lundi 17 février 2014

Economie en perdition… Quelles solutions ? (1ère partie)

La France dispose d’un potentiel de main-d’œuvre inemployé, dû à une disparition chronique des entreprises et au manque d’attractivité de notre pays pour les investisseurs étrangers. Son manque de compétitivité se traduit par un déficit de 61,2 milliards de sa balance commerciale en 2013, déficit qui a commencé en 1995 date à partir de laquelle le déficit public a débuté. L’État mise sur un retour de la croissance pour résorber le chômage. Bruxelles, sur lequel s’exerce tout le poids de l’Allemagne, exige une politique d’austérité pour revenir sur l’objectif de 3% du PIB pour le déficit public. La France ne tient pas ses engagements sur ce point, en particulier à cause de rentrées fiscales insuffisantes malgré une pression fiscale aggravée. Les 3,5% pour 2013 et le retour à 3% en 2015, promis par Sarkozy, vont se transformer en un 4,1% probablement dépassé et un prolongement de l’objectif de 3% à négocier au-delà de 2017 pour Hollande.

La France ne tient pas ses engagements sur ce point, en particulier à cause de rentrées fiscales insuffisantes malgré une pression fiscale aggravée. Les 3,5% pour 2013 et le retour à 3% en 2015, promis par Sarkozy, vont se transformer en un 4,1% probablement dépassé et un prolongement de l’objectif de 3% à négocier au-delà de 2017 pour Hollande. 

Alors que faire ? D’abord un premier constat, l’Allemagne bat son record d’excédent de sa balance commerciale, alors que les pays du sud n’allègent leur déficit que par des politiques d’austérité qui laissent un chômage élevé et une pauvreté grandissante. Tous les pays européens ne sont pas dans la même situation et on peut parler d’un clivage nord-sud. Pour la France la situation n’est pas tenable très longtemps car au lieu de payer nos importations avec des exportations, nous les payons de plus en plus avec des reconnaissances de dette : du « papier ». Le Président en est conscient malheureusement sous la pression de Bruxelles il se dirige vers le pire des scénarios pour la France. 

Jean-Marc Ayrault a commencé par dire que l’Etat ne peut tout faire et que les entreprises devaient mieux faire, donc être plus compétitives. Il faisait donc allusion à la compétitivité hors prix qui permet de présenter des produits plus compétitifs, hors leur prix, par la qualité, la rareté, l’avance technologique, en somme par l'ensemble des facteurs qui rendent un produit désirable. C’est évidement souhaitable mais on peut penser que toutes les entreprises visent plus ou moins cet objectif. On peut toujours faire mieux et le gouvernement peut inciter dans ce sens mais c’est une tâche qui porte tous ses fruits au bout de 10 ou 20 ans. D’ici là la destruction des entreprises continuera à miner notre déficit commercial. Ceci ne répond pas à nos préoccupations immédiates et à court terme. 

Notre déficit commercial s’est amélioré cette année mais par une diminution des importations plus importante que celle de nos exportations. On peut continuer dans cette voix d’une diminution importante de nos importations même si des matières premières sont incontournables comme le pétrole dont le prix a été multiplié d’un facteur 2,5 en huit ans. Il faut donc diminuer la demande par une politique d’austérité en augmentant la pression fiscale type TVA sur l’ensemble de la population. Plus le chômage augmente par baisse de la demande, plus les importations baissent, mais plus aussi les entreprises françaises baissent en activité donc aussi les exportations. C’est une solution hasardeuse et au coût social trop élevé pour être retenue. Elle n’est viable que par une diminution drastique de la dépense publique sans toucher aux emplois des fonctionnaires, principal poste de dépense de l’État et des collectivités locales. 

Il reste la dévaluation interne sans dévaluation de la monnaie qui va agir directement sur les coûts du travail avec une baisse des salaires surtout des travailleurs de la base qui sont les plus nombreux. Le salaire net peut être atteint par une augmentation des cotisations sociales à la charge du salarié ou par une baisse des salaires bruts. Corrélativement on peut diminuer les charges patronales. C’est plus ou moins la politique des pays du sud de l’Europe. L’inconvénient c’est que le poids de cet ajustement des coûts du travail s’applique exclusivement à 95% voire 97% des Français les plus modestes et que ceci se répercute sur la demande, laquelle entraîne la disparition des entreprises et le chômage. 

Par ailleurs le prix de revient d’un produit n’est pas lié qu’au coût du travail et regagner une compétitivité de 15 ou 20% demande un effort beaucoup plus important sur celui-ci. Ce scénario agit de plus d’une façon très hétérogène suivant le type de produit à fabriquer. Les bénéficiaires ne sont pas forcément ceux qui en ont le plus besoin. Cette politique vers laquelle nous tendons désormais aboutit certes dans les pays du sud à une diminution du déficit commercial, mais aussi à un chômage massif, à la récession, et à une augmentation de la dette de l’Etat en pourcentage du PIB puisque celui-ci diminue. 

Aucune des solutions envisagées ne résout le problème posé à notre économie car elle n’a pas de solution lorsque la monnaie est trop forte. En mathématiques on dit que l’équation n’a pas de solution sans affecter une autre valeur au paramètre disponible, ce paramètre c’est la monnaie. Sinon c’est vouloir résoudre la quadrature du cercle. Le prochain article y sera consacré car alors une solution existe. Pour l’instant nous continuons à tourner en rond dans la descente d’un escalier en colimaçon qui mène aux oubliettes. Or pour remonter le temps nous est compté ! 

Le temps nous est compté, dit la sagesse populaire.

Oui, mais en quelle monnaie ? Ajoute Einstein.

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon



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