vendredi 20 janvier 2012

Faut-il avoir peur d'une monnaie nationale ?

La France est confrontée à trois problèmes majeurs, l'importance de la dette publique, parapublique et privée, la faiblesse de son économie et son incapacité à assimiler une culture incompatible avec ses lois et son identité historique. Ceci se résume en un problème économique et une gestion inopérante du multiculturalisme. Les gouvernants en place en France, comme ceux de l'Allemagne, ont reconnu l'échec de la dette et du multiculturalisme.

Sur le problème économique la France reconnait que la situation est grave sans avoir, pour l'instant, pris des actions en mesure de faire face à la résorption de la dette et au manque de compétitivité. La solution du retour à une monnaie nationale, préconisée entre autres par les souverainistes dont le MPF, est jugée comme l'accès quasi immédiat à la catastrophe par la majorité des partis politiques. Elle engendrerait une dévaluation qu'ils assurent insupportable par le pays.

Les exemples de la Russie, de l'Argentine, de la Suède, de la Malaisie, qui y ont trouvé une solution à leurs difficultés économiques, sont pour eux invalidés sous cet argument-massue : "Ce n'est pas comparable". J'invite donc nos lecteurs à lire l'article qui suit, article publié dans la presse. 


Islande "Le fait d’avoir notre propre monnaie nous a beaucoup aidés" 

La croissance économique en Islande a été de 2,1 % en 2011. Pour 2012, la croissance prévue est, selon la commission, de 1,5 (le triple de l'Union européenne). Mais, selon le président du pays M. Grimsson, elle devrait être de 3%, et le taux de chômage autour de 6 %.
L'Islande, vous vous souvenez, c'est ce pays dont le système bancaire a explosé en vol et qui a refusé de transférer sur les contribuables les dettes des banques, au grand scandale de la communauté internationale et du système. 

Elle se porte maintenant fort bien, et son président nous explique ce qu'elle a fait pour cela. M. Grimsson a donné une interview au journal en ligne Metro. 

Interrogé sur ce qui explique la reprise, il répond : "Nous n'avons pas suivi l'orthodoxie qui guide les politiques en Europe et à l'international. D'abord, nous avons vite réalisé que cette crise n'était pas qu'économique et financière mais aussi politique et sociale, ce que l'Europe ne réalise que maintenant. Nous avons rapidement lancé des réformes politiques, sociales, judiciaires et mis sur pied une commission parlementaire qui, dans son rapport "Vérité", a expliqué pourquoi le système a échoué (et qui a abouti à la mise en examen du Premier ministre pendant la crise, Geir Haarde, poursuivi pour l'effondrement du système financier - son procès n'a pas encore eu lieu, ndlr). 

Ensuite, on a laissé les banques faire faillite. On n'a pas injecté d'argent public pour les sauver, considérant que ce sont des entreprises privées comme les autres. Le fait d'avoir notre propre monnaie, la couronne, nous a aussi beaucoup aidés. Alors que le Fonds monétaire international considère que contrôler la monnaie est la pire des choses, nous avons choisi de la dévaluer, ce qui a été très bénéfique pour nos exportations. 

Quand vous mettez tout ça bout à bout, ajouté à la résilience du peuple et à la force des ressources du pays (que sont le tourisme, la pêche, les énergies propres, la high tech et les technologies de l'information), vous comprenez pourquoi notre économie se redresse." 

Tout le contraire de nos gouvernements, qui permettent aux banques de privatiser les profits et de socialiser les pertes, et qui les renflouent aux frais du contribuables tout en s'excusant de ce que leur peuple ait soi-disant vécu au dessus de ses moyens ! 

En Islande, les spéculateurs malchanceux font faillite, et les responsables sont recherchés. Les banques islandaises malades firent donc faillite et, selon M. Grimsson, l'économie réelle ne s'en porta que mieux : 

"Nous avons compris que les entreprises financières et bancaires accaparent, grâce à de bons salaires, l'essentiel des ingénieurs informatiques, des mathématiciens, des designers, etc. Au détriment de la high tech ou des technologies de l'information. Quand les banques se sont effondrées, tous ces talents ont retrouvé du travail dans ces secteurs qui, désormais, se portent bien mieux qu'avant ! La morale de cette histoire est qu'un important secteur bancaire, dans un pays dont le but est d'être à la pointe de l'économie de la connaissance, est une mauvaise nouvelle." 

L'Islande peut-elle être un modèle pour les autres pays ? 

M. Grimsson se garde bien de donner des leçons, mais il remarque que le FMI lui-même a trouvé des choses à apprendre de l'Islande. 

En tous cas, pas question de presser le pas pour entrer dans l'Union européenne. La population n'est pas pressée (bien que des discussions d'adhésion soient en cours) : "L’Islande était traditionnellement contre le fait d'intégrer l'UE, surtout en raison des restrictions à la pêche imposées par Bruxelles. Quand les banques islandaises se sont effondrées, la zone euro semblait en bonne santé. Beaucoup se sont donc dit qu'il était peut-être temps de l'intégrer. Mais la zone euro est aujourd'hui bien différente d'il y a deux ans... Désormais, la grande majorité des Islandais considèrent qu'il ne faut plus intégrer l'UE. Et ce d'autant plus que les politiques en matière de pêche sont désastreuses. Le secteur de la pêche étant primordial en Islande, les négociations seront difficiles."
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En chirurgie on prend le risque d'une opération quand le pronostic vital est engagé, n'oublions pas que c'est notre cas. A coup de centaines de milliards injectés l'économie américaine repart en augmentant sa dette mais le FMI se prépare au défaut possible de l'Italie en réclamant 600Mds$ en plus pour y faire face. Pendant que la Bourse positive, l'Europe se met dans les mains des pays émergents, un comble !

Une hirondelle ne fait pas le printemps !

Mais il n'y a pas pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre !

Claude Trouvé