samedi 11 août 2018

Arrêtons de croire au Père Noël

La plus grande partie des français est en « vacances », vacances de l’obligation de travailler pour les salariés, vacances sans fin pour les retraités, mais vacances signifie pour certains : frustration de ne pas pouvoir quitter ses quatre murs comme la plupart des autres par manque de moyens. C’est à eux que je pense parce qu’eux ne croient pas au Père Noël, ne croient pas au chant des sirènes, ne croient pas aux promesses politiques, ne savent plus à quel saint se vouer, mais savent ce que mon grand patron auvergnat Georges Besse disait « un sou est un sou ». Oui pour beaucoup d’entre eux les 5 euros de moins sur les APL, c’est deux repas de cantine en moins pour leur enfant, c’est 5 euros qu’il va falloir trouver en rognant les dépenses quelque part. Pour eux le souci est de savoir si demain ne sera pas pire, et ils ont tendance à grossir le nombre d’abstentions par désenchantement. Ils ne croient plus en rien et se désintéressent de la politique et du pourquoi de ce qui leur arrive. Ils cherchent simplement à connaître et à faire valoir leurs droits où ce qu’il en reste.

Ils se retrouvent chômeurs ou en train de faire des petits boulots, souvent au noir au risque de ne pas avoir une retraite leur permettant de survivre décemment. Dès 50 ans les perspectives d’emploi deviennent nulles et leur corps est déjà souvent dans l’impossibilité d’exercer les tâches dures que les jeunes boudent. C’est une masse silencieuse en survie inaudible par le pouvoir et sans moyen de pression, plus prête à subir qu’à se révolter sauf s’ils voient les espoirs de travail de leurs enfants pris par des étrangers. Ils ne sont pourtant pas racistes, car la couleur de peau, l’ethnie, la religion de ces prédateurs n’a aucune importance à leurs yeux si ceux-ci respectent leur pays d’accueil. On comprend avec eux combien le mot « racisme » a une simple connotation vitale et aucun à priori. Cette masse de plus en plus importante de français forme la grande troupe des « gens de rien », la troupe dense et invisible des gares, les queues à la Sécu ou à Pôle Emploi quand ce n’est pas aux restos du cœur. 


A l’autre bout de l’échelle sociale il y a le 0,1% de français, devenus presque apatrides, tant leur vision est à l’international, persuadés que tout doit être fait pour développer leur profit, parlant d’optimisation fiscale, de montages financiers permettant d’atteindre les paradis fiscaux, arcboutés sur le choix entre la baisse du coût du travail et la délocalisation, et lorgnant la Bourse en permanence. Ce sont les actionnaires, les banquiers et les grands dirigeants d’entreprise. Eux ne croient pas au Père Noël parce qu’ils s’y déguisent en fin d’année pour distribuer de petits cadeaux au menu fretin restant encore utile. En dehors de cette période, ils ont déguisé l’Etat en Père Noël mais eux seuls doivent le savoir, car les cadeaux c’est pour eux toute l’année. Pour cela ils se rendent maîtres de l’information par les grands médias et font leur choix du Père Noël et des rennes qui vont tirer le chariot vers eux. C’est d’ailleurs leur souci politique tous les cinq ans, le reste se passe à Bruxelles, à Davos, au Bilderberg, etc. Sinon ils regardent la France de haut, au dernier étage des sociétés cotées au CAC40, et missionnent le Medef pour orienter le Père Noël-Etat pour sa distribution.
 
En-dessous de ces derniers, il y a les riches par la spéculation ou leur travail, d’une richesse misérable vu par les précédents, mais enviée par ceux qui ne le sont pas suffisamment à leur gré. Ceux-là vivent dans le confort, soucieux d’échapper à l’ISF, mais en propriétaires aisés et en consommateurs à l’affût des dernières nouveautés et de tout ce que la plupart des autres ne peuvent pas se payer. Les vacances se doivent d’être chères et de préférence à l’étranger. Ils parlent de l’argent comme de la marque de leur réussite sociale, choisissent les meilleures écoles pour leurs enfants. Leur problème est le choix entre la consommation totale des rentrées d’argent et la thésaurisation, à chacun d’y répondre. Le quotidien n’étant pas un souci, ils en déduisent que les choses doivent rester dans l’état et leur vision politique est celle de la minimisation du risque que cela se passe moins bien pour eux. Leur vision politique est économique, européenne et mondiale sur les grands bouleversements avec la propension au statu quo. Si le climat doit changer, c’est grave. Si la sortie de l’UE ou de l’euro est annoncée comme catastrophique, il ne faut pas s’y risquer. Le 0,1% des plus riches et leurs médias s’ingénient d’ailleurs à les en convaincre. Au fond la situation moyenne des richesses en France n’est pas préoccupante si la leur se maintient, moyennant quoi ils veulent toujours croire au Père Noël.

