mardi 2 juillet 2013

Austérité, croissance et politique gribouille

"Nous n’alourdirons pas la pression fiscale des Français", a répété le chef de l'Etat ce lundi matin dans les colonnes du quotidien Ouest-France. C’est exactement ce qui va se passer en 2014, il n’y aura pas d’impôts nouveaux, hors l’augmentation de la TVA (taxe juste qui touche tout le monde), le rabotage du quotient familial pour les ménages aisés (mesure juste puisque l’immigration qui procrée plus que les autres ne sera pas touchée), l’imposition à 75% sur le 1% des très riches (mesure juste puisque ceux qui trouvent que c’est trop peuvent toujours quitter le pays). 

Voyez-vous tout est juste dans l’action gouvernementale. Il est juste que le gouvernement économise 1,5 milliards sur ses dépenses publiques et puisse afficher des économies globales de 14 milliards. La différence viendra d’où croyez-vous ? Des budgets (santé, retraites), hors budget au sens de Maastricht, lesquels ne tiennent jamais les prévisions depuis de longues années. Un dépassement des prévisions de 10% sur ces budgets annexes engloutit la réduction des dépenses publiques du budget. 

Par ailleurs 2013 affiche déjà un affaissement des rentrées de recettes et l’hypothèse de croissance de 0,1% du budget 2014 est donnée comme très optimiste par l’UE, le FMI et l’OCDE. Enfin l’hypothèse que les taux d’emprunt de l’Etat resteront faibles ne reflète pas la tendance actuelle qui les voit désormais augmenter. Alors que François Hollande se présente à Bruxelles comme le défenseur de la croissance, c’est un budget d’austérité qui se prépare. 

Rien ne vient stimuler la croissance, ni la révision de la législation pour les auto-entrepreneurs, ni le crédit d’impôt qui ne fait pas recette en période de récession, ni l’augmentation des taxes sur les sociétés, ni l’augmentation des impôts sur le revenu avec un barème aux niveaux de tranche figés et quotient familial plafonné. Le budget qui croit le plus, celui du « Travail et emploi », est destiné aux emplois aidés. La recherche ne voit pas non plus un effort pour préparer l’avenir et reste à un niveau bien inférieur en pourcentage du PIB à celui de la Suède et des Etats-Unis. 

La politique d’austérité ne peut mener à une augmentation de la consommation interne, principal soutien à une économie en perte de vitesse à l’extérieur. Le plafonnement des loyers va freiner l’envie d’investir dans l’immobilier et est contre-productive. Les loyers baissent automatiquement quand l’offre est supérieure à la demande. Encore faut-il construire et le domaine de la construction est un des plus touchés. Ne disait-on pas que « Quand le bâtiment va, tout va » ? 

La dernière trouvaille est de taxer les assurances-vie, l’une des épargnes préférées des français. Là encore on va parler de justice en taxant les montants les plus élevés avec pour conséquence de faire fuir leurs détenteurs vers des placements plus intéressants. De plus ces fonds sont destinés à alimenter la vie économique. On peut se faire la même réflexion pour l’épargne-salariale, retirée en 2013, qui va booster la consommation mais qui est un fusil à un coup et prive l’économie des fonds investis. 

Penser que le chômage va diminuer en payant pour des emplois aidés, ce qui est mathématiquement possible, n’a rien à voir avec une amélioration de la santé économique du pays. Ce n’est qu’une mesure sociale. Pendant ce temps l’immigration continue, la population des enfants d’immigrés croît plus vite que celle des français de souche, s’intègre de moins en moins et nourrit de plus en plus le chômage chez les jeunes tellement élevé en France que nous allons avoir une dotation européenne pour le diminuer ! 

L’équation austérité-croissance dans un contexte de récession et une monnaie non modulable n’a pas de solution. Pour la résoudre il faut de la croissance, synonyme de compétitivité, ou bien le dopage par la monnaie de singe, comme le font les Etats-Unis et le Japon, ou bien, comme l’ont fait la Suède et la Russie et comme nous l’avons fait plusieurs fois pendant les « Trente glorieuses » et durant le Serpent Monétaire avant l’euro, jouer sur la monnaie. 

Quand nos gouvernants se seront fracassés sur une équation sans solution, 

Le peuple français pourra espérer leur demander des comptes,  

Et reprendre le pouvoir de décider de son avenir. 

Prions que ce soit demain!

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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