dimanche 14 juillet 2013

France, ton identité fout le camp ! (1ère partie)

14 juillet, fête symbolique française, fête nationale, Fête de la Fédération de 1790 puisqu’elle implique un défilé militaire, fête d’un renouveau et d’un nouvel élan… mais qu’en reste-t-il de notre nation en dehors d’une République vieillissante, affaiblie, dépendante et en perte d’identité et de croyance en elle-même ?

La France craint l’avenir, elle le déteste, elle le refuse. Ou alors elle veut y voir le prolongement d’un présent qu’elle récuse. La France doute d’elle-même, elle se veut grande puissance, elle se dit puissance moyenne, elle n’a plus la volonté d’être elle-même. Elle n’a plus la force d’être indépendante, c’est-à-dire de sauvegarder son identité et d’affirmer ses choix. Elle prétend n’en avoir plus le moyen, elle préfère céder à toutes les tutelles que la politique et l’économie lui imposent et se referme sur elle-même dans le déni de ce qui l’entoure. 

La France morte, c’est ce qui l’attend à continuer de s’abandonner aux forces hostiles d’un monde qui lui échappe. « Seuls survivront de la confusion générale, les peuples qui, par leur résolution et par leur réalisme, auront su à la fois être des acteurs de la transition et adapter leurs comportements à un environnement changeant. Mais qui l’auront fait en demeurant eux-mêmes ». Or la France n’existe que pour autant qu’elle se distingue. Elle était un carrefour géographique, historique, politique, culturel, elle n’est plus qu’une impasse. Certaines attitudes sont significatives comme celle vis-à-vis du gaz de schiste. 

Alors que les Etats-Unis sont en marche pour une indépendance énergétique prochaine, rééditant la ruée vers l’or puis vers le pétrole, et l’affirmation de leur puissance pour de nombreuses années, nous adoptons une attitude frileuse et rétrograde. Ils ont créé 700.000 emplois directs et une diminution par trois du coût de l'énergie qui augmente la compétitivité des industries gazo et électro-intensives, notamment dans la chimie. Ils vont faire gagner aux entreprises américaines des parts de marché et relocaliser. L'année dernière, le pétrole de schiste représentait 29%  de l'or noir américain, et le gaz de schiste, 40%  du gaz, ouvrant la perspective d'un pays à nouveau exportateur en 2030. 

Nous avons sous notre sol sans doute parmi les plus grandes réserves européennes, la deuxième après la Pologne pour le gaz avec 3,9 Milliards de M3 et la première en Europe pour le pétrole avec 4,7 Milliards de barils. Au nom du principe de précaution et du renoncement au risque nous portons un regard critique sur la richesse à nos pieds. « Ils sont trop verts, dit-il, et bon pour des goujats ». Ce principe de précaution, mis malencontreusement dans la constitution est un frein au progrès parce qu’il pousse beaucoup trop loin et au-delà du principe salutaire de prévention du risque ; il finit par exclure totalement celui-ci. 

Ceci se traduit par une frilosité maladive pour tout progrès comportant des risques, comme la voiture électrique qui va nous générer des montagnes de batteries polluantes à stocker ; nous sommes condamnés à prendre toujours du retard et à nous diriger vers le sous-développement. Le progrès demain ? Les Français doutent que pour eux du moins il puisse y en avoir encore un. Dans la course générale, ils ont perdu le sens de la vie. Ils ne cessent de copier l’étranger comme un moyen de survivre. 

L’indépendance est bien plus qu’une question de souveraineté. Elle est d’abord la volonté d’un peuple d’être et de demeurer soi-même. Pour glorieux qu’il fut, le passé ne nous confère aucun droit, c’est à nous d’abord de savoir si nous voulons exister encore, puisant en nous la force de nous ressaisir pour avancer sur une route que nous aurons choisie. Sur le plan international la France ne sait plus ce qu’elle est, ni d’ailleurs ce qu’elle peut. Elle invoque une exception française, non pas pour se situer à l’avant-garde du changement, mais pour tenter de sauvegarder, malgré celui-ci, des droits acquis au cours de la période précédente. Désormais sur le « reculoir », il y a peu encore, elle se distinguait par son intelligence des situations, la voici myope pour tout ce qui ne la touche pas personnellement. De sa fierté d’antan, il ne reste surtout que de l’arrogance. 

L’Europe était un grand rêve et devait apporter la paix  mais la guerre des Balkans ne s’est terminée que par l’intervention américaine. L’Europe était un grand dessein, elle n’est plus qu’un marché, offert à tous les appétits. D’élargissement en élargissement, elle n’a plus de vision. La technocratie lui tient lieu de politique. Elle n’a plus de voix, elle n’a pas de défense, elle n’a plus de croissance. Son ambition désormais est d’exister seulement et non plus d’exister vraiment. 

L’Europe devait porter la France aux dimensions nouvelles du monde. Aspirant à décider de presque tout, elle est devenue l’alibi commode de trop de ses renoncements. Elle devait l’agrandir, elle l’a émasculée. L’Europe enlisée, une France paralysée, c’est un triste tandem. Il faut sauver l’Europe pour retrouver la France. Pour sauver l’Europe, il faut la refonder. 

Il est insupportable de voir aujourd’hui notre grande nation découragée et démobilisée, comme malade dans sa volonté. Rien ne justifie cette démission. C’est aux Français de relever la France et ils ont la capacité de le faire. Qu’ils cessent de compter sur un miracle ou la venue de quelque sauveur pour les dispenser de l’effort à accomplir. L’avenir sera ce qu’eux-mêmes en auront fait. Ils en sont tous responsables. Allons enfants… et soyons anarchistes s’il le faut !
  

« L'indépendance du gouvernement et les droits politiques font les peuples ;

la langue et l'origine commune font les nations.  »

Simonde de Sismondi

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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