jeudi 3 avril 2014

La tête d’un gouvernement en sursis sur le billot à Bruxelles !



La Valls à trois temps, nomination du Premier Ministre, choix des titres des Ministères et choix de leurs locataires, est terminée pour l’essentiel. Le Premier Ministre est chargé des trois missions de son prédécesseur avec un Pacte de Responsabilité renforcé d’un Pacte de Solidarité. Pour les ministres on prend les mêmes et on recommence avec les deux entrées, Ségolène Royale et François Rebsamen, et les deux sorties de Pierre Moscovici et de Vincent Peillon. C’est cela les vrais changements avec un joli retour en arrière de Ségolène et Sapin aux mêmes postes d’il y a… 22 ans.

Les mensonges, les tours-de passe-passe se succèdent comme l’inversion du chômage ou la baisse des dépenses publiques. Le graphique publié par Le Monde montre que ces dernières ont augmenté et les chiffres de février montrent que le chômage continue à augmenter. Les derniers chiffres de l’INSEE sur le déficit et la dette publique ont été publiés juste après les élections et avoués du bout des lèvres. Le peuple comprend qu’on le prend pour un imbécile qui doit tout gober. 

Après le choc de compétitivité du Président et les pactes qui remplissent l’espace médiatique, l’inutilité du vote de ras-le-bol des français est la réponse du Chef de l’Etat. En conséquence on change un Premier Ministre, usé par la politique incohérente de son mentor, et on fait la même politique avec les mêmes ministres après un jeu de chaises musicales et une mainmise sur Matignon avec les fidèles aux postes-clés. Le départ des Verts n’est qu’un épiphénomène car l’action de Duflot a été une série de mesures absurdes comme le blocage des loyers dans une période de déficit de logements qui dissuade les propriétaires de loue le  leur. L’arrêt des centrales nucléaires est aussi débile lorsque l’on déroule le tapis rouge à la Chine pour leur vendre des centrales ! Achetez, nous on les ferme ! Belle promo ! 

Le prochain rapport du Giec sur le réchauffement climatique prépare un rétropédalage sur l’importance de l’élévation de température du globe d’ici la fin du siècle et surtout sur l’importance des conséquences sur l’environnement. Dans la mesure où le réchauffement serait peu important, les effets bénéfiques l’emporteraient sur les effets indésirables. Il y a de quoi se demander pourquoi les énergies renouvelables sont le fleuron d’une politique qui les subventionne à tour de bras. Avec la Chine, ce domaine est le lieu d’une concurrence très rude et c’est plutôt eux qui nous vendront des éoliennes. 

Il n’y a donc rien de nouveau dans la politique gouvernementale et nous allons assister à une communication et une gesticulation renforcées d’une équipe de Vallsificateurs au service de l’enfumeur en chef comme ils l’ont d’ailleurs annoncé. Il faudra mieux expliquer pourquoi la France ne tient pas ses engagements, pourquoi la prévision initiale de déficit de 3,6% du PIB pour 2013, s’est transformée en 4,1% alors que Bruxelles demandait 3,9% et pourquoi elle a fini à 4,3%. Car c’est bien là le talon d’Achille. Sapin va aller négocier un nouveau desserrement des contraintes budgétaires pour 2014 et 2015. L’objectif d’un déficit à 2,8% en 2015 est d’ores et déjà inatteignable. 

Nous allons donc faire une opération de charme à Bruxelles et en même temps développer auprès de l’opinion publique la notion de combat contre les institutions européennes dans une vaste opération de communication et de « plastronnage ». En réalité il est peu probable que cette nouvelle demande d’une France, incapable de tenir ses engagements et qui ne cesse de demander des accommodements, soit bien reçue par les instances européennes.    

Le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, met Paris en garde :

"Il est essentiel que la France agisse de manière déterminée, à la fois pour garantir la soutenabilité de ses finances publiques (...) et traiter les goulets d'étranglements bien connus qui entravent la croissance et la compétitivité et donc l'emploi", a-t-il dit. 

Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a également donné de la voix : "La France est consciente de ses engagements, elle a déjà obtenu du temps et doit fournir davantage d'efforts", a-t-il déclaré mardi. 

Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi a pour sa part insisté jeudi sur la nécessité pour les pays européens, dont la France, de tenir leurs engagements en matière de déficits pour ne pas "affaiblir la confiance".


Cette fois l’affaire est sérieuse et les accommodements ne seront accordés que moyennant des contraintes budgétaires supplémentaires. Il n’est plus sûr qu’aucun pays ne renâcle, surtout ceux qui ont fait de gros efforts d’austérité. Le surcoût du pacte de Solidarité n’est pas de nature à faciliter la tenue d’un budget crédible dans un contexte de rigueur, de déflation annoncée et de croissance atone. 

La présence de Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et de Laurent Fabius, ayant tous les trois manifesté des positions antieuropéennes, brouille un peu plus les cartes avec le décalage envers la ligne Hollande-Sapin. Tout cela ne peut qu’affaiblir la position française qui ne va pas au combat à Bruxelles mais à Canossa ! 

L’Europe, technocratique et des lobbies, s’impose au peuple français. 

Il est temps qu’il donne son avis et valide son euroscepticisme 

Les jours de ce gouvernement risquent d’être comptés ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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