jeudi 18 juillet 2013

Une légitimité perdue dans le désamour d’un pays enchaîné

Que fait ce nouveau pouvoir en place depuis 14 mois ? Il avance dans la décomposition des bases fragiles de notre civilisation par des « avancées » que la certitude d’œuvrer pour le bien commun met en avant pour masque une situation sociale et économique en pleine régression. La manipulation de l’opinion par des discours lénifiants ou faussement optimistes continue malgré le nombre croissant d’individus qui n’y croient plus. La légitimité même du Président est remise en cause par les sifflets et les insultes qui ont suivi son défilé du 14 juillet.

Ces gestes ont été rapidement évoqués par les médias qui n’en ont fait aucune une des journaux et le gouvernement les a décrits comme un fait mineur. C’est cela la manipulation de l’opinion car cet incident est d’une grande gravité. L’image même de l’autorité du chef de l’Etat est bafouée lors de la plus symbolique des manifestations auxquelles il participe. On ne peut résumer ce désaveu populaire à une vengeance des déçus du « mariage pour tous » car il s’agit d’un déni général de représentativité de la nation.

Qu’a donc fait François Hollande pour perdre en un peu plus d’un an la légitimité qu’il avait acquise par son élection ?

La république et son droit doivent être rattachés à l’ordre démocratique qui apparaît comme le seul capable de fonder, dans les principes du droit, le régime républicain. « Or, cet ordre démocratique se construit à l’intérieur de principes fondateurs. L’un d’entre eux est que nul ne peut prétendre au contrôle sans endosser une responsabilité des actes issus de son contrôle. Dès lors nulle société régie par l’ordre démocratique ne peut dévoluer ses pouvoirs à un cadre supérieur qui serait moins démocratique.» (Jacques Sapir) C’est là la faute majeure de François Hollande car en signant le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), dit pacte budgétaire européen, il a vendu le pouvoir du Parlement français à une autorité européenne.

Il s’agit là de l’un des principes de l’ordre démocratique dans l’exercice de ses fonctions. C’est ce que Philippe De Villiers a brillamment dénoncé dans son intervention face à François Hollande lors d’une séance en avril au Parlement européen. Il devient de ce fait un président illégitime donc un tyran et s’est donc fait hué par ces simples mots : « Hollande dictateur !» C’est le début d’une crise de régime où le peuple ne se reconnait plus dans celui qu’il a mis à sa tête et le commencement d’un désamour qui peut devenir révolutionnaire ou destituant.

Les « avancées sociétales », dont se targue le pouvoir, n’ont vu le jour que grâce à une non-consultation du peuple. Celui-ci a ressenti profondément combien la représentation parlementaire pouvait être inadaptée à des changements profonds de la société touchant à la conscience de chacun, hors de toute conviction politique.

La multiplication de ces changements, ses prolongements prévisibles, le sentiment d’une démocratie bafouée et d’un pays enchaîné contre son gré, le détournement de l’opinion hors des difficultés graves de notre pays, promettent un avenir sombre à une nation qui voit son drapeau mutilé et son porte-drapeau le tenant la hampe à terre.

Le peuple assiste à un déballage d’affaires touchant le milieu politique de droite et de gauche qui se termine en queue de poisson après des mois et des mois de commentaires médiatiques. Car une affaire médiatique en chassant une autre, on constate que chacune d’elle, après avoir défrayé la chronique et embarrassé plus ou moins longuement son ou ses protagoniste(s), aboutit rarement aux condamnations attendues…

 En comparaison des gosses à peine majeurs sont jetés en prison, tel Nicolas de la Manif pour tous, coupable d’avoir manifesté contre François Hollande et refusé de se soumettre à un test de salive. De même Estoban, agressé avec sa compagne, comme cela ne fait plus aucun doute, par une bande de nervis gauchistes a été jeté à la vindicte publique pour avoir eu le tort de se défendre et de donner un coup de poing ayant malencontreusement tué son agresseur. Un pouvoir qui condamne l’extrémisme des agressés et pas celui des agresseurs et dont les plus hauts représentants échappent au châtiment, perd là encore une part de sa légitimité !


Il est clair que quelque chose de fondamental s’est publiquement rompu ce 14 juillet !

 Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon