dimanche 29 décembre 2013

Faut-il sortir de la zone euro ou de l’UE ? (suite et fin)


En résumé depuis Maastricht les gouvernements de gauche et de droite se succèdent et le constat de Ségolène en 2011 s’applique pour 2013. La dette publique augmente et le chômage aussi. L’immigration continue de plus belle sans que nous puissions donner du travail aux nouveaux arrivants et à leurs enfants. L’assimilation s’avère un échec et plombe la réussite de l’éducation de l’ensemble de notre jeunesse. La croissance nous a fuis et nous sommes incapables de la redresser rapidement par manque de compétitivité. Nous sommes l’une des grandes puissances économiques les plus en difficulté sur ce point. Les recettes appliquées jusqu’ici ont montré leur inefficacité, les poursuivre jusqu’à l’entêtement relève de la paranoïa ou montre que ceux qui y trouvent un intérêt ne sont pas dans le peuple laborieux.

Sortir du carcan de l’euro qui empêche toute utilisation du levier monétaire s’impose à tout esprit libre, non embué de la propagande officielle. La seule interrogation sur la sortie de l’euro, qui reste, est le comment, pour quelle monnaie ensuite et pour quelle dévaluation compétitive stable. Mais une deuxième question vient à l’esprit. Ne faut-il pas aussi sortir de l’UE ? La remise en cause du traité de Schengen émise par certains politiques, même de la pensée unique, laisse entrevoir que le carcan va au-delà de la zone euro. L’immigration venant de l’est permet plus facilement de parler de celle-ci que celle venant du Maghreb où le racisme vient aussitôt perturber les débats. 

Mais au-delà de ce double constat économique et migratoire, il est devenu clair que l’Europe de Jean Monnet n’est que l’adjonction d’un grand marché et d’un glacis face à la Russie que les USA mettent en place. La rentrée de la France dans l’OTAN et le traité de libre-échange n’en sont que des étapes successives vers un même but, livrer l’Europe à l’hégémonie américaine. Il s’agit en fait de supprimer les nations au profit d’un fédéralisme technocratique entièrement tourné vers un marché ouvert à l’économie américaine en priorité, aux multinationales et aux banquiers. Seule l’Allemagne en s’appuyant sur sa Constitution et la Cour de Karlsruhe s’est dotée des moyens lui permettant d’orienter son pays vers une dépendance contrôlée tout en assurant des liens privilégiés avec les USA et la Russie. 

L’Europe balbutie sa défense et les USA ne permettront pas qu’elle soit en mesure de se passer de l’OTAN. Un continent, sans défense réelle, sans identité affirmée par ses habitants et ouverte à tous vents n’est qu’une proie sur laquelle fondent les grandes puissances pour faire marcher leur économie jusqu’à ce que celle-ci, vidée de son sang, soit annexée purement et simplement ou livrée aux guerres intestines ethniques et religieuses qui sont l’issue de la pauvreté. 

Pour échapper à cette emprise, la sortie de l’euro ne sera pas suffisante. La Commission Européenne, liée aux USA, au FMI, à l’OMC, etc. régira les échanges de marchandises, de capitaux et d’hommes. Les pouvoirs régaliens, le pouvoir législatif seront rognés au fil du temps. Il faut donc envisager une sortie de l’UE pour en refonder si possible les pouvoirs et le mode de fonctionnement. Il faudra répondre à la question du fédéralisme ou du confédéralisme à l’image de la Suisse. Il faudra aussi répondre à l’utilisation de la démocratie qui disparaît progressivement du fonctionnement actuel, et affirmer son indépendance. 

Une fois ces objectifs décidés à plus ou moins long terme, il importe de définir le meilleur chemin à suivre pour y arriver le plus vite possible. Ceci suppose que le peuple soutienne une telle orientation, or on est loin de la volonté politique et de l’adhésion aux objectifs par les citoyens comme l’a montré l’analyse des positions des uns et des autres. Il semble que la première priorité urgente soit économique et que l’abandon de l’euro sous sa tutelle allemande soit le premier objectif à atteindre. La proposition d’une monnaie commune semble la plus raisonnable par rapport à la monnaie nationale qui serait une solution par défaut. Il reste à préparer une telle éventualité et à en parler à l’Italie d’abord qui est la plus proche de nous sur le plan économique et culturel. 

Ce n’est que cette étape franchie ou devant un blocage à cette sortie que la sortie de l’UE devient une nécessité. La portée en est beaucoup plus importante et remet en cause la politique étrangère et la défense. Le choc en est plus difficile à absorber par le peuple car elle s’attaque au mythe de l’Europe, avenir de la France, dogme ancré dans les esprits depuis trente ans. Il reste à œuvrer pour que la sortie de l’euro soit déjà admise et comprise, non seulement comme non catastrophique mais salutaire, même si elle demande quelques sacrifices de courte durée. Nous en reparlerons d’ici les européennes. 

La réponse, et surtout la mise en œuvre progressive de ces sorties, 

Demandent que ces idées ne tombent pas dans le nationalisme, 

Qu’elles transcendent les partis, et les réunissent, 

Au-delà de la recherche du leadership ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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