jeudi 16 novembre 2017

France du chômage et de l’idéologisme



Le taux de chômage est reparti en légère hausse au troisième trimestre, augmentant de 0,2 point entre juillet et septembre pour s'établir à 9,4% de la population active en métropole et à 9,7% avec l’Outre-mer, selon des chiffres provisoires de l'Insee publiés jeudi. Entre juillet et septembre, l’Insee a comptabilisé, en moyenne, 2,71 millions de chômeurs et 2,88 millions en France entière. Ces chiffres restent trompeurs puisque le nombre de demandeurs d’emploi en septembre en catégorie A, donc sans emploi, est de 3,49 millions ! En plus chacun sait que tous les chômeurs ne se signalent pas à Pôle Emploi. Le nombre de demandeurs d’emploi toutes catégories est de 6,57 millions pour la France entière. La France reste un mauvais élève de l’UE et même de l’OCDE comme le montre le graphique de l’article d’hier avec une place de 33ème sur 46 pays en matière de chômage.

Cette propension à ne jamais se comparer aux autres pays est significative de gouvernements qui masquent la réalité à leur peuple parce qu’elle heurte leurs discours qui bercent d’illusions une population désinformée. Un élève se compare aux autres, un entrepreneur est attentif à ce qui se passe chez les autres dans son secteur d’activité, mais un politicien met des œillères aux peuples pour qu’ils ne regardent que le doigt qui montre la lune. Selon ce proverbe chinois, le peuple est le sot, comme le lui fait sentir notre Président qui, aux sans-dents de son prédécesseur, ajoute des qualificatifs d’illettrés, de fainéants, de figés, etc. Mais l’austérité de 10 milliards pour les collectivités locales, la hausse de la taxe sur le diesel, de la CSG, des mutuelles par la baisse du budget Sécu et de l’électricité, feront baisser la consommation intérieure, la rentrée des recettes TVA et les bénéfices des entreprises du marché intérieur. Les 9 à 10 milliards nouveaux qu’il faut trouver pour rembourser le trop-perçu sur les dividendes des entreprises vont finalement être en grande partie payés par les citoyens. La France est en faillite et le budget 2018 avec 82,9 milliards de déficit nous enfonce encore. Dans ces conditions le PIB/habitant et le chômage n’ont aucune chance d’évoluer significativement dans le bon sens. 

Mais La France est le pays de la parlotte et de l’idéologisme, deux choses qui vont bien ensemble. L’action et le pragmatisme n’arrivent qu’à reculons. J’en veux pour preuve notre orgueil national placé dans la lutte contre le CO2 au nom du réchauffement climatique alors que nous sommes fauchés mais parmi les grandes nations les moins polluantes de la planète. Notre idéologisme nous conduit donc à supprimer l’énergie nucléaire, qui nous a permis de tenir cette place honorable pour une énergie plus chère ne pouvant se passer d’énergie thermique polluante. Qui peut encore voir une logique dans tout cela ? Le coq France de plus en plus déplumé se dresse sur ses ergots pour prendre la tête du poulailler en prônant les moulins à vent. Macron c’est Don Quichotte quand, avec une France qui va devoir emprunter 200 milliards d’ici la fin de l’année, il promet de pallier financièrement en 2018 à la sortie des États-Unis de l’accord de la COP21. Promesses, promesses, il n’en restera que du vent.

Mais l’idéologisme fait feu de tout bois dans les médias parce qu’inoculer la peur est très porteur. Même les politiques s’en servent comme Philippot qui montre son intérêt pour l’écologie en s’inquiétant de ce trou béant dans l’Antarctique qui ne peut être que la conséquence du réchauffement climatique. On prend tout au passage pour être dans le vent si j’ose dire. Seulement voilà les scientifiques se sont mis à l’œuvre et l’explication pourrait bien être toute autre. L’Antarctique n’est pas une mer de glace, mais un continent qui se révèle être le siège d’un volcanisme important. Le fait que la glace fonde par un dégagement de chaleur de volcans en activité avec des périodes d’émission de chaleur plus importante peut être une explication bien plus plausible que le réchauffement climatique. 

