samedi 2 juin 2018

Le coq gaulois déplumé fait du Trump-Poutine bashing


Notre coq micron promène son croupion dans toutes les basses cours en offrant sa jeunesse et son cocorico à tous les plaignants en véritable marabout capable de soigner toutes les plaies du monde. Sa première pratique de sorcellerie est sa réussite dans son pays rentré en plein dans une véritable renaissance, renaissance dont tous les pays de la planète sont éblouis, sauf le nôtre où les gens de rien n’ont pas l’intelligence nécessaire pour mesurer l’ampleur de sa réussite. Ses cocoricos sont de nature à réveiller le monde entier si celui-ci voulait bien l’écouter. C’est ainsi qu’il a montré par son côté travailleur détaché l’intérêt de tous à obliger les pays de l’Est à garder leur volaille chez eux pour mieux remplir leurs propres écuelles. Ce n’est pas parce que la Pologne lui a dit de s’occuper plutôt de ses poules mouillées françaises que l’aura de ce roi de basse-cour n’a pas montré à l’aigle allemand médusé combien un coq sachant chanter pouvait charmer mieux qu’un rapace haut perché. D’ailleurs à son retour toutes les poules pondeuses lui ont fait un concert de caquètements approbateurs.

Fort de cette réussite spectaculaire, pendant que l’aigle s‘engluait les pieds dans son nid, notre coq battant des moignons sauta la grande mare atlantique pour chanter de nouveau sous l’aile protectrice du grand rapace américain. Ce dernier ébloui par sa forme lui offrit un repas spécial de guano, lui caressa le croupion, le montra à la foule brandissant les plumes de La Fayette, et l’invita à donner tout son savoir à une couvée de poussins universitaires ébahis. Puis le traînant paternellement par le moignon, il lui demanda humblement de l’aider à lancer son cri de guerre contre le chat persan, en plus de l’ours russe. Bombant le torse, notre coq se fit fort de forcer le chat à miauler pour une nouvelle pitance, simple sursis avant de le lacérer du bec, mais préférant voir œuvrer le bec de l’aigle plutôt que le sien. Vu l’atmosphère paternelle et pleine d’égards de l’aigle américain, impressionné par la grande audience mondiale de notre coq, et vu la mission confiée, les poules pondeuses caquetèrent de plus belle à son retour. Décidément leur coq tenait la dragée haute au roi des airs, et veillait à ce que ses plus forts poussins se mêlassent à ceux de l’aigle pour chasser avec leurs Moyens les rats d’Orient en visant en même temps le boucher qui les tuent. Toute la basse-cour salua ce beau travail du coq décidément capable de faire en même temps cette double tâche.

Pourtant les poules pondeuses ne cessent de trouver à l’aigle américain tous les défauts du monde, ceux d’un monde sauvage inculte, chantant faux, et d’une grande bêtise. La meute des pigeons à l’écoute approuve donc par des piaillements répétés et, toute ailes levées, soulève une bronca, contre l’aigle infréquentable. Heureusement notre coq se vantait de lui avoir cloué le bec, et de devenir le maître capable d’apprivoiser le chat persan à sa manière. Il avait même tancé l’aigle américain pour sa prétention de vouloir le faire chanter lorsqu’il apportait sa pitance, dans un plat en acier ou en aluminium, aux aiglons d’Amérique. Il avait même négocié une exception pour sa basse-cour française tellement il avait impressionné son grand ami.

C’est paré de toutes ces réussites que le coq se retrouve auprès de son « cher » ours nullement glacé par les boulets mis à ses pieds, ni par ses oursons rapatriés pour cause d’empoisonnement suspect envers un compatriote mis sous la patte du lion britannique. D’ailleurs le faste de la réception dans un poulailler doré ne laissait aucun doute sur l’admiration porté par ce cher ours mal léché qui semblait trouver un peu long le cocorico de notre coq vantant sa réussite cocardière. L'ours levait d'ailleurs les yeux au ciel pour capter une telle hauteur de vue. Les ours invités en ronronnaient de plaisir atteints d'une macronite aiguë, symbole d'un endormissement apaisant.

