jeudi 16 février 2012

Un capitaine qui donne la parole au mousse pour chosir le cap !

Le Président de la République s'est enfin déterminé à se dévoiler comme candidat, ce qu'il est en fait depuis plusieurs mois puisque aucun autre candidat UMP ne s'était déclaré. Ceci ne milite pas en faveur du langage de vérité dont il se réclame. Son allocution laisse, non pas l'impression d'un nouvel élan sur un programme nouveau, mais celle d'un homme assis sur un bilan qu'il estime avoir répondu à la période difficile traversée.

Ce n'était plus l'image d'un homme sûr de lui, mais celle d'un homme devant ses juges, tassé sur lui-même, les bras collés au corps et se souvenant que le peuple existait, ce peuple qu'il n'avait pas écouté. La pluie de référendums annoncés, ne peut masquer le fait que le "NON" à la Constitution européenne a été bafoué par la signature du traité de Lisbonne qui en est la copie conforme. Comment le croire désormais ?

La rigueur nécessaire est une rigueur imposée, elle n'est pas de son fait puisqu'il a largement augmenté la dette les deux premières années avant la crise. Sa vision économique nous a mis dans une position de faiblesse pour affronter celle-ci. Nous nous en tirons tout juste mieux que les pays du Sud de l'UE pour l'instant, mais l'Allemagne nous impose désormais la marche à suivre, sous la menace d'une perte de souveraineté.

Le ton de harangue forcée du candidat socialiste ne cache pas non plus la pauvreté des solutions proposées. La France est sous la contrainte d'un déficit toujours plus important du commerce extérieur et de la sécurité sociale. Par ailleurs nous dépensons 130 milliards d'euros pour les fonctionnaires du secteur public, trois fois plus que l'Allemagne. Il faut réduire ces déficits. Ce sont surtout les dépenses de l'Etat qui dérivent. La chasse à la fraude fiscale et l'abolition de niches fiscales ont forcément un impact sur la croissance même si elles sont indispensables. Les 100 milliards qu'il faut trouver ne peuvent l'être dans la croissance alors que nos entreprises disparaissent ou se délocalisent.

Le Président-candidat multiplie les initiatives, TVA sociale, Taxe Tobin en vain. Soit le résultat est jugé inefficace, soit il se heurte à son application mondiale pour être efficace. Ses adversaires bercent leur électorat dans l'illusion soit du maintien des fonctionnaires et des impositions supplémentaires pour investir dans la relance économique, soit du "made in France" qui voudrait que les consommateurs dépensent encore plus pour sauver le pays. Il est bien évident que ce raisonnement ne peut s'appliquer aux produits en provenance de l'Asie du Sud-Est, le surcoût est dissuasif.


La solution par la croissance ne peut être que dans une augmentation de la compétitivité par la baisse des coûts des produits, augmentation ne provenant pas de mesures d'allègement des taxes et impôts sur les sociétés qui génèrent des pertes fiscales pour l'Etat, pertes que celui-ci répercute sur le consommateur. Pour le marché extérieur, surtout hors U.E, seule la manipulation monétaire peut changer la donne. Tant que Bruxelles nous imposera de garder l'euro et l'Allemagne de réduire nos dépenses tout en étant son premier client captif, la France restera dans une spirale mortelle.

Le déversoir de liquidités consenti par la BCE va générer une relance illusoire qui, au mieux développera l'inflation, au pire une augmentation abyssale des dettes de l'UE. Le MES nous engage dans une Europe Fédérale à l'image des Etats-Unis et ce dans la spirale de la gouvernance mondiale qui dépouillera les nations et les citoyens de leur libre-choix au profit des puissants.

Les bons référendums ne seraient-ils pas ?

"Quelle Europe voulez-vous ? Fédérale ou Confédérale ?"

"Voulez-vous ou non que la France s'engage dans le multiculturalisme ?"

Pour "Voulez-vous pouvoir travailler et vous soignez ?"

La réponse est "OUI " !

Claude Trouvé