mardi 1 avril 2014

Valls devient le « Ayrault » du jour, pour combien de temps ?



« Le changement c’est maintenant », bis repetitat. Ce changement a pris Hollande à contretemps. C’est un homme fatigué, récitant mécaniquement le texte banal du « je vous ai entendu » qui ne vaut guère mieux que celui du « je vous ai compris » du Général De Gaulle. Le Président autiste a entendu « il faut un changement », il change… de Premier Ministre. Il ne change rien à la recette soi-disant miracle du Pacte de Responsabilité, plat de résistance de 50 milliards qu’il agrémente d’un Pacte de solidarité dont ni le coût ni la date de parution n’est annoncé. 

En fait il ne change rien, il accommode le plat de résistance dont on peut prévoir qu’il n’aura qu’un effet à la marge et impactera peu la santé de nos PME-PMI qui sont les grands fournisseurs de l’emploi. Le pouvoir d’achat des catégories défavorisées, visées par le Pacte de Solidarité, va dès cette année recevoir le boomerang des tarifs de l'énergie. Le Conseil d'Etat devrait le contraindre à augmenter rétroactivement les tarifs réglementés de l'électricité d'EDF pour la période allant d'août 2012 à août 2013 soit 20 à 40 euros par ménage. 

Le Pacte de solidarité introduit de nouvelles dépenses qu’il va falloir financer soit par des réductions de dépenses ou de prestations dans le domaine de la santé, soit sur le dos des collectivités territoriales qui répercuteront sur les taxes diverses qui leur sont allouées dont habitation et foncier. Le nouveau gouvernement va devoir présenter sa copie économique à Bruxelles avant la fin du mois d’avril et il y a peu de chances qu’elle respecte les promesses faites par la France. Il faudra demander une rallonge dans le temps pour arriver au déficit prévu de 3% du PIB. 

Avec un pacte de solidarité qui s’éloigne du cap d’austérité imposé à la France, il y a peu de chances que cette demande soit bien reçue par Bruxelles d’une part et bien interprétée par les agences de notation. Celles-ci ont mis la France sous surveillance négative, pour ne pas dire sous tutelle. Si la dette ne peut être augmentée au-delà de la prévision initiale, c’est une austérité à l’espagnole que la France va subir. Elle ne peut politiquement être engagée sur un peuple ayant perdu la confiance, fragilisé par une élection désastreuse, excentré à droite dans sa propre formation alors que le peuple croule sous le chômage et les impôts. 

Les trois missions données par le Président imposent à Valls la résolution d’une équation sans solution. Là-dessus arrivent les européennes. La montée du FN et les hésitations du Front de Gauche sur le fonctionnement de l’UE vont cette fois créer un débat passionné, nourri par le ralliement de plus en plus d’économistes, sur la nécessité de sortie de l’euro. La déclaration d’Arnaud Montebourg sur la cherté de l’euro est l’amorce de clivage au sein même du parti socialiste. Il n’est plus improbable qu’après les européennes, le climat politique soit tellement détérioré qu’une dissolution de l’Assemblée soit la seule issue possible. 

La France est de plus engagée dans son soutien à l’Ukraine et la situation peut à tout moment devenir explosive. Nos relations avec la Russie se sont détériorées au contraire de celles de l’Allemagne avec ce pays. Nous sommes engagés sur deux fronts en Afrique alors que le budget des Armées subit une coupe sombre. Donc globalement il faut un gouvernement fort avec la confiance de son peuple pour gérer une situation économique très inquiétante et une menace extérieure et même intérieure avec des opérations terroristes en permanente gestation. 

L’opération de communication entreprise par Valls à son poste de l’Intérieur n’a pas donné de résultats tangibles sur la sécurité en général. La diminution des délinquants et des places disponibles en prison est toujours prévue par la diminution de l’exécution des peines. Revenir sur cette orientation demande des investissements supplémentaires dans des locaux pénitentiaires. C’est une raison supplémentaire qui peut peser sur le budget. 

On peut également se demander si le Président ne joue pas sa dernière carte avec le Pacte de Responsabilité et maintenant avec la nomination de Manuel Valls. La vision de ce Premier Ministre, qui n’a fait que 6% aux primaires socialistes, est très éloignée de la sienne. Par ailleurs il est possible que la sortie de l’euro soit son choix intellectuel de Hollande, l’euro trop cher de Montebourg n’était peut-être pas un hasard. Par contre il ne se voit pas en discuter à Bruxelles ni avouer que le choix des socialistes sur l’euro était mauvais même si la droite a globalement acquiescé. 

Quand la tourmente s’abat sur la campagne

Les arbres perdent plus que les feuilles. 

Dans une campagne électorale 

Elle fait tomber les têtes ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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