Encore en-dessous il y a la masse des corvéables, contribuables de choix, qui remplissent la hotte du Père Noël, avec la TVA, la CSG, les taxes sur les carburants, les timbres, les cigarettes, etc. Ceux parmi lesquels ne pas payer d’impôt sur les revenus est plus un signe de faible pouvoir d’achat qu’un de cadeau de l’Etat. Parmi eux il y a ceux qui sont menacés de burn-out, ceux qui n’ont pas de CDI. Mais il y a aussi ceux des micro-mini-moyennes entreprises pour lesquelles le temps de travail n’a de limite que leur santé. Ces petits patrons, artisans, commerçants, paysans, luttent pied à pied pour permettre leur survie ou leur croissance pour sauver ou créer de l’emploi et du profit. Ce monde de salariés publics et privés, d’autoentrepreneurs, de patrons de TPE, PME, petite PMI, de commerçants, d’agriculteurs, de professions libérales représente la force vive de la nation. Une bonne partie de ce monde se réfugie derrière des syndicats ou des corporations, qu’elle soit syndiquée, adhérente ou non. Globalement ils sont conscients de l’importance de la politique et de la démocratie sur leur destin. Ils sont attachés à leur droit de vote qu’ils utilisent ou non en pleine conscience de leur acte.

Beaucoup d’entre eux ont peu de temps à consacrer à l’information, surtout à une information approfondie et critique, le travail et le besoin de décompresser leur rend cette tâche difficile. Ils ont pourtant le bagage nécessaire à la compréhension et sont dotés d’un bon sens de base. Leur nombre, dans le total des citoyens appelés à voter, fait de cette catégorie, celle qui orientera le plus le résultat des votes dont celui de l’élection présidentielle. On peut dire que c’est eux qui ont élu Macron et aujourd’hui encore une bonne partie d’entre eux est prête à le réélire alors que tous les chiffres économiques globaux montrent que la situation économique et sociale de la France est plus mauvaise qu’en 2016, et que notre perspective de croissance en 2019, à laquelle on lie le chômage, est l’une des moins bonnes au sein de l’OCDE comme je l’ai montré dans l’article précédent et dans bien d'autres. Le chômage ne se résorbe pas et la politique économique ne donne aucun signe de redressement en dehors des facteurs favorables externes.

On nous cache la vérité, les chiffres sont pourtant livrés aux yeux de tous dans les statistiques d’Eurostat et de l’OCDE, nous faisons moins bien que la plupart des pays du monde et nous continuons à régresser passant en quelques années de la cinquième à la septième place des PIB mondiaux. De toute évidence cette politique est dictée par l’UE dans laquelle l’Allemagne se taille la part du roi, mais alors pourquoi beaucoup dans cette partie de la population refuse de le voir ?
On est face à un problème psychologique complexe dont l’effet a été entretenu médiatiquement. Il ne peut plus être contesté que Macron n’aurait pas pu être élu sans l’élimination de Fillon et le matraquage des médias mainstream pendant les 18 mois avant l’élection. Pour ceux qui ont voté Macron, il est sans doute difficile de l’admettre et l’espoir de ne pas s’être trompé en fin de son mandat reste vivace. Ceux-là veulent encore croire au Père Noël tant que leurs parents médiatiques ne leur ouvriront pas les yeux. La plupart ont compris qu’ils n’ont pas élu un homme de gauche mais un homme qui veut être regardé comme un Président drapé d’étoiles européennes, promenant partout ce rêve qu’ils ne veulent pas voir disparaître, car ce n’est pas seulement le choix de Macron qu’ils désavoueraient mais leur rêve de jeunesse, de bien-vivre et d’idéal de fraternité, leur rêve d’une chanson qui n’en finirait pas… si tous les peuples du monde voulaient se donner la main. Alors ceux-là ferment leurs oreilles aux voix éparpillées mais réalistes qui détruisent leurs rêves. Pour d’autres le constat de l’échec de la politique actuelle est accepté mais la peur de faire une erreur plus grave encore les habite, peur constamment régénérée par les médias jusqu’à maintenant.

A ces derniers et à ceux qui ayant pris acte d’un troisième échec dans le choix du Président ne veulent plus voter, je voudrais dire que « ce Père Noël est une ordure », qu’il ne faut plus rien en espérer, et que si tel est le cas il faut qu’ils le fassent savoir autour d’eux et agissent pour sortir la France d’une autodestruction programmée en sortant du carcan de l’UE et de l’OTAN. C’est eux qui représentent la force vive, pensante et non gavée de richesses, et eux d’abord qui feront la France de demain par leur effet d’entraînement. Ouvrez les yeux, on vous parle d’un Père Noël comme d’une fée, mais c’est une fée Carabosse qui détruit lentement mais sûrement notre pays, sa richesse, son identité et son indépendance pour finalement laisser une France offerte à tous les prédateurs.

L’UE ne sauvera pas la France, seuls les français le peuvent s’ils ne croient plus au Père Noël comme l’a cru Mitterrand en signant le traité de Maastricht, et comme nous l’ont fait croire Sarkozy, Hollande et Macron en nous conduisant dans le Nouvel Ordre Mondial, celui des grandes puissances de l’argent qui n’en ont rien à faire des peuples sinon pour les spolier de leur richesse tant qu’ils ne se révoltent pas. Ecoutez les voix sciemment assourdies qui vous projettent la réalité des faits et non des idées trompeuses pour rêveurs éveillés. Macron n'est que l'employé de l'UE et l'UE est irréformable à cause de la règle de l'unanimité et de son reniement de la démocratie. 

Votez NON à l’UE, à l’OTAN et au Nouvel Ordre Mondial

Faites taire vos appréhensions de changement

Dont le catastrophisme est bien entretenu

Pour vous parquer dans l’immobilité

Sinon demain vous regretterez

De ne pas être encore hier !
Claude Trouvé
11/08/18

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire