lundi 13 janvier 2014

Danger : Capitalisme ou grande finance ?

Il convient de clarifier la différence entre le capitalisme lui-même dans ses fondements sur la liberté d’entreprendre, et les autres  libertés qui y sont associées, et son dévoiement qu’utilise la grande finance. Nous n’en sommes plus à l’ère bipolaire d’opposition entre capitalisme et communisme. Le communisme russe s’est éloigné du communisme soviétique vivant en autarcie et la Russie s’est ouvert au libéralisme et à un mondialisme encadré. A ces deux représentations géopolitiques du capitalisme et du  communisme, s’est adjoint des vérités religieuses brandies pour sacraliser des causes identitaires et nationalistes.

Après l’effondrement du communisme, que représente encore la Corée du Nord et une Chine qui a intégré le libéralisme sans perdre la force de mobilisation des foules, nous vivons dans une ère totalement influencée par les puissances de l’argent. Celles-ci manient les conflits religieux, les affrontements identitaires, les Etats en difficulté dans un capitalisme qui devient essentiellement une affaire de profits financiers permettant l’acquisition de grands pans de l’économie comme l’industrie pétrolière et l’essentiel du monde bancaire. 

On peut réduire le capitalisme à une lutte des classes comme le fait encore le Front de Gauche. On le considère alors comme un mode de production fondé sur la division de la société en deux classes essentielles : celle des propriétaires des moyens de production (terre, matières premières, machines et instruments de travail), qu’ils soient des individus ou des sociétés, qui achètent la force travail pour faire fonctionner leurs entreprises ; celle des prolétaires, qui sont obligés de vendre leur force de travail parce qu’ils n’ont ni accès direct aux moyens de production ou de subsistance, ni le capital qui leur permette de créer leur propre entreprise. 

Cette vue est assez réductrice mais elle montre que tout ce qui permet le passage entre ces deux classes, comme le statut d’auto-entrepreneur, va dans le sens d’un moindre clivage sociétal. Le capitalisme est néanmoins un des fleurons de la démocratie et de la liberté. La joie de créer son entreprise, d’être son maître, peut seule expliquer la prise de risques que cela implique. L’intelligence de l’individu est mise à contribution avec l’aiguillon de la survie. Le capitalisme productif des PME-PMI est infiniment respectable et génère la majorité des emplois. 

A celui-ci il faut opposer le capitalisme dont la financiarisation tue le capitalisme productif. C’est celui des grandes entreprises et des grandes banques. Celles-ci appartiennent à des actionnaires et rétribuent des présidents et des cadres de direction à prix d’or. Leur implantation est multinationale et regroupe des sociétés diverses dans des holdings. Elles jouent savamment sur les monnaies et les lieux d’imposition. Le nombre de salariés et leur contribution à la richesse d’un pays leur donnent des pouvoirs étendus sur l’État. 

Quelques centaines de sociétés de ce type détiennent la majorité du pouvoir productif de la planète. A leur tête les actionnaires principaux se réduisent encore en nombre et font partie de clubs sélects (Bilderberg, Trilatérale, CFR) qui leur permettent de se réunir et de discuter de leurs intérêts planétaires de façon plus ou moins opaque. Citons entre autres deux familles au sommet de cette pyramide, les Rockefeller et les Rothschild dont la puissance financière est telle sur les milieux bancaires et les grandes industries que les chefs d’État leur doivent souvent d’être élus. 

On a affaire-là à un aspect inquiétant du capitalisme financiarisé car le but de ces grands actionnaires n’est pas d’engager les profits exclusivement dans l’investissement et la conquête des marchés mais d’engager une bonne part d’entre eux dans des spéculations financières dont ils savent tirer un meilleur parti que de l’appareil productif. Par ailleurs pour optimiser la rentabilité et se dégager des contraintes sociales imposées par les salariés, ils automatisent le plus possible et diminuent le personnel. 

Ils en arrivent ainsi à poser l’utilité d’une démographie galopante mondiale, le nombre de bras par produit fabriqué diminuant constamment. Avec ce raisonnement les guerres et les épidémies sont les bienvenues et y ajouter un coup de pouce n’est plus inconcevable. C’est ce qu’il faut dénoncer et que nous voyons se profiler avec l’immigration faisant baisser les salaires, les avantages annoncés au Medef qui parle pour les grandes entreprises, le traité de libre-échange transatlantique, le sauvetage des banques, le passage obligé des États par les emprunts au secteur bancaire, etc. 

La logique cachée de la finance est destructrice du vrai capitalisme et des libertés et cette logique conduit à la recrudescence des inégalités, au chômage, à la régression, à la destruction sociale, à la perversion de la démocratie et, on le voit de plus en plus clairement, à la tyrannie qui débouche sur les tendances fascisantes. C’est cette grande finance qu’il faut combattre, elle ne peut conduire qu’à l’aliénation des individus et à une forme de servage d’un ensemble de bras de moins en moins utiles, antichambre du chômage et des inégalités. 

« Nous arrivons vers l’émergence d’une transformation globale. 
Tout ce dont nous avons besoin, c’est de LA CRISE MAJEURE 
et le peuple acceptera le Nouvel Ordre Mondial » 
David Rockefeller au C.F.R. (Council on Foreign Relations).

 Le capitalisme productif qui magnifie l’effort individuel, 

L’épargne, l’innovation, la conscience politique, 

Peut seul permettre la réalisation de l’Humain ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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