La propension à exploiter toute information et d’y accrocher immédiatement la justification d’une vue purement politique pollue l’information des citoyens qui, n’étant pas spécialistes en glaciologie ou en climatologie, ont tendance à croire que l’unanimité politique est un marqueur de vérité. Il en est de même pour les variations du CO2 naturel dont les scientifiques ne sont toujours pas d’accord sur la cause ou l’effet des variations de température. Mais on n’est pas plus attentif pour la politique énergétique. On ne tire aucun enseignement de ce qui se passe ailleurs. Ainsi le pays européen qui se veut être en pointe des énergies renouvelables et particulièrement de l’éolien est le Danemark. Sans centrale nucléaire et pays venté par excellence, sa décision semble logique. La moitié de la puissance électrique installée est thermique, plus l’éolien pour un tiers et le solaire pour 5%.

De 2015 à 2016 le Danemark a augmenté la part de l’éolien, réduit la part du thermique et augmenté fortement la production de GWh par la biomasse. La biomasse est censée ne pas augmenté le CO2 sous le prétexte que l’on brûle des déchets verts ayant acquis récemment du CO2. On ne fait que le relâcher dans l’atmosphère sans surplus à la différence des énergies fossiles où il est stocké depuis des millions d’années. Mais ce que l’on brûle dégage aussi des fumées, des particules fines, du dioxyde d’azote et bien d’autres substances que les végétaux ont puisé dans le sol, comme le mercure. La biomasse est d’ailleurs la première source de pollution de l'air par les particules fines en France. Il n’est donc pas sûr que la voie choisie par le Danemark soit une possibilité souhaitable pour fermer toutes les centrales thermiques. 

Prenons le cas de l’Allemagne, notre voisine de référence dans ce domaine. Elle a 42% de sa puissance électrique en thermique et 44% en solaire et éolien. Sa politique a été résolument orientée vers la suppression du nucléaire qui ne représente plus de 5% de la puissance installée totale, guère plus que la biomasse et à égalité avec l’hydraulique. Malgré une politique très orientée vers les énergies renouvelables, l’Allemagne n’a toujours pas réussi à diminuer sa pollution en CO2 depuis le début de cette politique en 2002. Depuis deux ans elle est le siège d’un léger fléchissement dû au remplacement de centrales au charbon par des centrales au gaz moins polluantes.

L’examen de l’évolution des puissances installées entre 2015 et 2016 amène un certain nombre de commentaires. Le solaire a fortement progressé et beaucoup plus que l’éolien alors qu’aucune centrale nucélaire n’a été fermée. Néanmoins le thermique progresse et particulièrement la biomasse. Sans une augmentation sensible de la consommation, la puissance installée a fait un bond de 28,6% ! L’Allemagne devient une grande exportatrice d’électricité renouvelable et intervient donc sur le marché d’une façon intermittente et aléatoire. On peut se demander quel est le réel moteur de sa politique énergétique puisque la diminution de la pollution en CO2 ne semble plus un objectif prioritaire et que la fermeture des dernières centrales nucléaires n’est toujours pas réalisée.
Ce rapide survol montre que les politiques sur l’énergie ne sont pas en phase avec les grands discours des COP21,22,23 et que leur cohérence n’est que celle des orientations politiques du moment. L’idéologisme du réchauffement climatique ne se nourrit pas de la science mais des desiderata des lobbies qui y voit un moyen de marchés nouveaux prometteurs et de subordination des citoyens par la peur. Les énergies renouvelables devaient fournir des centaines de milliers d’emplois en France, l’INSEE et Pôle emploi les cherchent toujours… en Chine !

Idéologisme et cartel des puissances financières 

Font bon ménage et influencent tous les Etats.

Mais quant au chômage et au niveau de vie, 

Ce sont les derniers de leurs soucis !
 
Claude Trouvé 
16/11/17

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