dimanche 6 janvier 2013

La France dans la tourmente de la mondialisation en 2013_1ère partie.

L’euro résistera-t-il encore malgré les soins apportés en 2012 après que la crise bancaire se soit muée en crise souveraine ? Les Etats européens sont endettés et leur croissance est en moyenne inférieure à celle des autres grands blocs économiques. De nombreux pays ont mis en œuvre des politiques d’austérité qui doivent diminuer leur consommation intérieure. L’Europe prend globalement du retard à l’exception de quelques pays comme l’Allemagne. Avec une démographie en berne et des pays européens en stagnation ou en récession, l’Allemagne doit rapidement diminuer sa dette pour résister. La France souffre de la mondialisation, son économie perd chaque année de son influence.
La mondialisation s’oppose aux nationalismes, alors que la crise les exacerbe. Elle n’est pas un phénomène nouveau puisque dès la fin du XIXème siècle on note une tendance forte à l’échange dans une Europe qui regorge d’emplois, de capitaux, de marchandises et d’innovations techniques. C’est en 1913 que le nouveau Président Woodrow Wilson dote l’Amérique d’une banque centrale la Fed. C’est un outil majeur dans la mondialisation anglo-saxonne où la City est le point financier central. Avant l’éclatement de la première guerre mondiale, 6 milliards de personnes prennent chaque année le train en Allemagne, en Angleterre et en France. On est entré dans un monde d’échanges et de communications peu différent du nôtre.
Mais c’est aussi la montée des nationalismes, la résurgence du passage des armées napoléoniennes, montée dans laquelle les Balkans ont joué un rôle déterminant avec le réveil du vieil Etat austro-hongrois. Tout cela a abouti à la création de deux blocs et une épouvantable guerre mondiale. Mais le moteur économique du mondialisme n’a jamais quitté la scène internationale dans laquelle le sionisme a joué un rôle important. Après la seconde guerre mondiale Yalta a vu s’affronter la concurrence des mondialismes soviétique et américain.
Ce bref rappel historique montre qu’aujourd’hui, rien n’a apparemment changé. La mondialisation règne toujours même si les blocs économiques ont partiellement changé avec la montée du sud-est asiatique. Les dynasties financières et bancaires et leurs sociétés secrètes ou fermées, telles que la Table Ronde, qui rêvent d’un gouvernement mondial sont toujours là avec le groupe Bildeberg et la Trilatérale entre autres. Leur influence sur le cours du monde est toujours prépondérante, L’Europe fédérale est un de leurs objectifs transitoires.
Pourtant un fait essentiel change le cours des choses, c’est la vitesse des transports internationaux pour les hommes et les marchandises, et celle des communications, qui a changé. On se déplace à des vitesses de plusieurs centaines de km/h, les échanges verbaux sont quasi-instantanés et les mouvements financiers se font à la nanoseconde. Tout devient plus difficile à maîtriser et les chocs sont plus violents comme dans une automobile.
Or le risque a crû parce qu’un autre évènement a changé le monde économique. La monnaie n’est plus liée à l’or depuis les accords de Breton Woods en juillet 1944 qui met en place un système monétaire mondial d’essence anglophone. Le besoin de financements pour les reconstructions d’après-guerre avait enlevé les dernières oppositions. On entrait dans une ère d’argent facile boostant une économie de consommation, qui au-delà des besoins de reconstruction, ouvrait la porte à tous les excès du système bancaire et des dépenses publiques. La tentation est si forte que peu de pays y ont résisté et se sont endettés, les plus faibles d’abord mais le Japon et les Etats-Unis se sont montrés les principaux pourvoyeurs de liquidités et parmi les plus endettés.
L’Europe n’échappe plus à cette envolée vers la dette dans son ensemble et la France n’est pas de reste en flirtant avec une dette de 90% du PIB en 2013. Dans ce contexte l’Etat recule et maîtrise de moins en moins l’économie au profit des multinationales. Les économies sont de plus en plus déterritorialisées. Les principes constitutifs de la nation, souveraineté et territorialité, sont désormais dépassés. Les réseaux des sociétés multinationales, dont les finalités sont transnationales, sont plus importants que les territoires et les intérêts étatiques. L’individu lui-même entre dans une certaine volatilité identitaire. Il multiplie ses allégeances, à la région, à l’Europe, à la double-nationalité, au monde, et perd la vigueur de son allégeance nationale. X. Raufer écrivait en 1998, en citant R. Kaplan :
« Sur les cent plus fortes puissances économiques du monde, cinquante et une ne sont plus des Etats-nations, mais des multinationales ; les 200 principaux groupes internationaux représentent à eux seuls près de 30% de l’activité économique planétaire ; les 500 premiers groupes mondiaux représentent 70% du commerce mondial ».
Tout s’accélère, l’argent se crée sans contrainte sans lien avec l’or pour alimenter l’économie. L’accroissement de l’argent en circulation n’a pas non plus de lien avec les progrès techniques de fabrication. La globalisation financière va vers une déconnection croissante entre la sphère financière spéculative et la production et l’échange. La majeure partie des liquidités mises dans l’économie mondiale tourne dans la finance spéculative sans nourrir l’économie et la croissance ne suit plus. Nous verrons dans le prochain article comment sortir de cet engrenage.
Nous sommes entrés dans un monde en survitesse
Où les gouvernements ne sont plus que des apprentis sorciers
Manipulés par les puissances de l’argent.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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