Mais tout allait bien, l’impérialisme de l’aigle américain était au menu et les deux compères allaient se présenter devant le chat persan le moignon dans la patte pour le rassurer. Notre coq venait vendre ses œufs à la foire dont l’ours lui avait ouvert toutes grandes les portes. Au fait il n’avait rien promis à son ami l’aigle et l’ours lui offrait l’occasion de toiser l’ami américain. Ce n’est pas pour rien qu’on a deux moignons, on peut ainsi faire du « en même temps ». On peut caresser le chat persan, faire la nique à l’aigle et envoyer nos plus gros poussins arracher les poils du chat dans la boutique du boucher syrien. Au fond il n’y a que le résultat qui compte, d’autant que l’ours a l’air de trouver que courir avec des boulets aux pieds lui a donné l’occasion de renforcer ses muscles, non ? On peut donc laisser les poules caqueter sur l’effrayant ours russe comme ne cesse de le dire l’idiot aigle américain. Décidément les poules sont vraiment utiles dans la basse-cour car elles portent le coq aux nues pour savoir donner de l’Ami à l’aigle, et du Cher à l’ours, tout en caquetant urbi et orbi sur le ridicule du premier et la monstruosité poilue du second.

Si je parodie les louanges sur notre coq transformé en bestiaire, c’est pour déplorer l’attitude de notre Président, des médias aux ordres et d’une partie de nos concitoyens tombant dans un nombrilisme totalement ignorant de la réalité. Le double Trump-Poutine bashing constamment alimenté ignore totalement les résultats de ces deux Présidents, et s’en tient aux apparences ou aux désinformations sans cesse distillées. Sur Trump les Français feraient bien de regarder les résultats engrangés par son pays, résultats économiques tout-à-fait remarquables pour l’instant. La baisse générale des impôts a relancé la croissance, les salaires augmentent, le chômage diminue, les usines renaissent. Il est vrai que la dette en prend un coup mais il faut attendre désormais pour savoir si cet investissement de départ va faire perdurer la sortie du marasme économique dans lequel les États-Unis étaient englués. En tous cas sa relance économique est beaucoup plus vigoureuse que la nôtre et le peuple américain en bénéficie dans son ensemble. Certes les manières de l’homme sont peu compatibles avec celles de notre élite intellectuelle, et plus proche des pionniers de la ruée vers l’or, mais nous devrions un peu rabattre notre caquet en regardant la chape de taxes et la diminution de la qualité de notre service public nécessaire à la sécurité, la justice, la santé, le transport, etc.

Il en est de même avec cette russophobie alimentée en permanence en montant en épingle des nouvelles où la Russie est censée jouer le mauvais rôle avant même que des enquêtes indépendantes valident les faits. L’affaire Skripal en est un exemple instructif. Mais l’affaire de l’avion malaisien détruit en vol au-dessus de l’Ukraine est attribuée à l’Armée russe par une enquête menée par les Pays-Bas, pays de l’OTAN, sans participation des russes, et sans tenir compte de celle plus indépendante faite en Suisse. On pourrait parler aussi des gaz soi-disant utilisés par l’armée syrienne, où les preuves n’ont toujours pas pu être apportées. Ceci reste donc une rumeur pour laquelle Poutine est indirectement associé à cause de son soutien à Bachar el-Assad. Poutine, comme Trump, a été élu démocratiquement et les triches possibles n’auraient en aucun cas pu l’empêcher de gagner. Les journalistes indépendants aussi bien que les touristes en contact avec la population sont témoins de l’attachement massif du peuple russe à son chef. Celui-ci n’a prononcé aucune parole agressive en dehors d’une défense logique si son territoire était agressé. Il prône la paix car il sait que la guerre ne peut être profitable à un pays en pleine renaissance et ayant donc besoin de consacrer sont énergie sur son économie.

Comment peut-on faire un deal crédible avec un pays que l’on sanctionne, même si l’on ne veut pas accepter le vote démocratique de la Crimée ? Cette région est russe depuis des dizaines de générations, et ne supportait pas le fait de se voir imposer la langue ukrainienne officielle, comme les Républiques du Donbass et de Lougansk. La Russie ne rendra jamais la Crimée et le peuple y est plus heureux qu’avant. Les États-Unis nous désignent Poutine comme la menace et le pays à détruire, tout simplement parce qu’il est en mesure de contrecarrer les actions hégémoniques américaines, comme en Syrie, et qu’il sert de prétexte pour maintenir une présence armée sur l’UE, son glacis militaro-économique. La Russie est en phase ascendante et reprend une place de choix dans les puissances mondiales sur le plan économique et ne se répand pas dans tous les conflits où les Etats-Unis nous entraînent. Nous nous comportons comme des gamins qui se moquent de leur professeur en se gaussant sous cape. Nous ferions bien de rabattre un peu notre caquet, on ne gagne rien à humilier ceux pour lesquels on peut jouer le rôle médiateur historiquement et géographiquement dévolu à la France.
Le coq gaulois se ridiculise aux yeux du monde

C’est le pire affront fait à nos ancêtres

A tous ceux morts pour sa grandeur,

Son rayonnement dans le monde.

La force n’est pas la parade,

Mais dans la main d’acier
Gantée de velours !
Claude Trouvé
02/06/18

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