mardi 4 mars 2014

L’OTAN n’est plus une sécurité mais une menace pour la France !

Les évènements s’accélèrent dans le mauvais sens. On joue avec le feu du côté occidental et russe. Lorsque les chefs ont le doigt sur le bouton de la guerre, c’est comme tenir une grenade dégoupillée dans la main. Au moindre stress, à la moindre alerte ou fausse alerte, à la moindre provocation non contrôlée la main se relâche et la grenade explose. Nous sommes en train de revivre un scénario inversé de l’affaire de Cuba. L’agresseur paraissait être l’Union soviétique. En réalité un allié de l’URSS se sentait menacé d’être satellisé aux USA. Pouvoir s’approcher aussi près des USA justifiait d’envoyer dans ce pays des armes dissuasives. Les USA l’ont interprété comme une menace directe de leur sécurité, donc insupportable. 

L’affaire, qui n’était sans doute qu’un jeu d’influence de chats hérissés jouant à se faire peur dans des miaulements dissuasifs, s’est bien terminée après un frisson de guerre mondiale. Le scénario se répète avec l’Ukraine. Les russes prennent position en Crimée, font des manœuvres à la frontière ukrainienne et mettent leur flotte de la Mer Noire en position d’attaque. L’OTAN, autant dire les USA, envoie des troupes en Ukraine occidentale et la 6ème flotte américaine fait route vers la Crimée… dans le cadre d’une manœuvre de l’alliance Ukraine-Atlantique. Mon œil ! 

On peut prétendre qu’il faut montrer sa force avant d’entamer des négociations sauf que cette fois la sécurité, la position économique de la Russie sont menacées directement et que des accès aux matières premières et à leur transport sont en jeu. L’UE et les USA arrivent à la phase finale de l’affaiblissement de la Russie qui n’a jamais cessé. La destruction réussie de Kadhafi, allié de la Russie avec ses richesses pétrolières, l’opération en cours en Syrie, autre alliée abritant une partie de la flotte russe, la révolution de l’Ukraine relookée en coup d’Etat, la présence d’occidentaux en Biélorussie pour aider à l’émergence d’un mouvement de protestation (non de démocratisation bien sûr, où avais-je la tête) ont mis la Russie en position de défense de sa survie.

Pour la Russie, l’ennemi, qui veut sa peau, est à sa porte. Comme une mère qui défend ses petits, la Russie ne supportera pas d’avoir l’OTAN à ses frontières. Elle exigera un « No man’s land ». Seule la partition de l’Ukraine avec la partie orientale souveraine mais en liaison économique étroite avec la Russie peut être acceptée. C’est d’ailleurs la partie russophone, la plus peuplée et la plus industrialisée. Si tel est le cas on va continuer à se titiller à fleurets mouchetés jusqu’à ce que la Russie attaque et reçoive la contre-attaque foudroyante que l’OTAN attend, paré alors du panache de la défense de la démocratie, des droits de l’Homme, de l’ONU et de tous ses vassaux.

Mais l’ours russe a prouvé à Napoléon qu’il peut combattre jusqu’à la mort car Poutine a trouvé la considération de la majorité de ses concitoyens en assainissant son pays et en lui redonnant son honneur que Boris Eltsine avait honteusement sali. De l’autre côté on est en train de perdre son sang-froid pour avoir minimisé la révolte des russes vivant dans la partie orientale qui ne veulent pas d’autre alliance que celle avec les Russes et se méfient de l’Union Européenne (comme on les comprend !). On ne peut se satisfaire de la partie occidentale qui verrait une aide financière américaine, de l’UE et du FMI pour prix de… la démocratie et de l’allégeance.

Cette situation est critique. Pendant que l’on nous fait croire à des dialogues, à de la diplomatie, deux fronts se rapprochent. Depuis plusieurs mois, notons la présence de chars polonais se promenant le long de sa frontière avec l'Ukraine. La Turquie est également présente en Crimée (OTAN) (agents de renseignements, force spéciale). Autant dire qu’une étincelle peut mettre le feu aux poudres, échapper au contrôle des deux géants militaires et enflammer le monde entier. La Russie ce n’est que 17.000 ogives nucléaires...

Avec cette géopolitique américaine qui n’est pas d’hier, qui n’est pas dans l’intérêt de notre pays duquel la Russie est plus proche que les USA et accueillent nos entreprises, l’OTAN nous fait courir des risques graves. Il est désormais clair que la Russie a fait son entrée dans l’économie mondiale et n’a plus d’intérêt à envahir notre pays dont De Gaulle a chassé les GI’s. L’OTAN n’est plus une sécurité, il devient une menace qui broie de l’argent et fait couler du sang en nous associant à une entreprise de destruction qui dessert nos intérêts

« La recherche a besoin d’argent dans deux domaines prioritaires :

le cancer et les missiles antimissiles. 

Pour les missiles antimissiles, il y a les impôts.

Pour le cancer, on fait la quête. » 

Pierre Desproges 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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