mardi 22 mai 2012

Le domino grec va tomber et la zone euro avec lui !

Au début de cette année, nous nagions dans l’optimisme et – s’il faut en croire notre ancien Président – la crise était « derrière nous ». On constate aujourd’hui que les différents indicateurs passent les uns après les autres au rouge. La Grèce est au bord du gouffre. Le bank run fait rage, les particuliers grecs se ruent sur les guichets pour retirer leur cash. Les comptes se vident à un rythme alarmant : chaque jour se sont quelque 800 millions d'euros qui sortent des distributeurs automatiques ou des agences. Pour endiguer l'hémorragie, il est maintenant envisagé de limiter à 1 000 euros par personne et par mois les retraits autorisés. Ces sommes se rajoutent aux 16 milliards d'euros qui ont déjà été sortis et virés à l'étranger depuis 2009.

La Grèce restera dans l'euro s’il gagne les prochaines élections législatives de juin, a affirmé mardi à Berlin le leader de ce parti, Alexis Tsipras. A la veille d'un sommet européen à Bruxelles consacré à la crise, Alexis Tsipras, leader de la gauche radicale Syriza, affirme que dans ce cas la Grèce restera dans l’euro. Ce pays a jaugé la peur que procure sa sortie éventuelle de la zone euro. Il en joue, pathétiquement dirais-je, pour demander de nouvelles aides. L’Allemagne, consciente que toute aide supplémentaire est non seulement donnée à perte mais qu’elle encourage ce pays à la facilité, va s’y opposer fermement. C’est le principal payeur et les poches vides des autres pays ne vont pas les pousser à aller bien loin sur ce point.

Le Portugal est dans une situation critique. Les représentants des créanciers du Portugal entament mardi une nouvelle évaluation de la mise en œuvre du plan d'aide de 78 milliards d'euros au moment où la crise grecque suscite la crainte d'une éventuelle contagion. Le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide de 4 milliards d'euros dépend d'un nouveau satisfecit de la Troïka. Le Portugal a déjà reçu de ses bailleurs de fonds près de 53 milliards d'euros soit près de 70 % de l'aide totale.

« Le nouvel examen intervient dans un climat assombri par une hausse sans précédent du taux de chômage qui n'est plus qu'à 0,1 point de la barre des 15% et dépasse les 36% pour les jeunes qui de plus en plus nombreux quittent le pays pour tenter leur chance à l'étranger. La hausse du chômage risque de peser sur les déficits en raison d'une augmentation imprévue des dépenses en matière d'allocations. Parallèlement, les mesures d'austérité vont, selon des prévisions officielles, aggraver la récession, l'économie devant reculer cette année de 3,3% du PIB. » AFP 22/05/12

Les taux se tendent à nouveau sur l’Espagne. Vendredi, ils sont montés à 6,33%. De plus les clients de la banque espagnole Bankia, récemment nationalisée, ont retiré plus de 1 milliard de leurs comptes. Le pays est tombé en récession et comme les investisseurs internationaux ont peur d'un défaut de paiement, ils ne prêtent plus. La situation s'aggrave, l'immobilier tombe au fond du trou et le chômage s'amplifie. L'Espagne est en train de rejoindre la Grèce sur le chemin de la faillite, même si son économie est à l’évidence plus solide.

Les taux se tendent aussi en Italie. Vendredi, ils sont montés à 5,84% tout prêt du seuil de 6% considéré comme celui au-delà duquel on rentre dans une spirale dangereuse. Quant à la France, elle a retrouvé l’écart de taux d’intérêts avec l’Allemagne qu’elle avait avant la création de l’Euro. Il devient très probable que la France sera en faillite en 2014. L'arrivée de François Hollande au pouvoir signe un durcissement de la fiscalité et sans doute une aggravation de la dette publique que nous devrons finalement payer.

La croissance par des investissements européens sur les infrastructures demande d’injecter des masses monétaires importantes dont l’UE ne dispose pas puisqu’elle doit se préparer à faire face à la faillite de la Grèce et à des aides importantes très probables au Portugal, à l’Espagne et à l’Italie. On va alors tout droit vers la création de monnaie dont on connait la dangerosité parce qu’elle n’est pas une monnaie de réserve comme le dollar.

En ce qui concerne la dette publique, son financement est visé par les « eurobunds » sur lesquels la France et l’Allemagne s’affrontent. Cette dernière ne cèdera pas. L’horizon est donc passablement bouché et la lourde machine européenne, frileuse de surcroît, tentera encore désespérément de sauver l’euro. Elle ne fait que gagner du temps, temps pendant lequel les difficultés de l’Europe du sud s’aggravent. Pendant combien de temps est la seule question à laquelle on ne peut répondre, sinon jusqu’à… épuisement !

Un tsunami s’abat sur l’Europe,

Les digues sous-dimensionnées ne résisteront pas.

Il ne servira à rien de s’accrocher aux épaves de l’euro.

Claude Trouvé