samedi 7 janvier 2012

Demain la France en faillite ? Impossible ? Non, probablement imminent !

Après le « printemps arabe », fomenté par des puissances étrangères et religieuses en collusion d’intérêt manipulant des populations avides de subsistance plus que de démocratie, « l’automne européen » que nous avons vécu nous prépare un « Hiver français ».

Dès 2007 (il y a plus de quatre ans !), voici ce que disait François Fillon, notre Premier ministre : "Je suis à la tête d'un Etat qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d'un Etat qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans. Ca ne peut pas durer".

Pour être plus précis, depuis 37 ans, la dette en France n'a jamais diminué. Gouvernements de gauche et de droite ont tous les deux participé allègrement à son augmentation. De 1974 (élection de Valéry Giscard d'Estaing) à aujourd'hui, la dette française est passée de 21,2% du PIB à 84,7%. Pendant les années Mitterrand, la dette publique est passée de 110,1 milliards d'euros en 1981 à 662,8 milliards d'euros en 1995. Elle a été tout simplement multipliée par six. Pendant les années Chirac,  en moins de 10 ans, la dette a doublé. En 2007, elle était à 1 208,9 milliards d'euros.

« Pendant les années Sarkozy, la crise a éclaté, entraînant dans son sillage la baisse des recettes fiscales. Qu'importe, l'Etat a renfloué les banques, les dépenses ont flambé et le déficit public a atteint les 106,2 milliards d'euros pour la seule année 2008. » (Chronique Agora). En 2009, on a fait mieux en empruntant sur les marchés la bagatelle de 173,9 milliards d'euros. A titre d’exemple, cela correspond au total des postes actuels de dépenses de l'enseignement, de l'armée, de la police, de la justice, de Bercy et du ministère de l'emploi.

Aujourd'hui, la dette publique de la France est de 1.692,7 milliards d'euros. Selon Gilles Carrez, député du Val-de-Marne et rapporteur du budget, l'Etat va devoir lever 220 milliards d'euros, dont 100 milliards rien que pour rembourser le capital de la dette qui arrive à échéance ! Où croyez-vous que cela nous mène ? Tout droit à la faillite.

Nous ne disposons pas comme les américains d’une planche à billet qui leur permet d’augmenter la dette pratiquement sans limite jusqu’à présent entraînant l’économie occidentale vers le chaos, car le dollar reste une monnaie de référence. Les traités européens n’autorisent pas la BCE à jouer ce rôle même si elle a racheté un certain nombre d’obligations pourries. Il nous faut aller emprunter sur les marchés avec une appréciation des agences de notation qui va se dégrader.

Comme la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, où les défauts de paiement ont déjà commencé, nous allons avoir de plus en plus de mal à trouver des prêteurs, en plus de voir monter les taux de ces emprunts. Nous entrons dans ce que connaissent les particuliers, le crédit révolving, le crédit où le prêteur met un taux d’intérêt tel qu’il récupère très rapidement sa mise pour minimiser le risque de défaut de paiement.

Regardons-nous de plus près. La dette publique est de 1692,7 milliards, soit six années du travail des français à 20.000 euros par tête, ou encore cinq années de nos recettes budgétaires. Nos impôts sur le revenu servent à 80% au remboursement de la dette qui s’élève à 45 milliards, devenu premier poste budgétaire. Nous empruntons 800 millions par jour pour nos dépenses courantes et pour rembourser notre dette. Pire, dans les deux ans qui viennent, la France doit trouver sur les marchés environ 600 milliards d'euros, dont 429 milliards d'euros de refinancement de vieilles dettes. 

L’âge d’or en France s’est terminé avant 1980, notre niveau de vie n’a pas augmenté depuis trente ans et nous sommes à presque 10% de chômeurs. Il y a déjà plus de huit millions de pauvres en France. Entre sept et 20 millions de Français vivent dans la précarité. Mais ce qui nous attend est plus grave. Après la première crise des « subprime » qui ont généré la faillite des banques renflouées par les états et la dépression boursière, nous entrons dans la crise de la faillite des états. 

"La France a ce triste privilège d'être en haut du podium pour le taux de dépense publique par rapport à notre richesse nationale (on est à plus de 56%) mais également d'être sur le haut du podium par le taux des impôts et des prélèvements obligatoires, des impôts et des cotisations sociales". Dixit notre ministre de l'Economie, François Baroin, le 1er août dernier sur France Inter. La pression fiscale est à son maximum, l’augmenter joue désormais inexorablement sur la croissance.

La faillite, c’est nos salaires, nos retraites, nos placements bancaires qui seront atteints comme en Grèce dès que l’Etat aura vendu, comme eux, ce qui est vendable dans le patrimoine français pour essayer d’honorer sa dette. Le double dogme de l’euro et du libre-échangisme, appliqué par nos gouvernants depuis Maastricht, est suicidaire. Il nous enferme dans une Europe qui se délite chaque jour mais nous impose des contraintes insupportables pour notre économie et une solidarité que nous ne pouvons plus assumer. Les initiatives comme la taxe Tobin de Sarkozy ne sont plus possibles sans violer les traités, ce n’est qu’un exemple de notre perte de souveraineté.

Malheureusement, parmi les quatre principaux candidats à la présidentielle, trois d’entre eux, représentant près de 80% des électeurs,  ne laissent aucune chance de sortir le pays du double dogme de l’euro et du libre-échangisme. 

Tant que les politiques s’accrocheront au double dogme suicidaire

Tant que les politiques masqueront au peuple leur échec

La France n’échappera pas à la faillite

Et le peuple sera dans la rue.


Claude Trouvé