lundi 26 décembre 2011

2012 : l’année de tous les dangers

2011 se meurt et s’évanouit dans le désenchantement. Envolée cette dévotion à Jean Monnet et à Jacques Delors, déguisés tour-à-tour en Merlin l’Enchanteur, l’Europe se délite en même temps qu’elle grossit. L’embonpoint ne lui va guère mais les vaches maigres arrivent. On n’entend plus le chant des cigales du PS au soleil de l‘Europe sociale. On "aaanonne" le sauvetage de la dette dans les rangs du gouvernement. L’Europe est malade de la crise et de son incapacité structurelle à y faire face.  L’année, commencée avec le printemps arabe, se termine en hiver musulman. La démocratie, sauvée par les bombardements et l’ingérence dans des pays à haut risque de déstabilisation, est désormais perçue comme un écran de fumée sur des actions de géopolitique à relents économiques et stratégiques.

2011 c’est la fin des dogmes de l’Europe sociale, de l’euro qui protège, de la mondialisation heureuse, de l’immigration comme chance pour la France, de l’Etat-Providence, de la maîtrise de la mafia et de la violence dans nos villes, du multiculturalisme paisible et profitable à tous. 2011 c’est le chômage qui s’incruste au fur et à mesure que les mosquées remplissent nos villes et que nos industries se délocalisent. 2011 c’est l’année où le relookage du budget de l’Etat devient une méthode de gestion au jour le jour. 2011 c’est l’année où les partis politiques ont vendu du rêve présidentiel pour finir par patauger dans une réalité qui les rattrape et les laisse sans voix audible. Même la « vertitude », qui a surfé sur fond de catastrophe nucléaire, ne peut donner un espoir crédible aux chômeurs et à la réduction de la dette. Le citoyen, dont la voix a été étouffée, ne croit plus dans les vendeurs de mirages.

Mais 2012 s’annonce sous les plus mauvais auspices. L’économie mondiale s’essouffle et l’Europe entre dans la stagnation pour les uns et la récession pour les autres. L’austérité à l’allemande adjointe à la nécessité pour les états d’emprunter aux banques plombe tout espoir de croissance pour les pays les plus endettés, creusant un peu plus le fossé entre pays riches et pays en difficulté. La Grèce ne pourra tenir ses engagements et se dirige vers la sortie de l’Euro et l’Italie, avec des emprunts à 6 ou 7%, y est poussée. D’autres suivront.

La France a sauvé de justesse son budget 2011 en vendant in extrémis des licences de quatrième génération aux compagnies de téléphone. Elle présente pour 2012 un budget intenable, basé sur un taux de croissance irréaliste. Révision budgétaire et impôts supplémentaires sont déjà dans les réflexions. Le minimum sera fait avant les élections sans aucune certitude de garder le AAA, le président suivant devra gérer l’impossible et la montée des revendications sociales. Pour la deuxième année consécutive, le CAC40 est en baisse et de 18,5% en 2011.

Les convulsions de l’Europe autour d’une part du mariage équitable impossible entre la France et l’Allemagne, et d’autre part le désir du Royaume-Uni d’en revenir à une zone de libre-échange, vont reposer la question des principes fondateurs de l’Europe et de la zone euro. L’éclatement de l’Europe, en morceaux plus homogènes, et de l’euro, voire de sortie, seront à l’ordre du jour. L’incurie des dirigeants européens, piégés dans une Europe à leur image, vont pousser les peuples à se faire entendre, dans la violence pour certains. Les changements nécessaires, au lieu d’être sereinement programmés, ne pourront se faire que dans la douleur, douleur d’autant plus vive que les peuples et les catégories sociales seront plus faibles.

Le billet vert est aussi en passe d’exploser aux Etats-Unis où l’intérêt de la dette atteint 4.000Mds$ pour un PIB de 14.000Mds$. C‘est déjà de l’ordre de 50.000Mds$, la somme engagée par ce pays pour soutenir une croissance en mollesse continuelle. La planche à billets a toujours ses limites et finit dans les paroxysmes monétaires. Le projecteur mis sur l’Europe ne sert qu’à masquer la faillite proche de leur politique économique.

2012 verra l’explosion de ce qu’il faudra bien appeler une guerre de religion. Juifs, chrétiens, agnostiques et athées seront confrontés dans nombre de pays d’Afrique et d’Asie en particulier, a des sévices, des expulsions, des meurtres que nous voyons commencer à se dérouler en Libye, au Soudan, en Egypte, en Syrie, au Nigéria, en Irak pour ne pas les citer tous. La progression inexorable du nombre de musulmans en Europe va engendrer de leur part de nouvelles exigences dans le domaine législatif, des refus d’intégration et des pressions pour l’imposition de leur culture. Sans véritable politique d’assimilation, d’autant plus difficile que le temps passe, la ghettoïsation de plus en plus marquée des populations immigrées va générer la progression des réactions extrémistes, communautaristes voire racistes d’une façon individuelle mais aussi collective.

Le Nouvel Ordre Mondial, par les Etats-Unis son bras armé, par l’ONU sous son influence et les organisations non-gouvernementales sous son financement, va amplifier ses entreprises de contrôle de la planète grâce à ses pouvoirs redoutables que sont l’argent et les armes. A cette force, exercée sur la planète avec son vassal le Royaume-Uni et accessoirement la France, vient s’adjoindre, pour les besoins de la cause et pour l’instant, le monde de l’Islam avec les salafistes et les Frères musulmans. L’entreprise de démolition des régimes dictatoriaux ou autoritaires du pourtour de la Méditerranée et du Moyen-Orient, sous couvert de démocratie, se poursuivra sur la Syrie, mais bientôt sur l’Algérie pour son pétrole. Celle-ci ira aussi en direction de l’Iran, « satanisé » avec son potentiel d’armes nucléaires par l’Occident et combattu en tant que pays chiite par les autres musulmans soutenus par le Qatar entre autres. En dehors de la Turquie, qui joue son propre jeu d’influence sur les peuples méditerranéens et vient troubler le jeu de la France, d’où une partie du froid actuel avec ce pays, deux autres puissances majeures s’opposent à cette géostratégie, la Russie et la Chine.

Un cocktail explosif se trouve ainsi mis en place avec l’expansionnisme religieux de l’Islam et ses conflits armés internes, le rêve de l’Empire Ottoman, la main mise sur les ressources de la planète convoitée par des lobbies financiers et un grand pays en plein essor économique comme la Chine, jusqu’à la défense des accès aux mers de la politique ancestrale et de son glacis protecteur par la Russie. A cela tente de se mêler dans la cacophonie une Europe désunie, bien placée pour recevoir les coups sans gagner mieux que quelques miettes. Sur elle, faible politiquement et militairement, peut retomber à tout instant le ressentiment des principaux acteurs de ce gigantesque jeu d’hégémonie sur les peuples et les ressources de la planète. Nous allons donc vivre sur une poudrière où une troisième guerre mondiale peut éclore à tout moment tant les ingrédients de mise à feu sont nombreux et incontrôlables.

En tant que commandant de réserve du service d’État-major, il ne me vient qu’une seule phrase…

« Si vis pacem, para bellum »
Si tu veux la paix, prépare la guerre !

Il ne suffit pas de jouer la mouche du coche sur les terrains d’opération de l’OTAN.

Sommes-nous prêts à montrer une détermination et une force crédible,

Pour continuer l’histoire du peuple français ?

Claude Trouvé