dimanche 22 décembre 2013

Et si l’Allemagne déclenchait la crise de l’euro ?

Il est désormais évident que l’Allemagne tient l’euro auquel se raccrochent les pays du sud dont on ne peut totalement exclure la France. D’ailleurs nous n’affichons aucun signe encourageant bien au contraire. 16.000 emplois salariés détruits au troisième trimestre, un déficit public qui a dû demander un report dans le temps de deux ans pour arriver aux fameux 3% du PIB, ne sont pas des signes encourageants. L’INSEE ne voit pas d’embellie du chômage avant le 3ème trimestre 2014, et donne une croissance pour les deux premiers trimestres qui est en retrait par rapport aux prévisions du budget 2014.

Comme le dit Louis Gallois, il serait bon que, si frémissement de la croissance il y a en Europe, la France ne rate pas le coche, ce qui traduit bien son inquiétude. Après nos envolées guerrières au Mali et en Centrafrique, l’heure des comptes financiers arrive, d’autant que ces conflits ne sont pas prêts de s’éteindre et que toute une partie de l’Afrique est en proie à des conflits religieux du Soudan au Congo. Hollande se rend compte que c’est un nouveau gouffre financier qu’il a ouvert et essaie d’engager les partenaires européens dans les interventions périphériques hors UE. 

Les conflits sociaux se multiplient que ce soit pour Notre dame des Landes, la Bretagne ou Total et bien d’autres usines en voie de faillite ou de dégraissage du personnel. La grogne atteint les citoyens de gauche et de droite à propos de la pression fiscale à 46,5%, la seconde en ampleur en Europe derrière le Danemark. Le crédit compétitivité ne contrebalance pas la pression fiscale la plus élevée d’Europe pour les sociétés dont les marges sont au plus bas. La dette continue à augmenter et avec elle le risque d’une hausse des taux d’intérêt d’emprunt. Le déficit de l'assurance chômage s'apprête à être multiplié par deux en un an pour atteindre la somme astronomique de cinq milliards d'euros, soit 300 000 années de salaire au SMIC. Les entreprises françaises ont les marges les plus faibles d'Europe -- 10% sous la moyenne de la Zone euro -- et leurs carnets de commandes sont vides.

Pourtant en trois ans les caisses de l’Etat ont été créditées de 64 milliards d’impôts nouveaux ! Alors qu’avons-nous fait depuis le début de la crise de 2008 ? Nous avons augmenté la dette publique de 50% ! Mais ces 600 milliards d'euros de nouvelles dettes ne correspondent à aucun investissement, rien qui nous permettra à l'avenir de dégager des excédents pour rembourser notre dette. Nous avons consommé cet argent en redistribution, aides sociales et administration publique pléthorique. 


Globalement l’Europe perd du terrain par rapport aux autres puissances économiques malgré les 1.000 milliards injectés par la BCE par le truchement des banques qui achètent les obligations d’Etat. Mais l’Allemagne, qui a bâti sa réussite actuelle sur l’appauvrissement de ses partenaires européens du sud d’abord, commence à toucher les autres pays. Malgré le développement de son commerce à l’extérieur de l’UE et une ouverture future sur un marché intérieur plus actif, la croissance mollit. 

Pour la première fois l’agence de notation américaine Egan-Jones, moins cotée mais moins soumise aux marchés, dégrade la note de l’Allemagne. Cet avertissement est à prendre au sérieux depuis 2001 car un an plus tard, les trois grandes agences ont suivi la note de cette agence. L’Allemagne n’a pas le droit de flancher car les taux d’emprunt monteraient inexorablement entraînant vers le bas les 15 pays sur 17 de la zone euro qui sont en surveillance négative des agences de notation. Le Fonds Européen de Stabilité Financière et le MES seraient fragilisés, incapables de soutenir l’ensemble de l’édifice Etats-Banques. Or ses exportations vers la Chine fléchissent.  

Cet avertissement de l’Allemagne et la dégradation concomitante de la note de l’UE sont des signes précurseurs d’entrée dans la zone de tous les dangers. Un simple bruissement d’aile dans un évènement même mineur et pas forcément l’éclatement d’une bulle peut déclencher un phénomène de perte de confiance contagieuse. Dans les trois prochaines années 30% de la dette à long terme doit être refinancée, car arrivant à terme, c’est donc de nouveaux prêts en perspective et à quel taux ? Nous flirtons avec le précipice mais jusqu’à quand ? Or la chute sera vertigineuse pour avoir oublié la sagesse de notre civilisation : 

'Le budget devrait être équilibré. Le Trésor devrait être renfloué. La dette publique devrait être réduite. Et l'arrogance des fonctionnaires devrait être contrôlée'. Cicéron 106-43 avant JC."
  
Déjà 16.000 fonctionnaires de plus en 2012 

Et leurs retraites non provisionnées. 

Allons enfants de la Patrie 

La dette est pour vous ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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