lundi 21 janvier 2013

L’Occident face au terrorisme islamique (1ère partie)

Le terrorisme n’est pas né d’aujourd’hui et il a frappé dans tous les continents. Mais sa forme, son organisation, ses buts ont si largement évolué qu’il est bien difficile d’en donner une définition tant il y a de différences entre les guérilleros  et les soldats de dieu du djihad par exemple. La première génération a été celles des anarchistes et des nihilistes dès la fin du XIXème siècle. La violence et les limites de son emploi ont d’ailleurs été définies et employées par l’extrême-gauche à cette époque contre la bourgeoisie. Les néofascistes et les néo-nazis d’extrême-droite ont de même voulu imposer un gouvernement autoritaire. Toutefois l’extrême-droite aux Etats-Unis a été en 1995 l’auteur de l’attentat contre le bâtiment fédéral à Oklahoma City, faisant cohabiter la violence et le crime crapuleux.
La deuxième génération a été celle des groupes de libération nationale comme l’organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (ORIM). On a vu dès lors le brigandage, pour se financer, et les règlements de compte internes se mêler étroitement. Mais c’est en 1996 avec le « gang de Roubaix » que l’on a repéré des jeunes musulmans, passés par la Bosnie, qui mélangeaient radicalisme islamique et grand banditisme. Dès 1960 les groupes palestiniens pratiquent le détournement des avions et obtiennent ainsi une audience mondiale. C’est ainsi que Jean-Louis Dufour peut écrire : « l’efficacité des attentats dépend en priorité de leur retentissement, elle est donc fonction des effectifs de la population concernée ». Les Palestiniens se propulsent sur la scène internationale avec les athlètes olympiques pris en otage à Munich en 1972.
Finalement le monde s’apitoie sur le sort des Palestiniens, pourtant auteurs de tueries, et l’OLP d’agresseur devient opprimé. Par Yasser Arafat, pistolet à la ceinture, l’OLP peut prononcer un discours à l’ONU, dix-huit mois après la tuerie de Munich. On est dans une culture de complaisance vis-à-vis du terrorisme. Ils réussissent ainsi beaucoup mieux que les mouvements terroristes kurdes, pour une population six fois plus nombreuse avec 30 millions de personnes, contre la Turquie en termes de reconnaissance internationale. Les meurtres commis par les Palestiniens, même d’enfants comme à Maalot en 1974 où 22 écoliers ont fait partie des 35 victimes, ne les ont pas condamnés à l’opprobre mondiale.
Même si le concept des bombes humaines date de 1974, inspiré des kamikazes japonais, c’est l’attentat du 11 septembre sur le World Trade Center qui projette à la face du monde qu’une nouvelle génération de terroristes est née avec le terrorisme islamique. Il n’y a plus d’idée politique, plus d’Etat à défendre ou à reconquérir, on est devant une organisation privée internationale qui défend une cause et la finance par tous les moyens même mafieux. Son territoire n’a pas de frontières, c’est le monde entier. Elle est une nébuleuse décentralisée où les cellules peuvent même être disjointes. Leur but est la désorganisation de l’Occident. La violence, la tuerie, le meurtre ne sont pas punissables quand ce but est atteint. La compassion et la stigmatisation de la violence font partie de la culture judéo-chrétienne pas de la leur. On retrouve le lien qui transcende tous ces mouvements épars dans le monde entier, c’est la propagation de l’Islam.
Les actions doivent être ciblées, imprévisibles et sanglantes pour avoir l’impact médiatique qui effraie le monde occidental. Mais surtout l’impact médiatique permet de recruter de nouveaux adeptes, de nouveaux guerriers du djihad, qui voient là une occasion de devenir des héros. Le terrorisme actuel n’est pas l’arme du faible et du pauvre, pas plus qu’une réponse normale à la violence qu’exerce un pouvoir politique. On ne répond pas au terrorisme en cédant car on ne cède jamais assez. Ce ne sont pas non plus des fanatiques poussés par le désespoir et la misère, mais plutôt des idéalistes souvent issus de milieux aisés ayant des actions souvent irrationnelles. Ce ne sont pas non plus des fous amoureux du chaos pour le chaos. C’est justement leur irrationalité et leur non-peur de la mort qui rend difficile notre lutte contre eux.
Enfin le plus grave est que tous les pays du monde ne luttent pas contre le terrorisme islamique et même certains le soutiennent ou n’ont pas les moyens de s’y opposer. Enfin il faut relativiser l’action terroriste qui veut nous effrayer. Le nombre total de tués par leurs actions n’a rien à voir avec les morts sur nos routes. Il nous faut donc relativiser les choses pour avoir un comportement de résistance salutaire. Nous sommes néanmoins dans une guerre qui ne respecte aucun des critères d’une guerre traditionnelle. A titre d’exemple, le prisonnier ou l’otage est soit vendu ou échangé soit tué. Nous en reparlerons prochainement.
Le nouveau terrorisme islamique veut infliger un maximum de pertes humaines,
Sans droit naturel, sans droit du tout, il pratique la violence nue.
Il s’attaque ainsi à la souveraineté et à la solidarité.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon.

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