lundi 9 décembre 2013

Un mariage gai pour tous, croissance et baisse d’impôt !

Qui ne se réjouirait pas d’être garçon d’honneur pour signer l’acte d’un tel mariage quand la noce annoncée c’est l’inversion hypothétique de la courbe du chômage et la hausse des impôts pour 2014 ? Neuf français sur dix devaient échapper à une fiscalité aggravée, finalement l’échappatoire c’est pour un sur dix. La grogne gagne donc petit à petit l’ensemble de la population qui ne sait plus à quel saint se vouer puisque, gauche et droite, creusent successivement la dette publique et augmentent les impôts, même si nous ne sommes pas les plus malheureux parmi les européens. 

En effet on ne peut pas dire que l’Union européenne nous a amené globalement la prospérité. Près d'un quart des Européens de l'Union européenne, soit 124,5 millions de personnes, étaient menacés de pauvreté ou d'exclusion sociale en 2012, selon des chiffres publiés jeudi 5 décembre par l'office de statistiques européen, Eurostat. La tendance est même à la hausse, puisque 24,8 % des Européens étaient concernés en 2012 contre 24,3 % en 2011 et 23,7 % en 2008. Dans l'UE, 10 % des habitants étaient par ailleurs en situation de privation matérielle sévère, c'est-à-dire que leurs conditions de vie étaient limitées par un manque de ressources. Cela se traduit par exemple par l'impossibilité de payer ses factures, de chauffer son logement ou de prendre une semaine de vacances en dehors de son domicile. 

Si ceci relativise la situation de la France par rapport aux pays de l’Est et à la Grèce, elle montre que les écarts sont tels que sans une solidarité européenne renforcée, ce qui n’est pas la voie choisie actuellement car les nationalismes égoïstes se font de plus en plus jour, ces écarts continueront à déséquilibrer économiquement et socialement l’UE. Désormais avec la Suède, la Finlande et le Luxembourg, c’est surtout l’Allemagne qui tire le mieux son épingle du jeu. 

La France continue à perdre du terrain sur l’Allemagne et sa croissance est atone. On ne peut exclure que la fiscalité joue son rôle dans la compétitivité des entreprises et la consommation interne, de même que l’évolution des salaires. Depuis 1998 les salaires ont augmenté de 45% en France et de 20% en Allemagne. Depuis 2000 le taux d’imposition des sociétés en France n’est jamais descendu en-dessous de 34% et  retrouvera en 2014 son niveau de 2000 à 38%. A contrario la zone euro (hors France) a baissé ce taux de 10% pendant le même espace de temps pour atteindre 25,4%. L’UE fait encore mieux avec 22,3%.Il ne faut pas chercher beaucoup plus loin les raisons de notre perte de compétitivité et donc de croissance. De 2006 à 2013-2014, la France est l’un des seuls pays avec le Portugal à avoir augmenté l’impôt sur les sociétés, respectivement de près de 4% et de 2%.

L’Allemagne et le Royaume-Uni les ont baissé de près de 9%, la Finlande de 6% ! Mais ce n’est pas tout, nous avons aussi un peu augmenté les cotisations sociales employeurs pendant que l’Allemagne et la Finlande les baissaient de 1%. L’ensemble de ces divergences agit sur le coût des produits et sur l’auto-investissement des entreprises. Quand par ailleurs les banques se montrent plus frileuses pour accorder du crédit, on ne peut espérer dynamiser les entreprises et les faire investir dans la productivité et l’innovation. 

On ne peut espérer augmenter la consommation interne en augmentant la TVA, hors lorsqu’un pays est en panne de compétitivité c’est la consommation intérieure qui crée la croissance. Avec une fiscalité trop lourde sur les entreprises et une monnaie trop forte pour notre compétitivité, la France ne peut espérer faire mieux que la moyenne des pays de la zone euro en étant très optimiste. Or la croissance se fait attendre, hors l’Allemagne et désormais le Royaume-Uni. 

L’impôt sur les revenus et l’ensemble des taxes étant devenus répulsifs pour les consommateurs et agissant négativement sur la consommation interne, le seul levier de commande c’est le couple baisse des dépenses publiques et l’imposition globale des sociétés. Pour le premier les coupes sombres ne doivent pas se faire sur des investissements aidant au développement économique, mais sur une chasse à la gabegie des commissions inutiles, aux frais de représentation,  à la complexité  et les redondances des structures, des lois et des décrets administratifs, aux dépenses sociales dites humanitaires. Mais croissance et baisse d’impôt ce peut être aussi : 

Sortie de l’euro, contrôle intelligent aux frontières 

Des marchandises, des hommes et des capitaux. 

Mais là il faut bousculer ceux qui profitent 

Des bras et des cerveaux des esclaves ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon    

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