jeudi 11 juillet 2013

De la dette, encore de la dette, toujours de la dette ! (1ère partie)

Si les situations nationales sont diverses, la tendance est identique dans tous les pays développés. La dette publique « explose » à la suite des plans d’intervention d’urgence pour sauver certaines institutions financières et la mise en œuvre des plans de relance de l’activité économique. L’accroissement des engagements publics va de pair avec une contraction des recettes fiscales des Etats, consécutive au ralentissement de l’activité.

La dette de la France augmente de 61,237 Mds€ dans la prévision de budget 2013 qui était basée sur un déficit devant atteindre 3% du PIB fin 2013. Ce budget a été voté le 19 décembre 2012. Depuis le gouvernement a demandé et obtenu auprès de Bruxelles que le déficit de son budget 2013 soit de 3,7% du PIB. A PIB constant qui correspond à une prévision de croissance nulle, hypothèse jugée optimiste par de nombreux observateurs, le déficit serait porté à environ 75,5Mds€ soit une augmentation de 14,8Mds€. 

Mais les choses n’évoluent pas dans le bon sens du côté des recettes et il se dit que le déficit sera plutôt de 4% voire 4,1% du PIB. Sur l’hypothèse de 4%, on constate que le déficit va atteindre 81,6Mds€ soit une augmentation de 20Mds€ par rapport à la prévision budgétaire. Il va donc s’approcher de celui de 2012 à 98,2 Mds€ et encore avec une hypothèse de croissance nulle qui n’est pas sûre d’être tenue. Les mesures qui peuvent encore être prises cette année pour les recettes ne toucheront que trois ou quatre mois d’activité même si elles sont drastiques. Quant aux dépenses elles sont pour la plupart engagées et l’annulation de certaines n’atteindra que quelques milliards au plus. 

Notre dette ne devait, soi-disant pas dépasser les 90%. Curieusement ce seuil n’est plus la ligne rouge, il s’est évanoui. Avec une dette en 2012 de 1.833,8 Mds€ pour un PIB de 2.032,3Mds€ soit une dette de 90,2%, l’année 2013 doit nous porter à une dette de 1915Mds€ soit 94,2% du PIB. On se rapproche du 100% où la dette représente la totalité du Produit Intérieur Brut d’une année entière. Mais toute dette entraîne une augmentation des intérêts annuels d’emprunt, ce serait donc 2 milliards en gros aux taux actuels qui vont être payés en plius des 46,9 milliards prévus au budget. On avoisine les 50Mds€ par an pour les intérêts à prendre sur des recettes prévues à 298,6Mds€ soit près de 17%. Ceci est à comparer à l’impôt sur le revenu de 71,9Mds€ et celui prévu sur les sociétés de 53,5Mds€ ! Vous ne travaillez pour vous que 30% du temps ! 

La dette enfle, enfle depuis 1974 et se projette sur les générations futures. Les américains, les anglais, les irlandais les japonais font de même mais est-ce la bonne recette ? Nous en reparlerons dans la deuxième partie de l’article. 

Qui paye ses dettes s’enrichit, dit-on. 

On va être longtemps pauvres ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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