vendredi 31 août 2018

Un vent mauvais sur l’UE ? Macron est là !


Angela Merkel affronte la fronde anti-migratoire et Victor Orban se félicite d’avoir fermé ses frontières aux migrants. En Italie un pont s’effondre, les migrants de son garde-côte se heurtent au trop-plein du pays qui regarde une UE impassible. Celle-ci est mise en cause et l’Italie menace de ne pas contribuer au budget européen. Hulot s’en va empoisonné par le glyphosate et irradié par le nucléaire et s’en prend à l’UE qui traîne les pieds. La faute à l’UE ? Non la faute aux populistes, mot péjoratif désignant la masse populaire, et leur nationalisme. Heureusement Macron est là et le crie haut et fort au Danemark et en Finlande. D’ailleurs si la France va mal, ce n’est pas la faute de l’UE, mais des populistes encore empêtrés dans une Gaule désuète, paralysante, dans une espèce d’attitude de repli sur soi qui la tue. De plus le gaulois est fainéant et en partie illettré, tout au moins en Bretagne. Macron se bat sur tous les fronts pour incarner l’homme providentiel de l’UE qui se délite. Le mercantilisme d’Angela Merkel est bien loin des grandes idées de Macron pour l’UE, une UE dynamique, ouverte au monde ou à tous vents c’est selon. Il défend l’idée d’une grande Europe de la défense contre tout agresseur, la Russie étant l’ennemi numéro 1. Mais il ne faut pas exclure de faire une alliance avec ce pays puisque les Etats-Unis se retirent militairement de l’Europe.

Je ne sais pas si vous voyez clair dans la position « macronienne » et ses grandes idées européennes, pas moi. Une chose est sûre, il part, tel Napoléon, à la conquête de l’UE en pensant profiter des ennuis allemands. Fort du fiasco en cours de sa politique économique due à notre immobilisme et notre « flemmardise », il compte sur la dynamique des pays de Luther et de l’esprit Viking pour le porter au pouvoir de grand leader européen dans le pré carré allemand. Il est vrai que l’Europe de l’Est ne le couvre pas de lauriers, l’Espagne le reçoit poliment sans plus et l’Italie vitupère contre lui dans un langage peu diplomatique. Fort du soutien du Danemark, de la Finlande et pourquoi pas des Pays-Baltes, Macron veut faire bouger les traités pour une solidarité défensive européenne avec une capacité autonome d'intervention militaire … tout en restant dans l’OTAN et en préparant avec les anglais et les américains une offensive sur la Syrie sous le prétexte rôdé des armes chimiques et déjà prévu avant même l’attaque syrienne pour libérer Idlib. C’est clair non ?

Je ne pense pas que cela le soit pour Poutine et Trump qui ont visiblement pris la mesure du personnage. Nous ferons ce que les Etats-Unis décideront pour la Syrie, nous aurons un embryon de défense européenne sous la coupe de l’OTAN et nous paierons un peu plus de notre poche pour garder les troupes, les bases et les missiles américains dans l’UE comme Trump l’exige. Quant à Poutine il ne fera rien tant que Macron suivra les Etats-Unis, tout en feignant d’être autonome, dans l’affaire syrienne et en Ukraine. De toute évidence en dehors des sourires polis, la tournée Macron va tourner au fiasco comme celle dans les pays de l’Est. Il n’y a aucune chance que les traités évoluent dans l’état actuel des dissensions en sein de l’UE. La vision italienne ou grecque sur le danger russe n’est pas la même qu’en Finlande ou dans les pays Baltes. Cette tournée est surtout destinée à époustoufler les citoyens français en donnant à Macron une stature européenne bien au-dessus d’une simple présidence française. Elle veut mettre en lumière sa hauteur de vue, une vue gaullienne pour le moins, mais il promet l’inverse avec une UE fédérale régionalisée. 

