jeudi 18 octobre 2012

Plus de services publics, plus d’impôts, plus d’emprunts… la vie à crédit (2ème partie)

Plus de croissance demande le Président, entendez plus de croissance d’impôts. C’est 65 milliards qui seront perçus en plus de 2011 à 2013… Heureusement le plus fort de la crise est passé… Les gouvernants changent mais le discours reste le même ! Après la pluie, le beau temps… mais pour quand ? C’est sûr, 2017 sera l’année de l’équilibre budgétaire sauf si la croissance… du PIB cette fois… n’est pas au rendez-vous !

Déjà des voix se font entendre pour crier « insoutenable ! » pour la réalisation du déficit de 3% en 2013, alors que le budget vient juste d’être voté et parmi celles-ci le Président de l’Assemblée Nationale, troisième personnage de l’Etat ! Ce qui est insoutenable c’est les rentrées fiscales basées sur une croissance du PIB auquel seul l’Etat français croit, car les dépenses ne sont toujours pas maîtrisées. Le problème des retraites et de la santé n’est pas réglé et le « choc de compétitivité » s’est mué en une trajectoire sur cinq ans du redressement productif… de dépenses. Les 40 milliards nécessaires à la diminution des charges patronales, auquel il faudra peut-être finalement se résoudre, n’étaient évidemment envisagés que par une augmentation de la CSG… toujours plus d’impôts sur le consommateur…

La France est fière de ses prestations sociales qui nous viennent en aide tout le long de notre vie mais c’est la Suède qui a été le modèle d’évolution sociale en Europe. Aucun pays de l’O.C.D.E n’y consacre autant d’argent que nous puisque la moyenne est de 8 points de moins que la France qui dépense 30% de son PIB ; le modèle suédois, doté d’un système social généreux ne dépense que 26%. Le plus inquiétant c’est que ce pourcentage croit et cela plus vite que dans les autres pays, 21% en 1980 et 30% aujourd’hui.

La France est le pays qui dépense le plus pour sa santé avec 7,5% du PIB pour 5,8% dans tous les autres grands pays industrialisés. Peut-on penser que cette protection sociale est justifiée par un PIB par habitant supérieur aux autres ? Non, nous sommes même en dessous de la moyenne de la zone euro et la Suède fait mieux que nous alors qu’en 1995 nous étions plus riches que les dix-sept pays actuels de la zone euro. Alors pouvons-nous continuer à soutenir notre modèle social que nous devons financer à crédit ?

L’équilibre financier des caisses de retraite n’est toujours pas assuré. Les réserves de l’Agirc (caisse des cadres) seront épuisées en 2017 et celles de l’Arrco (qui fédère toutes les caisses de salariés) en 2019. En raison du chômage, les cotisations ne couvrent plus les versements, or, selon le Premier Ministre, le chômage va augmenter en 2013… d’ailleurs qui en douterait ?
Alors le remède sera-t-il d’augmenter les cotisations sociales ou de diminuer les dépenses publiques ? Sûrement la première solution car dans l’esprit français il a été bien ancré que toucher aux dépenses publiques ce serait renoncer à ce modèle français que tout le monde envie. Il ne semble pas que le souci de l’efficacité de ce modèle effleure nos dirigeants et la mutualisation du risque reste un credo qui jette un écran de fumée sur toute investigation qui pourrait toucher à la fonction publique et à sa productivité comparée aux autres pays.

Une étude comparative, publiée par la Banque Centrale Européenne  place la France au-dessous de la moyenne pour l’efficacité de son administration publique sur vingt-trois pays examinés. Il y a donc du grain à moudre ! La France reste le pays où on passe son temps à créer des systèmes qui sont de véritables usines à gaz qui deviennent difficilement contrôlables et hermétiques à l’homme de la rue. Il n’existe pas moins de dix régimes sociaux : le régime général, le régime agricole, le régime social des indépendants, le régime des fonctionnaires et des militaires de l’Etat, le régime des collectivités locales, les régimes spéciaux, le régime des marins, le régime des Français de l’étranger, le régime des étudiants et le régime spécifique des Assemblées, l’un des plus favorables évidemment.

Chaque régime a une caisse nationale et des caisses régionales avec parfois une division par branche : maladie, vieillesse, santé et travail, ACOSS, CNAF, MSA, etc., etc. Tout est compliqué, même le RER A et B, gérés conjointement par la SNCF et les transports franciliens ce qui nécessite un changement de conducteur à mi-parcours et parfois des attentes des passagers pour le remplacement.

Ne parlons pas de ce pays riche où l’on voit s’élever des immeubles luxueux flambants neufs pour les Conseils Régionaux (comme celui d’Alsace avec amphithéâtre, salle de projection, restaurant) et Départementaux, les installations sportives démesurées, les 30.000 ronds-points, les médiathèques, les centres culturels… Rien n’est trop beau pour la France riche et ceci provoque l’admiration des étrangers ainsi que… des dépenses financées à crédit. Bien sûr je préfère voir mon fils rouler avec un scooter tout neuf qu’avec une vielle bécane rachetée à un ami… mais en ai-je les moyens sans risquer un surendettement ? Pour l’Etat la question trouve sa réponse, il n’y a qu’à augmenter les impôts.

C’est ainsi que Job qui avait châteaux, voitures de luxe et menait grand train

S’est vu un jour confisquer ses biens et dû mendier à la porte de l’église…

Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon

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