pour toutes comme le responsable du réchauffement climatique et est le facteur déterminant de la politique énergétique. Celui-ci impacte directement le secteur des transports et de l’énergie. Pour le transport la voiture électrique prend son essor à coups de subventions. Ces voitures restent chères, c’est donc l’ensemble des citoyens et particulièrement des contribuables qui paieront pour ceux qui ont les moyens d’acheter ce type de véhicule. Par ailleurs un développement rapide de ces véhicules demandera que la production électrique suive l’augmentation de la consommation. On évalue la puissance supplémentaire nécessaire à 20 réacteurs nucléaires de 1000GW pour la totalité du parc, sachant qu’entre la décision, les projets et les mises en service il faut compter dix ans. Pour l’énergie verte ce sont des centaines de milliards qui sont en jeu comme en Allemagne, car on va s’apercevoir que nos 50 milliards actuellement programmés pour 2025 vont vite se révéler insuffisants et nous allons le constater sur notre facture électrique. 

Quand nous voyons les batailles politiques sur les allocations budgétaires pour quelques centaines de millions d’euros, et que le projet de budget de 2018 atteint désormais un déficit de 82,9 Mds soit 20% de plus qu’en 2016, on ne peut pas traiter le sujet des transports et de l’énergie seulement sur la base d’une idéologie déconnectée des réalités. Sur l’énergie le plan prévoit, comme ligne directrice, la suppression du charbon et du nucléaire par les énergies renouvelables. J’ai argumenté dans les précédents articles en disant que ces objectifs portent en eux leur limite, car les énergies thermiques et nucléaires font partie des énergies pilotables, ce qui n’est pas le cas du solaire et de l’éolien qui sont des énergies intermittentes et aléatoires d’où leur acronyme EnRia. Il faudra donc toujours du charbon et du nucléaire, au moins tant que nous ne saurons pas stocker l’électricité en masse et à bas coût. Le premier est très adapté aux variations rapides de la consommation et le second aux variations saisonnières.

J’ai donc essayé de prévoir l’avenir raisonnable pour ce double objectif de suppression du charbon et du nucléaire qui en cache un troisième, la diminution du CO2. On fait donc l’hypothèse que d’ici avril 2022, les 5 centrales au charbon vont être arrêtées et que la centrale au gaz de Landivisiau réussira à être mise en service. Pour les EnRia on suppose que l’évolution actuelle sur un an jusqu’en septembre 2017 se poursuit suivant les chiffres publiés par RTE. Les centrales thermiques, actuellement sous-utilisées, peuvent fonctionner normalement à 50% de puissance utilisable et on sait qu’elles peuvent monter jusqu’à 75%. En l’absence de travaux de « grand carénage » les réacteurs nucléaires ont aussi un taux de charge de 75%. On fait aussi l’hypothèse que la centrale de Fessenheim sera fermée, ceci étant un argument politique fort, et que l’EPR de Flamanville est en service en 2019. 

Muni de ces données et de ces hypothèses, il est possible de calculer la puissance totale disponible en 2022 et la production maximale possible. On peut alors produire 648,6 TWh au maximum sur l’année, à comparer au 546 TWh de l’année normale 2015. Les énergies renouvelables produisent 22,9 TWh de plus, et l’énergie thermique 122,6 TWh. On obtient donc un volant important de 102,6 TWh pour le pilotage de EnRia qui peuvent effacer jusqu’à 55,7 TWh et il reste 46,9 TWh pour faire face à une pointe de consommation au-dessus de la valeur moyenne de 490 TWh. Toutefois si ceci ne suffit pas à passer la pointe de consommation, il faut impérativement pouvoir importer car les centrales thermiques sont au maximum de production. Par contre l’énergie thermique monte à 126,7 TWh au lieu des 34,1 de 2015 soit en gros 4 fois plus d’émission de pollution dont du CO2. Ce scénario ne peut ainsi pas être envisagé.

Si l’on part du constat que l’énergie thermique utilisée est destinée au pilotage des EnRia et que 1kWh d’EnRia demande en moyenne sur l’année 1kWh d’énergie thermique, comme je l’ai montré sur les productions d’électricité française et allemande, on peut alors repartir de la production thermique de 2015 à laquelle on ajoute 22,9 TWh pour pilotage des EnRia soit un total de 57 TWh. La production totale tombe à 578,9 TWh ce qui laisse une marge plus grande qu’en 2015 avec une possibilité équivalente de faire face à l’effacement des EnRia et aux pointes de consommation. Ce scénario ne permet pas d’envisager l’arrêt d’autre réacteur nucléaire, la marge de 32,9 TWh par rapport à la production de 2015 doit faire face à un effacement de 55,7 TWh des EnRia. C’est même un scénario plus risqué que la réalité vécue en 2015 face au black-out possible. De plus l’émission de pollution augmente de 67%. Ce scénario est aussi à abandonner. 

Pour dégager de l’énergie disponible il ne reste que la solution de faire tourner les centrales thermiques avec le facteur de charge normal de 50% ce qui donne une production thermique de 103,7 TWh au lieu de 34,1 TWh en 2015. La production totale est de 553 TWh donc comparable à la production 2015. Ce scénario permet de répondre à l’objectif d’arrêt des centrales au charbon et à réaliser partiellement l’objectif d’arrêt de 9 des  17 réacteurs nucléaires prévus mais celui de baisse de la pollution et du CO2 se traduit au contraire par une augmentation de 300%. Par ailleurs la marge stratégique nécessaire n’est pas augmentée et le risque d’effacement de 55,7 TWh d’EnRia est important pour une consommation de 490 TWh et une production de 553 MWh. Il est probable que ce scénario pour avril 2022 est trop extrême et que le nombre de 9 réacteurs arrêtés sera beaucoup plus faible, voire nul. On constate aussi que les EnRia ne produisent dans les trois scénarios que 10% de la production, bien loin des objectifs et que le nucléaire et le thermique représentent toujours 80% de la production totale.

Mais on constate une fois de plus que les EnRia ne peuvent pas remplacer le nucléaire, c’est l’énergie thermique qui doit le faire. Voilà une vérité qui n’est jamais dite et qui donne un tout autre éclairage au plan énergétique. La baisse du CO2 et le remplacement de l’énergie nucléaire et thermique par les éoliennes est un leurre que « l’escrologie » nous a trop longtemps fait gober. Il nous reste comme en Allemagne à remplacer les centrales thermiques charbon et fuel par des centrales au gaz pour espérer diminuer le CO2.


Il y a beaucoup à faire dans le domaine écologique 

Il serait temps que l’énergie écologique

Sorte de l’idéologie irréaliste 

Pour se concentrer sur…

Les vrais problèmes !


Claude Trouvé 
03/12/17

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire