samedi 10 décembre 2011

Vers une Europe post-démocratique

Ce titre, emprunté à l’un des derniers articles de Jean-Pierre Chevènement, me semble résumer le plus grand danger que court la République Française. Les souverainistes doivent être au premier rang du combat pour que la France ne devienne ni l’esclave des Commissions de Bruxelles ni le vassal de l’Allemagne. Par ailleurs il est navrant de constater qu’un certain nombre de réactions françaises ont tendance à tenir des propos frisant la germanophobie ou l’anglophobie.

Ces deux grands pays défendent, chacun à leur façon et en accord avec leurs parlements, leur liberté d’agir. Ils ne concèdent rien qui puisse donner à quiconque un réel pouvoir de leur interdire la gestion de leur pays comme ils l’entendent. Le Royaume-Uni a choisi de ne pas ratifier un nouveau traité portant atteinte à ses ressources provenant de la City. L’Allemagne a gagné l’application de la règle d’or, qu’elle s’est imposée depuis longtemps. Elle a gagné que le futur Mécanisme Européen de Stabilité (MES) soit alimenté par les fonds des Etats et non par la BCE. Elle a gagné que l’idée des « eurobonds », souhaités initialement par la France, soit abandonnée et que l’indépendance de la BCE soit garantie, ce qui indique qu’elle doit rester dans son rôle défini par les traités.

La victoire du couple « Merkozy », chantée par les journaux de droite, n’est en fait qu’une gigantesque reculade de la France et un abandon de souveraineté sans avoir, en aucune façon, eu le blanc-seing du peuple ou de ses représentants. Il ne s’agit pas d’une guerre militaire, les pleins pouvoirs n’ont pas été donnés, par vote, au Président de la République. Ses prises de position officielles engagent la France et il a, au soi-disant nom de l’urgence, outrepassé ses droits. Il faut arrêter de considérer cette façon de gouverner comme normale. Ces pratiques, si elles ne sont pas dénoncées, conduisent à une démocratie bafouée. Nous devrions nous souvenir que c’est ainsi que l’on va vers des « démocraties dictatoriales » comme on  le constater aujourd’hui en Russie.

De plus on ne peut abandonner l’un quelconque des pouvoirs régaliens de l’Etat sans en référer au peuple, d’une manière ou d’une autre. L’Europe que l’on tente de construire n’est qu’une construction pour les marchés, et non pour les peuples dont l’avis importe peu. Les accords multilatéraux qui vont être signés, non seulement paraphent une Europe à deux vitesses pour le moins, mais conduisent à des solutions qui vont s’avérer très rapidement comme un emplâtre sur une jambe de bois.


Communiqué du MPF
« Le compromis franco-allemand est en réalité un subtil mélange entre l’ « intergouvernementalisme » et le fédéralisme, avec une France complètement arrimée à l’Allemagne comme le souhaitait…François Mitterrand !

Alors que Sarkozy et Merkel justifient la nécessité d’un nouveau traité pour rassurer les marchés et donner un signal fort, il est à noter que quelques heures après leur déclaration commune (lundi 5 décembre 2011), l’agence de notation Standard & Poors avertissait que tous les triples A de la zone euro (Allemagne, France, Finlande, Autriche, Pays-Bas, Luxembourg) étaient mis sous surveillance négative prochaine de leur note. La décision de l’agence sera rendue en mars prochain mais laisse d’ores et déjà craindre une baisse de deux crans pour la France qui deviendrait alors le mauvais élève des anciens triple A…A l’annonce même d’une baisse de sa note, la France verrait ses taux d’intérêts flamber et alourdir considérablement sa dette déjà abyssale !

A quelques mois des élections présidentielles, Nicolas Sarkozy s’appuie sur la crise et sur les négociations européennes pour travailler son image et apparaître ainsi comme un chef d’Etat responsable, réactif et combattif alors que François Hollande pourrait être perçu comme n’étant pas à la hauteur face à une crise d’une telle gravité.

Il n’empêche que pour la France, cet accord entre Sarkozy et Merkel marque une étape supplémentaire en matière de perte de souveraineté. »

L’abandon de souveraineté ne garantit jamais la réussite

Mais transforme le peuple, à coup sûr, en ânes

AAAnant pour avoir du son enveloppé dans des euros.

Claude Trouvé