samedi 18 janvier 2014

La désinformation en matière sociale, économique et budgétaire !



François Hollande gagne du temps en masquant la vérité des chiffres en matière sociale, économique et budgétaire. D’abord les paris du candidat et de la première année de présidence sont perdus. Le déficit budgétaire que le candidat voulait ramener à 3% en 2013 était budgété à 3,5% du PIB, il sera de 3,6% avec 2,7 milliards de déficit en plus portant celui-ci à 74,9 milliards d’euros. Par rapport aux 3% du candidat à la présidence, c’est 12 milliards de plus de déficit que promis. En ce qui concerne le chômage, on sait déjà, qu’à part le chômage des jeunes qui ont bénéficié des contrats d’avenir et de génération, l’inversion de la courbe du chômage n’est pas plus atteinte en septembre, comme assuré initialement, qu’en décembre. 

En ce qui concerne le déficit, l’Etat se défend en disant que les dépenses ont été maîtrisées, sous-entendu dans le respect des autorisations de dépenses votées. C’est vrai avec 3,4milliards en moins par rapport à la loi de finance initiale mais il se garde bien de comparer les dépenses 2013 à celles de 2012 qui ont augmenté de 1,3 milliard, ce qui est le réel indicateur de la maîtrise des dépenses. Le respect des autorisations de dépenses est la moindre des choses puisque l’Etat est maître du jeu. L’Etat va même jusqu’à dire que l’augmentation « naturelle » du budget (inflation, vieillissement des fonctionnaires…) aurait été de 9 milliards, ce qui lui permet de dire qu’il a fait 10 milliards d’économies. 

On voit que l’on veut tromper le bon sens de la ménagère qui regarde ce qu’elle a dépensé d’une année sur l’autre. La dépense publique augmente moins vite, voilà le vrai constat. Mais la ménagère se préoccupe de n’engager des dépenses qu’autant qu’elle aura de recettes, sinon elle sait qu’elle devra piocher dans ses économies ou aller voir le banquier. L’Etat ne se préoccupe guère du banquier, sinon pour s’assurer qu’il lui prêtera toujours à faible taux. L’Etat augmente ainsi la dette depuis quarante ans. 
 
L’UE vient d’imposer une diminution des déficits et le Président s’est engagé à ramener le déficit à 0% en 2017, il faut donc trouver 75 milliards de réduction des dépenses ou d’augmentation des recettes. Si l’augmentation « naturelle » du budget est de 10 milliards par an, comme le prétend Cazeneuve, cela fait 30 milliards de plus entre 2015 et 2017 à occulter. A cela il faut ajouter les 15 milliards en plus du CICE dans le Pacte de Responsabilité pour les entreprises. Il y a fort à parier que le pari de 2017 sera perdu, la croissance  espérée sera celle de la dette ! Il va falloir que les investisseurs, à qui nous empruntons, ferment les yeux alors que les taux sont repartis dans une hausse légère mais significative. 

La ménagère doit faire des prévisions de recettes, et lorsqu’elle anticipe une augmentation des recettes elle doit être sûre qu’elle sera réelle et non espérée, sinon la sanction est dure. L’Etat raisonne différemment, il prévoit ses dépenses et calcule ensuite les recettes qui vont être nécessaires, calcul purement théorique et politique. Une bonne part des dépenses sont prévues pour contenter des corporations et des électeurs. Les recettes sont trouvées dans la pression fiscale sous forme de niches fiscales supprimées, impôts et taxes augmentées et nouvellement créées pour les besoins des dépenses. 

A ce petit jeu on aboutit à des prévisions de recettes qui sont surévaluées car le principe veut que dans un pays où la pression fiscale est forte on atteint le point où les rentrées fiscales n’augmentent plus au rythme prévu. Les hypothèses de croissance toujours poussées le plus loin possible et les impôts ne rentrant pas autant que prévu, le déficit augmente plus que celui budgétisé. L’Etat est incorrigible et un piètre manager mais espère rester un fin politique pour se maintenir au pouvoir. En politique, le mensonge est presque une institution. De la simple mauvaise foi à la grande imposture, il suffit de se remémorer quelques scandales qui ont agité les affaires publiques françaises. 

Le crédo du pouvoir c’est la vérité masquée, à moitié révélée, déformée. Ainsi le Président s’était engagé à diminuer les impôts pour les petites et moyennes entreprises et à les augmenter pour les grandes. Il traite avec le Medef des allègements de charges laissant sur leur faim les TPE-PME-PMI. Il repousse les échéances à Bruxelles en demandant deux ans de plus pour rentrer dans l’équilibre budgétaire. N’oublions pas que si la France voulait rentrer aujourd’hui dans la zone euro, elle ne le pourrait pas car elle ne respecterait pas le critère de la dette à 60% au plus du PIB, nous allons vers les 100%. 

Hollande, Moscovici, Cazeneuve ne sont pas les premiers à enfumer le peuple, le trio Sarkozy, Lagarde, Baroin en a fait de belles dans ce domaine, mais le nouveau trio fait largement aussi bien. C’est pourquoi la France est malade, c’est ce que l’on pense à l’étranger. C’est pourquoi Angela Merkel veut resserrer le licou en mettant la France sous contrat de résultat et d’actions à l’allemande. Notre peuple croit encore qu’il échappera à des années noires mais quand on voit que certaines mesures de taxation sont à effet rétroactif, pour les mutuelles par exemple, on doit comprendre que l’heure est grave !

 « Le mensonge, est, comme le tabac et les allumettes,

Monopole d'Etat. » 

de Henri Jeanso

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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