samedi 19 janvier 2013

Mario Draghi, l’homme qui vend des lunettes roses !

Le samedi est un jour rose, le week-end commence. Le travail attendra lundi et le retraité a retrouvé un repère temporel. Alors pour dorer la journée, je vais vous parler d’actions bien étranges sur l’or chez nos voisins allemands. Les allemands rapatrient leur or, dispersé dans les banques centrales américaines, britanniques et françaises, pour cause de menace russe après la deuxième guerre mondiale et augmenté par leurs excédents commerciaux. Cette information est passée relativement inaperçue du grand public. Pourquoi ces derniers veulent-ils avoir leur argent chez eux ? N’auraient-ils plus confiance dans les pays amis ?
Oui et non d’après moi, voici pourquoi. L’Allemagne possèderait près de 3.400 tonnes d’or dont plus de 2.300 sont détenues hors de son territoire. Sur les 1.500 aux Etats-Unis, 300 seraient rapatriés et 300 également sur les 475 détenues à Londres. Ceci fait un rapatriement de 600 tonnes d’or physique. Celui-ci n’est d’ailleurs pas une mince affaire car c’est 300 tonnes d’or qu’il faut transporter de New-York à Berlin. Alors pourquoi cette envie subite de rapatriement ? Nul doute que ce n’est pas par méfiance, encore que des rumeurs circulent sur la réalité du poids d’or détenu à Fort Knox, mais plutôt pour pouvoir en disposer en temps voulu sans aucun intermédiaire.
Il y a donc bien en Allemagne une présomption de l’imminence de grandes manœuvres monétaires au niveau mondial. Les pays débiteurs veulent une monnaie faible pour favoriser leurs exportations et les pays créditeurs, naturellement exportateurs, ne veulent pas voir s’envoler leurs réserves de change. La Chine et le Japon maintiennent respectivement le yuan et le yen au-dessous de sa valeur économique réelle. Les taux d’emprunt pour les Etats sont au plus bas, l’or ne rapporte plus rien comme les Bons du Trésor et les obligations souveraines. Discrètement la Chine ralentit son achat d’obligations et même se déleste de celles qu’elle possède.
La croissance n’est toujours pas là en Europe. Ce n’est pas les Etats-Unis qui vont nous rassurer avec leur 2,5% de croissance achetée avec 8% de déficit et l’impression de billets à raison de 40Mds$ par mois pour racheter par la FED les bons du Trésor qui ne trouvent plus d’autre preneur. Le fait que cela soit annoncé comme devoir durer tant que de besoin n’est qu’une menace sur la solidité du dollar, comme monnaie de référence ou valeur refuge, bien plus que le mur de la dette dont le plafond, après moult contorsions, sera finalement relevé.
Mais en Europe nous avons l’homme qui distribue des lunettes roses, Mario Draghi, à la tête d’une BCE qui s’assoit désormais sur ses principes fondateurs qui devaient se limiter à juguler l’inflation. En juillet dernier il annonçait qu’il était « prêt à tout pour sauver l’euro ». La BCE pourra racheter des obligations souveraines en quantité illimitée ! Au grand soulagement des marchés Angela Merkel ne s’est pas opposée. L’Europe s’est alors endormie dans une douce léthargie. Le calme est revenu : actions en hausse, rendement des obligations en baisse, européens engagés dans des réductions de dépenses. Les lunettes roses ont fonctionné.
La Grèce est supposée sauvée. D’ailleurs dans l’indifférence la plus totale, elle va recevoir du FMI la première tranche de 3,2 Mds des deux prévues. La seconde de 9,2 Mdssera versée dans quelques jours par la zone euro portant le total des aides versées à 46,4Mds sur les 49Mds accordés en décembre dernier. Ce sera en tout 172 milliards qui seront versés à la Grèce, dont le PIB est de 200 Mds€, pour qu’elle ne sorte pas de la zone euro. Enfin c’est la somme officiellement évaluable mais en réalité, entre aides directes et indirectes, elle est certainement plus élevée.
Seulement la Grèce souffre de la faiblesse de la croissance européenne et son économie a de grandes chances d’être inférieure aux attentes de la zone euro, de la BCE et du FMI. Les créanciers européens risquent de devoir accorder une nouvelle restructuration de la dette. La grogne monte en Allemagne et Angela Merkel va devoir se soumettre aux élections législatives à l’automne. Par ailleurs l’Italie va également voter en février prochain. Les marchés veulent voir Mario Monti au pouvoir mais son accession n’est pas évidente avec l’arrivée de Berlusconi et sa remontée dans les sondages.
Les menaces sont réelles et la zone euro peut rentrer de nouveau dans une période de fragilité. Angela Merkel en est consciente. Sur le plan mondial entre les monnaies dollar, euro, yen, yuan tout peut arriver dans une période d’endettement général, de fabrication de fausse monnaie, de taux d’emprunt maintenus anormalement bas et de croissance proche de zéro.
Pour voir la vie en rose, portons les lunettes Mario Draghi.
Tout est en hausse, la croissance, l’emploi, la dette et les impôts
Comme chacun le sait : « Demain on rase gratis ».
Claude Trouvé
Coordinateur MPF du Languedoc-Roussillon

1 commentaire:

  1. et nous avec notre president , une balance commerciale et un budget!!!!!!
    pauvre FRANCE

    la chute
    vive le MPF!!!!!!!!!!!!!

    thizy 42800


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