dimanche 26 août 2018

La compétitivité et le leurre des heures travaillées



C’est le chiffre finalement retenu par le gouvernement pour travailler sur la révision du budget 2018, au lieu des 2% initialement prévus et l’annonce prématurée d’une baisse à 1,8%. Ceux qui ont lu mon précédent article ont compris que les calculs avec une seule décimale réservent des surprises et j’avais annoncé le chiffre de 1,66% arrondi à 1,7% pour publication aux médias. Bof me direz-vous c’est tout comme, néanmoins entre les deux c’est juste 530 millions d’euros d’écart. Il faut les trouver avec encore une diminution sur les APL ? Alors quel sera le chiffre retenu par Bercy pour les économies à faire, 4 ou 4,5 milliards ?

Une chose est sûre c’est que les 4 mois qui restent pour l’année 2018, demandent de multiplier ces chiffres par 3 pour espérer respecter le budget initial, soit 12 ou 13,5 milliards à trouver dans nos poches. C’est irréalisable. En fait c’est surtout la projection sur l’année 2019 et les suivantes qui est en cause. Il faut faire bonne figure devant la Commission de Bruxelles avec cet engagement de revenir à un déficit nul d’ici 2022. On n’en prend pas la trajectoire et il ne faut pas oublier que cette prévision à 1,7% calculée sur une année glissante depuis la mi-2017 voit se dérouler une année 2018 beaucoup moins favorable pour le 1er semestre 2018 comparé au même semestre 2017. Comme cela est expliqué dans mon article précédent, la prévision pourrait fort bien être beaucoup plus basse, voire même à 0,66%. Alors bonjour les dégâts, une autre révision budgétaire sur le projet de budget 2019 serait impérative, toujours dans l’optique de l’austérité. 

Mais déjà c’est parti, Macron se sert sur les retraites et les prestations sociales tout en donnant une prime aux entreprises sur les heures supplémentaires défiscalisées. Avec un culot monstre, il fait savoir que les retraites ne seront pas touchées, non, seulement bloquées aux valeurs actuelles avec une inflation dans l’UE qui tourne autour de 2%. Après le blocage antérieur sur 5 ans, l’application d’une majoration sur la CSG, la râpe à fromage-retraite continue. C’est probablement quelques milliards d’économies, 6,5 Mds€ si les dépenses pour les retraites représentent 13,8% du PIB ? Mais à ce rythme en 2022 les retraites seront diminuées de 8%. Ces économies sont destinées pour une part à combler le nouveau déficit, et d’autre part à payer la défiscalisation des heures supplémentaires. Macron est exactement dans le droit fil des directives européennes, prendre chez les retraités pour donner aux entreprises. N’oubliez pas Macron n’est qu’un copiste élu et payé pour cela. 

On prend dans la poche de l’un pour donner à l’autre. On tourne en rond dans la même marmite, mais le pire est que la marmite est percée et par le commerce extérieur il y a des fuites de notre argent vers l’étranger. La différence de compétitivité de la France, tant dans la zone euro que dans la concurrence hors de cette zone, est telle que ces mesures ne peuvent qu’agir à la marge et ne compensent pas les fuites de notre argent à l’étranger. Cette action à la marge avec transfert interne de richesse est une aberration économique. Cette défiscalisation va donc inciter les employeurs à les utiliser plutôt que d’embaucher, elle va donc augmenter le chômage. Pour se convaincre de l’aberration de ces mesures, il convient de se comparer aux pays étrangers où le nombre d’heures travaillées dans les emplois à plein temps sont différentes d’un pays à l’autre et de regarder l’impact sur le PIB/habitant. J’avais déjà démontré en 2016 lors de la campagne présidentielle que l’augmentation des heures travaillées n’améliorait ni le PIB/habitant ni le chômage mais plutôt l’inverse. 

Une nouvelle étude sur le nombre d’heures travaillées par semaine dans les emplois à plein temps montre que la relation avec le PIB/habitant dans les pays de l’UE ne présente aucune tendance significative. Ceci tient au fait que nous avons affaire à des pays dont le PIB/habitant est très différents d’une part et n’ayant pas la même monnaie. Pour se concentrer sur la France, dans le cadre d’une même monnaie et avec des pays ayant des PIB/habitant raisonnablement éloignés, la statistique porte sur les pays de la zone euro dont le PIB est compris entre 20000 et 45000 euros. La tendance est visible mais elle va dans le sens de la diminution du PIB/habitant avec l’augmentation des heures travaillées. Il serait hasardeux d’affirmer que la preuve statistique est formelle mais dans tous les cas l’augmentation des heures travaillées n’apparaît pas comme un facteur favorable. 

Ceci confirme que ce transfert de richesse des retraités vers les heures supplémentaires ne peut au mieux qu’être sans effet sur le PIB mais ne contribuera pas à la baisse du chômage. C’est un cadeau aux entreprises sans espoir de retour sur le niveau de vie de la plus grande partie de la population et un risque d’augmentation du chômage. 

J’enrage de voir presque tous les leaders des partis prendre toujours l’UE et la zone euro comme des soutiens indispensables à l’économie de notre pays. Les directives de Bruxelles sont en train d’appauvrir notre pays et les discours politiques maintiennent les français dans un espoir qui ne peut qu’être déçu. Non la France est dirigée par l’UE vers une situation à la grecque et elle ne peut espérer modifier les traités à son profit car ce sera forcément au détriment de quelques autres pays. Comme il faut l’unanimité rien ne bougera et l’UE nous traînera en discussions interminables tout en continuant son œuvre de mise sous tutelle et de régionalisation. Un seul parti voit clair mais trop sans doute pour avoir les grands médias en relais, c’est l’UPR de François Asselineau dont je conseille d’écouter les propos sur les réseaux sociaux. Il nourrit un vrai débat qui ne devra pas être occulté avant les élections européennes. A chacun ensuite de voter en âme et conscience.

Les indicateurs économiques passent au rouge

Les uns après les autres et nous descendons 

Vers la situation économique à la grecque

Que génère une politique d’austérité 

Sur une compétitivité désadaptée

A la monnaie unique choisie !

Claude Trouvé 
26/08/18

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