samedi 12 octobre 2013

La France ? Une nation en perte de puissance

Les promesses de croissance molle et les certitudes d’impôts et taxes supplémentaires ne peuvent redonner à nos concitoyens le sentiment que leur pays repart mieux que les autres. On ne peut se réjouir de voir l’Espagne vendre son patrimoine immobilier comme la Grèce pour renflouer ses banques, ni de la crise politique d’une Italie plus endettée que nous et des dernières manœuvres de Berlusconi, ni de l’insupportable austérité qui frappe les portugais. Aujourd’hui nous sommes moins mal en point, c’est tout mais nous comptons nous accrocher derrière le leader allemand comme le coureur de fond qui voit son point de mire s’éloigner au fur et à mesure du déroulement de la course.

La France avait une vocation historique de puissance et ce n’était pas par hasard. La puissance d’un pays détermine son influence sur le monde. Elle peut se décliner en quatre points de puissance : militaire, industrielle, économique et financière, culturelle. Sur ces quatre points nous sommes sur la reculade et nous laissons la situation se délabrer sans y consacrer toute l’énergie de nos gouvernants. 

Le budget 2014 a remis au premier plan l’affaiblissement de notre outil militaire. Nous allons faire une nouvelle suppression des emplois militaires et civils affectés. La grogne s’empare de l’armée qui constate que nous ne pouvons plus mener des opérations sans une aide extérieure d’une part et que nous sommes de plus en plus aux ordres de l’OTAN, autant dire des USA. Des villes perdent des casernes et voient l’équilibre de leur budget terriblement affecté et les commerçants, voire les services, les quitter. Ce n’est pas les quelques drones prévus qui vont rendre à l’Armée ses capacités opérationnelles d’antan. Le budget militaire sert de variable d’ajustement. Pourtant il ne peut y avoir de pays puissant et indépendant sans une armée forte. 

L’aspect du chômage grandissant a finalement donné des mesures de sauvetage social en créant des emplois non pérennes dans le domaine public et souvent pourvus par effet d’aubaine dans le privé. Rien ne permet encore d’envisager un véritable recul du chômage et nombre de grandes ou moyennes entreprises, dont la coopérative d'abattoirs Gad, continuent à débaucher. La France industrielle délocalise ses usines, ses effectifs dès que les conditions de leur production et de leur clientèle internationale le permettent. Ce volet de la puissance de la France se met en berne malgré quelques succès dans l’aéronautique, le spatial, le nucléaire, la mode, la parfumerie par exemple. L’outil industriel est en état de décrépitude. 

Les outils industriels s’évaporent et l’économie, qui veut que nos exportations équilibrent nos importations, ne peut diminuer son déficit que par la baisse de nos importations, baisse induite principalement par la parité dollar/euro en notre faveur qui baisse le prix des produits énergétiques et des matières premières. Mais notre dépendance aux importations croît quand nos exportations diminuent. Une situation saine de croissance est celle d’une croissance de nos exportations supérieure à celle de nos importations. Notre compétitivité n’est pas à même de se battre à armes égales dans de trop nombreux secteurs. Sur le plan financier, la France continue à s’endetter et la Bourse de Paris fait pâle figure par rapport à la City. Nos velléités de taxation des opérations financières ne sont pas de nature à les développer dans notre pays. Les anglais ne s’y risqueront pas. 

Notre rayonnement culturel, fleuron depuis le siècle des Lumières, est lui-même en berne. La langue française est de moins en moins défendue, dans les instances internationales et européennes d’abord, mais aussi dans nos représentations à l’étranger, ambassades et lieux d’enseignement. Les crédits alloués se réduisent à une peau de chagrin comparativement à autrefois. Le Québécois est autrement plus actif que nous. Mais la culture part vers le nord et vers l’autre côté de l’Atlantique, en littérature, en art cinématographique et pictural, etc. 

Sur les quatre points de puissance qui définisse l’influence d’un pays nous régressons. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir des atouts, mais nos atouts-maîtres se sont nos gouvernants et là notre pays n’est pas en régression il est en surabondance de politiques et de médiocrité. Le « Gouverner, c’est prévoir… » se complète par « ma réélection ou mon accession au pouvoir ». L’indicateur de notre régression, c’est que de plus en plus de jeunes français s’expatrient, qu’il y a plus de départs de français à l’étranger que de rentrées de ceux-ci au bercail. On ne peut se satisfaire de constater que notre pays devient exportateur de nos talents humains quand nous ouvrons nos portes à l’accueil de populations misérables, sans qualification et porteuses d’une culture, qui n’est pas la nôtre, envahissante et de moins en moins assimilable. 

Notre incapacité à promouvoir notre culture sans multiculturalisme, 

Notre incapacité à sortir de l’Etat-providence et touche-à-tout, 

La perte de notre identité et notre allégeance à l’Europe, 

La vassalisation de notre diplomatie et de notre armée, 

Nous condamne à la régression et à la dépendance ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon