mercredi 1 août 2012

Un nouveau krach dans un horizon proche !

La trêve estivale est trompeuse. Les politiques aspirent aux vacances mais l’économie et la finance mondiale ne s’arrêtent pas. Or au moment où une embellie a caché l’orage qui se prépare et fait rebondir les marchés, la France et la zone euro sont en fait au bord du gouffre. Les paroles de Mario Draghi « Je ferai tout pour sauver l’euro » n’ont pas plus de valeur que celles de Christine Lagarde, ministre des Finances, annonçant que la crise est derrière nous.

D’une part les disponibilités, si les états dont l’Allemagne et la France n’apportent pas une nouvelle contribution, sont des plus minces par rapport au problème posé par l’Espagne, le Portugal et l’Italie. D’autre part si les états mettent la main à la poche, ils s’endettent un peu plus. Si la BCE fait marcher la planche à billets, en reprenant par exemple des obligations des états en difficulté, c’est l’Europe qui s’endette avec un euro qui se dévaluera par rapport aux biens tangibles à acheter comme les matières premières par exemple.

Les banques endettent désormais systématiquement les états, lesquels appauvrissent leurs peuples par la pression fiscale. Ceci est valable pour tous, les Etats-Unis comme pour l’Europe. On se dirige vers 11,4% de chômage dans la zone euro à la fin de l’année même si certains pays comme l’Autriche et les Pays-Bas font beaucoup mieux. Les 30% de chômeurs sont atteints en Espagne avec 50% chez les jeunes.

Le système est à bout de souffle et ne tient que parce que les particuliers et les entreprises ne retirent pas en bloc tout leur argent des banques d’où les restrictions au retrait d’argent liquide de plus en plus strictes. Le moment approche, comme l’a vécu l’Argentine, où l’on ne pourra plus retirer d’argent aux bornes. C’est déjà ce mouvement de retrait qui se passe en Grèce et en Espagne et va faire plonger leurs banques. L’Espagne ne peut plus sauver seule ses banques et ses régions.

Malheureusement toute l’action des politiques est de calmer le jeu et d’éviter que la panique ne s’empare du peuple. Ils roulent pour les banques puisque celles-ci sont leurs pourvoyeuses de crédit. Cet aveuglement de l’opinion publique, relayée par les médias, en particulier presse et télévision toutes aux mains des banquiers directement ou par sponsoring, est évidemment voulu. Les deux partis principaux s’en font les chantres et agitent l’écran de fumée des jeux Olympiques et des guerres internes de succession.

La croissance mondiale ralentit, un rééquilibrage est en cours et l’argent factice est déversé par toutes les banques centrales. On alourdit la dette sans vergogne et on agite ainsi le mot croissance comme la panacée, le Graal qu’il suffit de désirer très fort et de créer artificiellement. Le crédo « il faut sauver l’euro »  n’est que la forme hypocrite de « il faut sauver les banques ». Depuis trente ans la gouvernance mondiale a augmenté sa puissance sur les états en les mettant progressivement en état de faiblesse par l’endettement. Les politiques par couardise, naïveté ou compromission n’ont fait que les accompagner dans cette démarche en votant des lois et des traités qui étaient des transferts de puissance.

Il est temps que le peuple ouvre les yeux, s’informe. Il ne découvrira que des cadavres dans les placards où les banquiers internationaux se permettent tout, même de truander le Libor qui est la référence sur laquelle se fonde tous les taux d’intérêts pour les crédits aux entreprises et aux particuliers. Trois banques ont déjà avoué mais ce n’est vraisemblablement qu’un début.

Si nous ne faisons pas pacifiquement comme l’Islande, qui a destitué ses politiques, mis en prison ses banquiers et redonné le pouvoir aux citoyens, nous nous dirigerons vers la pauvreté et l’esclavage. Cela se passe d’abord doucement par strates de fiscalisation qui doivent obligatoirement toucher les classes moyennes pour être efficaces. La pression sur les riches n’est qu’un alibi pour faire passer le reste puisqu’elle ne résout que très marginalement le déficit.

Les semaines qui viennent vont être déterminantes pendant que le peuple est en vacances. C’est toujours là que les choses graves se passent, le peuple et ses élus en prennent note à la rentrée mais tout est joué. La guerre civile en Europe n’est pas une vue de l’esprit. Cela se produira inévitablement lorsque le peuple aura faim, soit que son pouvoir d’achat ne permettra plus d’acheter l’indispensable pour se nourrir soit parce qu’il ne pourra plus retirer son argent des banques, ce qui reviendra au même.

Quand un peuple exclue de mourir

Quand un peuple veut vivre hors du joug du servage

Quand un peuple a compris qu’il est en esclavage

C’est ses bourreaux qu’il fait périr.

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon