jeudi 31 mai 2012

Le malheur c’est que Philippe De Villiers l’avait prévu en...1992 !

« Une monnaie unique pour quinze ou vingt économies différentes, ça ne peut pas marcher ! Nos salariés, commerçants, entreprises, consommateurs vont le payer cher. D’abord pour y entrer, un jour pour en sortir. L’euro est la religion des élites. Pas celle du peuple ». (12/09/1992)

«  C’est vraiment une idée folle et suicidaire de réclamer une organisation mondiale libre-échangiste. On voudrait détruire l’Europe qu’on ne s’y prendrait pas autrement ». (1/10/1993)
Il y a vingt ans la date du moment où il allait falloir payer nos erreurs n’était pas connue, maintenant nous savons qu’elle est très proche de nous. Le nouveau gouvernement vient de recevoir un démenti sur la politique qu’il veut mener. A l'inverse les premières mesures qu’il a prises sont à noter dans la colonne dépenses et laissent à penser que sa priorité n’est pas l’austérité. Les mesures envisagées pour relancer la croissance sont en contradiction avec le coup de pouce au SMIC.

En fait la France a un licou à nœud gordien autour du cou. L’austérité à l’allemande est d’une brutalité que le peuple n’est pas en mesure d’accepter sans courir vers la paralysie et la baisse du pouvoir d’achat. Une relance efficace de la croissance entraîne des dépenses supplémentaires dans un pays très endetté, alourdit le poids des intérêts d’emprunt et détruit la confiance sur la solidité du pays . C’est un problème sans solution qui ne peut se résoudre quand ajoutant un paramètre ajustable. Ce paramètre est la monnaie.

La monnaie unique nous l’a fait disparaître. Nous sommes comme un bateau qui a perdu son gouvernail. Nous voguons au gré du vent, en pleine tempête, jusqu’à ce que nous nous fracassions sur les écueils ou qu’une vague plus haute que les autres nous fasse chavirer. Avec un bateau fragile nous avons accepté d’affronter la tempête de la mondialisation. Nous avons accepté la circulation des hommes, des marchandises et des capitaux. Le résultat de tout cela, ce sont des pays dont le niveau économique et la dette sont de plus en plus disparates.

La Grèce se trouve déjà dans la faillite et mise sous « contrôle judiciaire ». Les grecs ont faim et espèrent dans l’euro comme on espère aller aux « restos du cœur ». L’Europe paye mais lui impose à chaque fois de serrer sa ceinture d’un cran supplémentaire…. Jusqu’à ce que mort s’en suive. L’Espagne va avoir besoin d’une aide supplémentaire. Le signe qui ne trompe pas, c’est qu’elle crie haut et fort qu’elle n’en demande pas. A contrario l’agence Fitch vient de dégrader trois de ses régions dont l’endettement est l’un des soucis majeurs de l’état et il reste 19 milliards à trouver pour sauver Bankia, première banque espagnole qui vient d’être nationalisée.

La France est en sursis mais les récentes déclarations de Baroso ainsi que les aveux de la Cour de Comptes vont avoir un retentissement négatif très rapidement. L’ensemble des mesures avancées par le nouveau gouvernement n’est pas à la hauteur du problème et n’avance aucune idée crédible sur la résorption du chômage qui est l’un des critères les plus parlants de la santé d’un pays.

Le dogme de l’euro frappe toujours mais il va s’épuiser avec la Grèce qu’il faudrait aider encore une dizaine d’années et le nouveau sauvetage des autres pays en difficulté. La facture pour l’Allemagne et la France va s’alourdir jusqu’à dépasser les moyens que l’UE peut mettre en œuvre sans faire appel au FMI d’abord et aux pays émergents ensuite. A ce stade l’indépendance de l’UE est compromise et la lente descente aux enfers est enclenchée. 

On ne peut imposer à tout le monde

De s’habiller chic dans une taille mannequin unique

Mais on peut bien s’habiller dans le prêt à porter commun

Où il y a plusieurs tailles !

Claude Trouvé
Candidat MPF aux législatives 2012 dans la 5ème circonscription de l’Hérault