jeudi 29 mars 2012

La France en sursis !


L’élection présidentielle a occulté les deux principaux débats sur l’immigration musulmane qui pose un problème cultuel et culturel et sur l’économie de la France dans la zone euro et dans l’UE. L’économie est le danger immédiat auquel la France doit faire face. Il faut donc jeter un regard sans complaisance ni parti pris sur le parcours économique et de l’emploi durant cette législature finissante. Le graphique ci-joint montre que la France n’a pas à rougir vis-à-vis des pays du sud de l’Europe et qu’elle a tiré tant bien que mal son épingle du jeu dans le concert des pays européens en termes de croissance.

La crise est évidemment passée par là et l’année 2009 s’est avérée catastrophique pour tous ces pays. La croissance de l’UE est passée de 3% en 2006 à 0% en 2012. Le plus inquiétant est l’évolution de 2010 à 2012 qui montre une évolution vers la récession de l’ensemble des pays du sud, la France espérant une croissance légèrement positive. Rien ne permet d’assurer que 2013 sera une année de reprise. Les politiques d’austérité mises en place dans l’UE vont plomber la consommation intérieure et par effet de contagion les exportations vont baisser dans la zone euro. Les deux pays qui sont les plus inquiétants sont la Grèce et le Portugal mais l’Espagne, en grève générale aujourd’hui n’apparaît pas en mesure de supporter son plan d’austérité.

La situation favorable de la France sur ce premier graphique n’est plus aussi confortable lorsque l’on regarde les pays du Nord et de l’Est. Il est déjà patent que la Suisse a traversé la crise avec un minimum de dégât et il serait intéressant que nos dirigeants se penchent sur son cas ainsi que sur celui de la Suède qui après un an de crise prononcée affiche une santé meilleure que la nôtre depuis 2010. L’Islande qui était en perdition se distingue par une relativement bonne croissance. Il est remarquable de constater que la Suède et l’Islande ont pratiqué une dévaluation sévère et que la Suisse a arrimé le franc suisse au dollar pour garantir sa compétitivité.
Globalement la France n’a pas fait des miracles sur le plan de la croissance mais elle a accumulé un déficit extérieur qui s’aggrave et occulte ses possibilités de reprise, sa compétitivité est déclinante alors que sa dette croît toujours. De plus le plan d’austérité prévoit une augmentation des recettes fiscales plus qu’une diminution des dépenses de l’Etat.

C’est l’examen de la valeur du chômage et sa variation depuis 2006 qui renseigne le mieux sur la santé de notre pays. Or sur ce point notre pays ne brille pas. Le graphique du taux de chômage en 2011 montre que nous faisons partie des pays à fort taux de chômage derrière l’Espagne, la Grèce, le Portugal, l’Irlande et les républiques baltes, La Bulgarie et la Hongrie. Mais nous faisons beaucoup moins bien que l’Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande, la Suède, le Royaume-Uni, le Danemark et même que la Belgique et l’Italie. Cet indicateur montre que les deux pays qui vont poser un problème à l’Europe sont l’Espagne et le Portugal. Si l’Espagne, qui emprunte à plus de 5%, ne tient pas ses objectifs et si son taux d’emprunt passe à 6%, le processus mortel sera enclenché. L’UE et particulièrement la zone euro sont en sursis !

Nos candidats nagent dans la poudre aux yeux

L’heure de vérité ne va pas tarder à sonner.

La France va devoir choisir son destin

Et probablement sa monnaie !
Claude Trouvé