En réalité le premier résultat est que Macron se ridiculise et nous avec par ses critiques incessantes contre son propre peuple et cela en terre étrangère ce qui est une faute grave de diplomatie. On ne peut pas dire en même temps « La France est de retour » et traiter son peuple d’immobilisme, sinon cela veut dire qu’il est seul sur le pont d’Arcole. La Finlande et le Danemark ont bien compris que son discours ne correspond pas à ses actes. Il encense des pays très attachés à leur système social alors qu’il est en train de le rogner de plus en plus chez lui. Ils se sont fermés à l’immigration en pratiquant depuis longtemps un contrôle sévère de leurs frontières. Ils pratiquent une politique d’intégration intransigeante qui ferait hurler nos bobos. Moissonner dans le pré carré allemand ne portera pas chance à Macron, car l’Allemagne commence à se tourner vers l’Italie, la Hongrie et l’Autriche aussi. Macron apparaît déjà comme le coq déplumé et on ne le ménage plus. Il va même passer pour le Don Quichotte de l’UE, car un fort courant se dessine en faveur de l’Europe des Nations, chère à De Gaulle, depuis les problèmes migratoires.

Macron va finalement être reconnu comme un passéiste reprenant la logorrhée des années 80.
Son aura européenne est derrière lui mais toute son énergie va se concentrer en fait sur les élections européennes. S’il sort vainqueur en France, il pense qu’il pourra de nouveau faire cocorico. Il pense toujours avoir à ses côtés la puissance financière des tenants du Nouvel Ordre Mondial, et de son parrain Rothschild. Il peut faire falloir d’avoir strictement appliqué le dépouillement de 99% de ses concitoyens pour déverser les aides, sur les spéculateurs par la suppression de leur ISF, et sur les entreprises particulièrement les plus grandes. Drapé dans le symbole de l’UE protectrice, indispensable au bonheur français dans un monde difficile, Macron prépare l’élection européenne en pourfendeur des démagogues nationalistes, populistes dévoyés. Mais son discours de « Plus d’Europe » quand l’UE dit en même temps « Plus d’immigration » ne passe plus. Les européens réalisent les uns après les autres que l’immigration encouragée n’a pour but que de déstabiliser les pays et de faire baisser les salaires. 

En réalité, par cette visite dans un petit coin de l’Europe, Macron montre son isolement dans l’UE et son inquiétude pour les prochaines élections européennes. L’Europe ne fait plus rêver et les résultats de sa politique économique font plus que de se faire attendre. On peut même craindre une bérézina au-delà des contreperformances du 1er semestre 2018. Pour la première fois, la consommation intérieure baisse. Or c’est un élément majeur de notre économie, compte-tenu de notre manque de compétitivité à l’extérieur et une balance commerciale qui se détériore. Si cet indicateur très important passe largement au-dessus de la tête de la majorité des français, le pouvoir d’achat et le chômage sont leurs principaux critères de jugement avec les prestations sociales et la sécurité. Après l’accalmie des vacances pour ceux qui ont pu en prendre hors de chez eux, et ils sont de moins en moins nombreux, la rentrée avec les annonces de Bruno Lemaire va impacter la crédibilité de Macron. Sa victoire en avril 2019 n’est nullement assurée et son créneau de défenseur d’une UE plus présente, plus intégrante, plus directive, plus fédéraliste, est contraire à l’évolution des mentalités des peuples européens. 

Il vient de lancer la campagne pour l’élection européenne, et si les grands partis tancent l’UE ils ne sont pas partisans d’une sortie de l’UE. Mais les débats sur les avantages de l’appartenance à l’UE, à la zone euro, et à l’OTAN vont enfin donner lieu à de vraies confrontations, depuis si longtemps occultés. Le choix de Macron de tenter sa survie en passant par le leadership de l’UE aux yeux des français, fait de l’UE et de l’euro les thèmes majeurs de la campagne pour la première fois. Ce choix suppose que les médias se rangent derrière lui, mais il n’est plus du tout sûr qu’ils le portent avec autant de conviction. Comme en 2017 c’est eux et ceux qui les drivent qui construiront le résultat final, car le quatrième pouvoir devient peu à peu le second.
 
La démocratie a pris un goût amer

Elle est mise sous le contrôle

Des puissances de l’argent

Maîtres des médias.

Ce vote attend

Votre liberté

De dire NON

A l’UE !
Claude Trouvé
31/08/18

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