lundi 1 juillet 2013

L’Euroréalisme, une vision futuriste !

Le dernier scandale révélé par le journal allemand Spiegel sur les écoutes tous azimuts des USA sur l’Europe en particulier montre que l’Union européenne n’est que le valet de cet empire. Nos alliés dans les tempêtes et le sauvetage du monde occidental sont nos ennemis au quotidien dans une guerre commerciale et géostratégique. D’ailleurs c’est devenu clair pour les USA, hormis la Grande-Bretagne, les pays européens ne sont pas sûrs

Toute l’ambiguïté des transactions de libre-échange à venir est mise en pleine lumière. L’Europe, sans unité politique, sans défense à la hauteur de son continent, ouverte à tous les mouvements d’hommes, de marchandises et de capitaux, est colonisée par les USA car elle reste le premier marché de consommation du monde et un glacis stratégique. 

La France va-t’en guerre suit les désirs américains dans tous les lieux de conflit de l’Afrique et du Moyen-Orient. La Grande-Bretagne est son alliée sûre et garde ses distances en prenant de l’Europe ce qui l’intéresse. L’Allemagne a épousé depuis longtemps la politique américaine sans engagement militaire mais avec l’intention d’être le pays fort avec lequel les USA trouvent le point d’appui de leur économie et un interlocuteur qui peut parler au nom de toute l’Europe. L’Allemagne y voit un renforcement de son leadership sur l’UE, ce qui est son but ultime. 

Ne doutons pas que, dès que l’Allemagne aura saigné la France par sa balance commerciale très favorable et contraint celle-ci à une politique d’austérité drastique, elle quittera l’euro sous sa forme actuelle. Les pays du sud en seront réduits à solliciter ses faveurs qui ne leur seront accordées que contre des contreparties d’asservissement. 

D’un autre côté on voit au salon du Bourget tout le parti que l’on peut tirer de réalisations européennes dans le cadre d’accords bilatéraux donnant-donnant. Le domaine spatial, nucléaire, numérique, des transports, etc. est une ouverture vers un Euroréalisme où l’union fait la force sans demander un échafaudage de pays disparates que l’on veut faire s’entendre de force et sans un véritable souhait démocratique. 

Toute l’histoire européenne montre que les alliances se sont faites, défaites et recomposées en permanence car elle est en perpétuelle évolution sous les pressions démographiques, économiques et désormais de plus en plus scientifiques et techniques. L’Europe s’est construite lorsque l’Allemagne l’a voulu et elle la détruit lentement en tant qu’union des peuples dans un contexte de marasme économique auquel elle et ses partenaires commerciaux échappent encore. 

La France ne peut espérer qu’être le nième länder d’une zone commerciale allemande où l’Allemagne se tranchera toujours la part du lion avec ses pays satellites. Il ne faut pas s’en prendre à ce pays voisin mais à nos dirigeants depuis trente ans qui n’ont pas su comprendre que l’Allemagne reste sur ses fondamentaux en matière de géopolitique et qu’elle se considère comme le centre de l’Europe. 

Les soi-disant avancées de l’UE ou de la zone euro, à savoir l’union bancaire, la lutte contre les paradis fiscaux, la taxe sur les transactions financières se heurtent toujours à l’opposition d’un pays incontournable ou à une impossibilité pratique de mise en œuvre efficace. Pendant ce temps la zone euro se distingue en mai par son taux de chômage de 12,2% et de 23,5% chez les jeunes dont 59,9% en Grèce, 56,6% en Espagne et 42,1% au Portugal. 

L’Euroréalisme c’est ne pas cacher que si le chômage est de 12,2% en zone euro, il n’est que de 8,6% hors zone euro, c’est de considérer que l’euro ne nous protège pas et qu’il revient à chaque nation de se prendre en charge. L’intérêt de l’euro c’est celui des banquiers et des grandes puissances financières pas celui des peuples à qui ils volent le pouvoir de décider de leur avenir et s’approprient leur argent. Les pertes de souveraineté permettent aux plus riches de s’alimenter sur les plus pauvres. Le temps n’est plus aux raisons de paix pour justifier l’Europe et la dernière guerre des Balkans ne s’est éteinte qu’avec l’intervention américaine.
  
Construire une nouvelle Europe des peuples souverains 

Telle est la vocation de l’Euroréalisme du futur. 

Une Europe démocratique défendant 

Ses valeurs et cherchant une union 

D’intérêts communs bénéfiques. 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon