samedi 24 mars 2012

Les convertis et l’assimilation à rebours

Pour de nombreux citoyens le tueur de Montauban et de Toulouse n’est qu’un illuminé irresponsable et les « soldats du Califat » ne font que de la récupération d’un acte isolé et suicidaire. La réalité est vraisemblablement plus complexe. D’abord pour la première fois le terme « califat » est livré à la connaissance du grand public. Qu’il ait ou non un lien avec le tueur, il s’agit là d’un signe très significatif de la progression du monde islamique. Durant près de treize siècles le califat a représenté pour la majorité des peuples musulmans le modèle par excellence de l’Etat Islamique. Il apparaît clairement que l’aspiration  actuelle de l’oummah (communauté des musulmans) à se soumettre à une autorité politico-religieuse peut désormais s’afficher publiquement au grand jour et en dehors de ce consensus politique entre l’Europe et l’OCI (Organisation de Coopération Islamique), consensus ignoré de la plupart des européens.

Ceci surprend l’Occident qui a fait de l’individualisme, de la liberté de pensée, de la recherche scientifique et rationnelle, les plus beaux fleurons de sa culture et de son droit au bonheur. Le califat est une institution politico-religieuse aux antipodes de la pensée occidentale ancrée dans la séparation du politique et du religieux. Cette institution a d’ailleurs été abrogée par Atatürk en 1924 pour la Turquie mais Recep Erdogan a ré-institué depuis 2001 une part de religieux dans la politique turque.

Nous sommes pris au piège d’une Europe qui prône un multiculturalisme qui s’étend sur les deux rives de la Méditerranée et s’adjoint de fait une politique antisémite et anti-israélienne. Le rassemblement des cultures européennes par une mixité accrue suppose des cultures dont les racines sont identiques et pour lesquelles la volonté de s’intégrer est naturellement acquise. Ce n’est pas le cas de la culture islamique qui ne peut en aucun cas s’intégrer en abandonnant les préceptes de la charia. Le multiculturalisme est mort-né sauf d’accepter un renoncement progressif à la culture européenne initiale.

L’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne s’y emploie pourtant en multipliant les recommandations aux pays européens d’introduction de la culture musulmane par l’étude des sources arabo-islamiques dans la culture européenne par les livres scolaires, l’augmentation des chaires d’arabe, l’augmentation des traductions et publications d’œuvres islamiques ainsi que la réalisation, la coproduction et la diffusion d’émissions radiophoniques et télévisées sur la culture islamique. Sachant que le Coran proclame la supériorité de la culture islamique sur toutes les autres cultures, on pressent ce que la culture européenne va devenir. L’arrivée de la Bulgarie (10% de musulmans) et de pays des Balkans à forte majorité islamique sans compter la Turquie aux portes de l’Europe avec ses 80 millions d’habitants mettra sous l’étouffoir notre culture d’origine.

Dans ce contexte d’allégeance de l’Europe au monde islamique dans le fol espoir d’y trouver la paix, alors que c’est la servitude et la dhimmitude qui nous attend, des forces islamiques ont entrepris la conquête du monde occidental suivant deux schémas. La façon hypocritement douce des Frères Musulmans, dont il ne faut pas oublier les collusions avec l’Allemagne Hitlérienne et l’antijudaïsme profond, est connue du public français par les interventions de Tariq Ramadan, façon qui privilégie la prise de pouvoir lente par le nombre. L’autre façon violente, n’admettant aucune concession par rapport à l’islam le plus pur, adepte du terrorisme déstabilisateur des peuples, est l’affaire de salafistes pratiquant le djihad, autrement dit la guerre sainte.

On perçoit qu’il n’y a pas d’islam modéré comme le proclame à juste raison Jeannette Bougrab sur atlantico.fr le 23 mars : « Ceux qui accusent la France d'islamophobie nous empêchent de voir l'obscurantisme qui gangrène notre pays ». La Secrétaire d'État à la Jeunesse et à la Vie associative a déclaré « les musulmans doivent davantage dénoncer les actes barbares comme ceux de Mohamed Merah avant de craindre l'amalgame ».

Le journaliste : Vous aviez déclaré « il n'y a pas d'islamisme modéré ». Des proches du Premier ministre vous avaient alors taxé de « haute trahison ». Comment l'avez-vous vécu ? Qu'est-ce que cela révèle du climat qui entoure ces questions en France ? 

JB : « Je suis une femme de conviction. Je ne fais jamais de compromis avec ce que je crois être juste. Les États occidentaux ne veulent pas voir les dérives dangereuses de l'islamisme. Des femmes sont lapidées, aspergées d'acide, battues, victimes de crimes d'honneur qui n'ont d'honneur que le nom. Ces actes barbares n'ont pas seulement lieu au Pakistan ou en Afghanistan. L'Europe est aussi touchée ... Selon une étude de l'ODFIK, près de 3000 jeunes femmes résidant au Royaume-Uni auraient été victimes de crimes d'honneur en 2010. C'est la raison pour laquelle il ne faut faire aucun compromis et ne pas hésiter à expulser les imams étrangers qui tiennent des propos extrémistes et attentatoires à la dignité et l'intégrité du corps des femmes. »

C’est ainsi qu’une vaste action de conversion a lieu dans les quartiers populaires, les prisons, les mosquées, sur internet. Ces conversions à l’islam s’apparentent à une forme d’assimilation à rebours (conversions de « Français de souche »), d’acculturation à un environnement ayant changé. Ces convertis sont sélectionnés « pour le djihad ou les tâches de propagande et de logistique » lors de leur séjour dans des camps d’entraînement.

D’après Paul Landau il ne semble pas possible de déterminer un profil-type, tout en relevant « l’importance des liens familiaux et sociaux dans le développement des réseaux islamistes, l’absence d’éducation religieuse poussée », et des « éléments catalyseurs » telle « une grande instabilité affective, un goût de l’aventure, une tendance à la révolte contre leur éducation, contre leur environnement et l’Occident en général, le décalage entre l’image sympathique donnée d’eux par leurs proches et avocats, et le visage beaucoup moins innocent qui ressort des enquêtes policières et de leurs propres déclarations ».

Face à cela nos lois sont inadaptées au combat contre le djihad. La collaboration tardive entre pays, les divisions internes occidentales, l’attitude française paradoxale d’« efficacité contre le terrorisme islamiste et laxisme envers l’islamisme politique », l’angélisme dont font preuve beaucoup de politiques de gauche ne peut qu’aboutir à des drames face à des individus ou groupes d’individus déterminés à mourir pour Allah qui les récompensera de leur sacrifice.

C’est ainsi que deux journalistes, après Eric Zemmour, viennent d’être condamnés pour deux de leurs publications. La première était intitulée " Pourra-t-on vaincre l'offensive islamiste par les seuls moyens démocratiques ? ", la seconde, " Occupation: bien sûr que les prières dans la rue, les voiles, le halal et les mosquées sont des symboles d'occupation et de conquête ". Pour les juges parisiens, de tels propos sont " de nature à inspirer la peur, le rejet et l'exclusion, voire la violence " envers les musulmans et à ce titre doivent être condamnés. Cela me fait penser… au procès de Jeanne d’Arc !

Converti, si besoin, à l’islam d’abord,

Puis à l’Islam radical et au djihad,

Le prosélyte, de cible, devient acteur,

Propagandiste ou meurtrier.
Claude Trouvé